jeu.

17

juin

2010

Page tournée

Nous avons quitté l'Afrique de l'Ouest. Ça y est. Après 10 mois, nous avons changé de latitude (et presque de continent, il faut bien le dire !); une page se tourne...

 

Derrière nous, nous laissons comme une toile d'araignée : des amis, des contacts, reliés entre eux par un fil plus ou moins solide, et dont nous serions le point de connexion. Nous avons partagé le quotidien, ou simplement rencontré et échangé, avec des dizaines de personnes, familles, couples, célibataires, Noirs, Blancs, métisses, riches, pauvres, engagés ou non, ruraux ou urbains... Chacune de ces rencontres a été un enrichissement, à tout le moins un apprentissage ; chacune nous a donné à mieux comprendre les réalités des 5 pays que nous avons traversés – quand bien même nous n'avons fait qu'effleurer un certain nombre d'entre elles. Tous ont pris le temps de nous recevoir, de discuter avec nous, de partager simplement un moment, une plaisanterie, une confidence. Nombreux furent les rires et les sourires, incroyable la gentillesse dont ils ont fait preuve à notre égard, chaleureux l'accueil dont nous avons bénéficié...

 

Nous laissons les nombreux projets et dynamiques, rencontrés dans des champs aussi divers que la défense des droits humains, l'architecture, l'agriculture, l'éco-tourisme, la lutte anti-corruption, le développement durable / la protection de l'environnement, le développement communautaire... Avec les moyens du bord, le plus souvent faibles et inadaptés, des hommes et des femmes engagés essaient de – et parfois parviennent à – faire avancer leurs communautés, leurs pays. Nombreuses sont les difficultés, au rang desquelles la corruption généralisée, le manque de compétences, mais aussi de moyens matériels et financiers, les problèmes de communication, le climat, … Cela rend les réussites (même si elles sont rares) et les progrès (même s'ils sont lents) d'autant plus admirables. On leur souhaite bonne chance à tous, s'ils nous lisent.

 

Nous laissons les 5 territoires traversés, tous différents les uns des autres. Vous qui nous avez lu, vous en êtes sans doute rendu compte : on ne peut pas parler d'une seule Afrique, comme le font souvent les Européens. « Alors, comment c'est l'Afrique ? ». Impossible de répondre à cette question réductrice. Chaque pays d'Afrique est différent de son voisin, chaque région d'un pays africain est différente de sa voisine. Viendrait-il à l'idée d'un Européen de comparer Suède et Italie, de mettre dans le même sac Alsace et Languedoc ? Nous avons vu 5 capitales, de la bourdonnante Cotonou à la moderne et gigantesque Accra, en passant par le village poussé trop vite de Bamako. Nous nous sommes retrouvés dans des forêts luxuriantes, dans la brousse sèche et aride, nous avons grimpé des plateaux granitiques presque déserts, suivi des côtes aux vagues vengeresses ou plus douces. Nous avons connu une chaleur sèche et terrible dans les pays sahéliens, humide et lourde plus au Sud, dans les régions tropicales ; et le dégoulinement permanent, fatiguant, qui va avec. Et pourtant, nous gardons l'impression de ne rien connaître de ce morceaude continent, tant il est vaste, divers et complexe.

 

Nous laissons les couleurs vives, irradiées d'un soleil omniprésent ; le bruit incessant même la nuit (circulation, voix et rires ; radios, télés allumées chez les gens mais dont le bruit porte jusqu'à la rue, absence de fenêtre oblige ; cris d'animaux domestiques en tous genres ; muezzin, chants catholiques et prêcheurs de rue...) ; les senteurs multiples, agréables ou désagréables ; les vendeurs de rue et échoppes ouvertes tard dans la nuit ; bref, nous quittons ce monde où tous vivent à l'extérieur du fait de la chaleur et du manque d'espace.

 

Nous laissons les regards interrogateurs (qu'est ce que tu viens faire ici ?), les « Toubab / Yovo / Obwoni... », la curiosité spontanée, sympathique ou intéressée, manifestée par les Africains de l'Ouest pour ce couple de Blancs... En Afrique australe, nous ne serons plus les seuls au milieu de la foule, nous nous fondrons davantage dans la masse. Nous retrouverons un certain anonymat reposant.

 

Nous laissons aussi les caniveaux à ciel ouvert (quand ils existent), les amoncellements de déchets et décharges sauvages implantées au milieu des habitations, l'eau non potable, le paludisme (présent tout de même au Nord de l'Afrique australe), les délestages et coupures d'eau ; en bref, nous gagnons une partie du continent plus développée (ce qui ne veut pas nécessairement dire mieux développée).

 

A la fois pincement au cœur et envie de découvrir, encore et toujours. Pensées tournées vers celles et ceux grâce à qui on a aimé le Mali, le Burkina, le Bénin, le Togo, le Ghana... et vers la suite, les rencontres à venir, les contacts à activer. Nostalgie et envie. Ainsi va la vie...

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lun.

26

avril

2010

Bamako / Ouagadougou

On retrouve la même terre, rouge et sèche, dans les rues non goudronnées – et les mêmes nuages de poussière provoqués par le passage des voitures et motos. D'ailleurs, en parlant de poussière, un gros nuage de sable venu du Sahara est passé au-dessus de la ville les 2 derniers jours, donnant au ciel une coloration jaune sale, cachant le soleil – et faisant tomber quelques degrés.

 

Les mêmes vendeurs de tout et n'importe quoi, qui essaient de fourguer leur camelote à tout le monde et spécialement à nous, mais avec une inventivité plus exacerbée qu'à Bamako. A notre arrivée le premier jour, tranquillement assis dans un maquis, nous nous sommes ainsi vu proposer en l'espace d'une demi-heure :

des faux dvd chinois,

des livres,

des CD,

des fournitures scolaires,

des jeux de hasard à gratter,

des abonnements sur téléphone (résultats de matchs de foot),

des cartes téléphoniques,

des lunettes,

des bananes,

de l'artisanat touareg, (que du classique)

mais aussi, plus improbable :

de la viande ;

des roulements à billes de voiture (« j'en ai plein, si vous voulez ») ;

un tuyau d'arrosage ;

une canne orthopédique ;

une lampe torche grosse comme nos têtes (« mais si c'est utile en voyage ! Et c'est pas si gros, bien sûr que ça rentre dans vos sacs... ») ;

un espèce de bidule en plastique censé muscler la main (mort après le 1er essai de Thomas), …

 

Les mêmes maquis proposant riz au gras, frites, allocos, riz arachide, bière, Nescafé et Lipton. Sauf qu'ici, il y en a à tous les coins de rue – bien davantage qu'à Bamako. Mais qu'en revanche les portions sont beaucoup plus chiches pour le même prix (résultat, avant-hier on a dû manger dans 2 maquis différents pour combler notre faim)...

 

Les mêmes petites motos (bien qu'ici, les japonaises volent la vedette aux chinoises) et les mêmes voitures « au revoir la France » (tout de même globalement moins défoncées qu'à Bamako), les mêmes accidents même si la circulation est moins anarchique qu'à Bamako.

 

La même gentillesse des gens une fois qu'on a lié connaissance ; mais, globalement, une plus grande circonspection au premier abord.

 

La même verdure dans les rues – pas mal d'arbres, même si les manguiers cèdent le pas aux flamboyants et autres espèces endémiques dont nous ne connaissons pas le nom.

 

Au rayon des différences, Ouaga est mieux équipée en termes d'infrastructures que Bamako. Davantage d'immeubles construits, de « goudrons », comme on dit ici, d'égouts couverts, de trottoirs pavés, d'éclairages publics... Les rues sont aussi plus larges, plus aérées. Cela donne une impression de modernité et surtout de moins grande saleté qu'à Bamako – même si on retrouve les fameux sachets plastiques un peu partout, et des tas de déchets ça et là – mais surtout dans les quartiers périphériques.

 

Le réseau de taxis aussi : à Bamako c'était simple, on donnait la destination, on négociait le prix, et hop, c'était parti... Ici, les taxis fonctionnent comme des bus, sur les lignes données qui se terminent toutes en centre ville. Pour aller dans un autre quartier il faut prendre un autre taxi – et donc trouver l'endroit d'où partent ceux qui vont là où on veut aller... Pas pratique. Mais pas cher : 200 FCFA (0,3 euros) par personne pour une trajet sur une ligne. Si en revanche on veut aller à un endroit précis sans avoir à changer de taxi, là, le taximan vous le fait payer... De manière inversement proportionnelle au bronzage de votre peau, cela va de soi. De plus, pour rentabiliser leurs lignes, les taximen ont une fâcheuse tendance à bien remplir leur voiture : jusqu'à 6 passagers (2 sur le siège avant, 4 à l'arrière), alors que leurs homologues bamakois étaient moins bourratifs.

 

Nous sommes moins gênés qu'à Bamako par la pollution. Peut-être parce que davantage de goudrons, moins d'embouteillages (le nombre de ponts limité à 2 au dessus du Niger à Bamako est vraiment une catastrophe pour la patience des conducteurs et les poumons des Bamakois), et une situation géographique plane (pas de cuvette comme à Bamako) ?...

 

En revanche les « délestages » (coupure d'électricité) sont pires qu'au Mali. Ils durent des heures... Et des heures sans électricité, ça veut dire : pas de ventilo, tout qui se réchauffe dans le frigo, au travail pas d'ordi donc pas de boulot, difficultés à téléphoner, etc etc... Ben voilà, faut supporter, avec stoïcisme, que peut-on y faire ? Il paraît qu'un accord a été trouvé avec la Côte d'Ivoire pour améliorer la situation. Les Ouagalais sont sceptiques...

 

Et ici pas de thé, pas de « grain » comme au Mali à l'arrivée du « petit soir »... A Bobo on trouvait encore cela, mais plus ici à Ouaga, et on ne l'a pas vu non plus à Boromo, Koudougou ou Gaoua... Dommage, on aimait bien.

 

Moins de mosquées aussi. Et nécessairement, moins d'appels à la prière. Ouf, païens que nous sommes, nous pouvons dormir sans être réveillés à 5 heures par le lancinant « Allah ouakbar » (oui, c'est phonétique, on ne maîtrise pas l'arabe).

 

Et les noms aussi ont changé, évidemment. Plus de Diakité, Keïta, Diarra, Traoré, Sidibé, Koné, Touré, Diabaté, Bagayoko... Ici c'est Bénao, Ouédraogo, Compaoré, Neto, Badoua, Kiendrebogo...

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dim.

11

avril

2010

Bamako - Koutiala

Nous sommes bien arrivés à Bamako, vendredi en fin de journée. Les 37 degrés à la sortie de l'avion sont rudes à supporter (on monte à 45 en journée en ce moment). Nous avons passé la nuit dans la maison bamakoise de Kalifa, et avons quitté la capitale hier à 14 heures pour arriver à Koutiala hier soir, sans encombre. Nous repartons demain vers le Burkina... Tout va bien.

 

Pour vous réhabituer, comme nous, au Mali, nous avons choisi de vous raconter notre trajet en car entre Bamako et Koutiala. Mais ça pourrait être n'importe quel trajet en car en Afrique de l'Ouest...

 

L'histoire commence la veille du voyage, ou le matin pour l'après-midi, avec l'achat des billets à la gare routière. Bousculade au guichet, la queue n'en est pas une, on se fait joyeusement doubler, on attend parfois les guichetiers, occupés à quelque chose d'autre (manger, discuter, …) alors que les clients s'amoncellent devant le guichet...

Toutefois, un peu de patience plus tard, le précieux sésame est finalement obtenu sans encombre.

 

Ça se poursuit avec le rendez-vous, en général une demi-heure avant le départ du car. Dépôt en soute des bagages, sur lesquels sont apposés des bandes d'une sorte de sparadrap sur lesquelles sont indiquées la destination et le numéro du billet. Plutôt bien organisé !

 

5 minutes avant le départ du bus, c'est l'appel. Pas toujours facile de reconnaître les noms français africanisés (Le Provost peut se transformer en Post...), concentration donc de rigueur.

Les passagers sont appelés les uns après les autres en fonction du moment auquel ils ont acheté leurs billets. Premiers à s'être déplacés, premiers à monter dans le car – et donc à pouvoir choisir leur place. Importance stratégique donc d'être dans les premiers – pour pouvoir se mettre en dessous des bouches d'aération de la travée centrale et éviter surtout les banquettes du fond sous lesquelles chauffe le moteur... Ca peut sembler anecdotique mais lorsque la température extérieure monte à 45 degrés, il faut compter plusieurs degrés supplémentaires à l'intérieur du car... Pour notre aller à Koutiala, Amélie a acheté un éventail local en plastique tressé et manche en bois, qui s'est révélé fort utile. Certaines compagnies affichent pourtant des bus climatisés : le petit surplus dans le prix du ticket n'est alors pas un luxe ! Le problème est que le bus en question peut très bien rouler pendant les 4/5ème du voyage avec les trappes de plafond ouvertes comme n'importe quel bus non climatisé. La climatisation n'arrive que sur la fin du voyage pendant quelques minutes avant l'arrivée. Probablement dans un souci d'économies ?

 

Une fois installés, il faut attendre encore que le car démarre. Toujours en retard de 15 à 30 minutes en général...

 

Et puis le trajet lui-même. Plusieurs heures bien au chaud, accompagnés parfois par la radio ou la TV (en général à fond, les boules Quiès ne permettant qu'une légère atténuation du vacarme), ponctuées par les arrêts (fréquents).

 

Eh oui : il y a les postes de contrôle, les gares de transit dans les villes importantes... et tous les autres arrêts, parfois sans raison identifiée. A chaque fois, la moitié des passagers descendent, tant bien que mal puisque les bagages encombrent la travée centrale, pour acheter qui de l'eau, qui des bananes, qui du dibi (viande de mouton grillée emballée dans du papier craft... très odorant lorsque les heureux gourmands ouvrent le paquet dans le bus, les voisins apprécient !), … Les vendeurs et vendeuses entrent parfois dans le car, au son des « Dji bê », « Gato bê », « Pomme bê » (il y a de l'eau, des gâteaux, des pommes...). A la fin du trajet, le car ressemble à une poubelle géante : les passagers balancent leurs ordures sans aucun scrupule sous les sièges et dans les travées (bouteilles vides, pelures de bananes, papiers gras, …).

 

Si on n'a pas de chance, on peut être confronté à une panne... Pas très drôle d'être coincés au milieu de nulle part, par une chaleur écrasante, en n'ayant d'autre solution que d'attendre que ça se passe... Ça a failli nous arriver hier, à 20 kilomètres de Koutiala : le car s'arrête, le chauffeur descend... et ne remonte pas. Certains passagers le suivent, parlent de panne... Oups. Après 20 minutes, nous redémarrons malgré tout, sans avoir su quel était le problème.

 

A l'arrivée à la gare routière, il faut encore écarter les sollicitations insistantes des taxi men « Tsss tsss, taxi, taxi » et récupérer les sacs (maniés en toute délicatesse). Ça y est, le voyage est terminé... Un peu folklo, assez fatiguant, mais finalement on arrive à bon port, et c'est bien ça le principal !

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lun.

22

mars

2010

Bye bye Bamako

Voilà, après 6 mois, nous avons quitté Bamako. Moment attendu, car nous avions hâte de débuter la partie itinérante de notre année. Le départ s'est fait sur les chapeaux de roue, entre mille choses à faire à gauche et à droite, on n'a pas vraiment eu le temps de se préparer, il nous est tombé dessus...

 

Et si nous sommes heureux d'échapper à certains aspects (pollution, surtout), ça n'a pas été si facile de quitter la capitale malienne. On y laisse un peu de notre cœur, comme disent les Maliens...

 

On se rappellera de ses bruits : klaxons incessants des voitures, appels à la prière lancinants des muezzins, cris des enfants de l'école voisine, coups sourds du pilon sur le mortier et des batteurs de basin, émissions télévisées diffusées en permanence...

De ses odeurs: celle, aigre, du beurre de karité ; celle, âcre, de la pollution – des gaz d'échappement des voitures aux ordures brûlées sur les bas côtés des routes- ; parfums entêtants des femmes ; puanteur des égouts à ciel ouvert ; encens diffusé dans les bureaux, …

Des couleurs, partout dans les rues : boubous des hommes, femmes et enfants, façades colorées des boutiques de bord de goudron, ustensiles de cuisine en plastique arc en ciel, …

De ses rues en terre poussiéreuses, de ses ponts embouteillés, de ses taxis jaunes et Sotrama verts déglingués, de ses contrastes (villas luxueuses vs maisons de banco, 4x4 climatisés vs vélos et charrettes), de ses ânes, moutons et poules, de ses sacs plastiques et autres déchets jonchant les rues...

De cette activité débordante : ateliers de menuiserie métallique, de couture, de teinture, salons de coiffure toujours pleins, marchés grouillants de monde et rassemblant tout et n'importe quoi...

De cette circulation anarchique, des chargements comico-hallucinants des véhicules...

 

Et surtout de la gentillesse et de la sociabilité de ses habitants, parmi lesquels, au hasard des rencontres, nous nous sommes fait de vrais amis, qui se sont mis en quatre pour nous car au Mali, l'étranger est une richesse - quand chez nous, il suscite peur et méfiance... Ici, on a multiplié les sourires, les rires, les émotions, les moments partagés, éphémères ou renouvelés... Au moment du départ, chacun y est allé de son cadeau souvenir... Une vraie chaleur de laquelle notre Europe individualiste aurait bien des enseignements à tirer. Et on n'oubliera pas ces visages et ces noms : Amadou, Elie, Antoine, Kadi, Mam', Mamadou, Alassane, Bintou, Fatoumata, Benoît, Baba, Mamouchka, JP, Ablo, Djiguiba, Abdramane, Djénébou, Moussa, Jacky, Youssouf, Adja, Florence, Anna, Maurice, Djominé, et tant d'autres...

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mar.

16

mars

2010

Le deuxième départ approche...

Revue de la dernière semaine…

 

  • Hier, dernier jour de travail pour nous deux. Amélie a réussi à boucler son évaluation dans les temps ;  Thomas a obtenu un magnifique diplôme attestant de son stage si fécond. Cela nous laisse une petite semaine pour finir de nous préparer et mener nos quelques rendez-vous (eh oui, on commence la 2ème partie du projet, et les rencontres s’accumulent…).

 

  • Chaleur oblige, on a testé la nuit sous la tente, sur le toit. On avait oublié que notre tente n’était pas tout à fait autoportante… Bon, on s’en est sortis en coinçant les coins avec des pierres (on développe l’art de la débrouille à l’africaine !). Bilan : premières heures pas faciles, le toit dégageant encore la chaleur de la journée. Mais ensuite, le bonheur de la fraîcheur ! Voire même un peu froid entre 3 et 5 heures… Depuis les températures en journées sont un peu tombées, du coup nous avons regagné notre lit.

 

  • Nous avons rencontré, au hasard de nos achats de pain à l’épicerie du coin, deux frères très sympas, Mamadou et Ablo, qui encore une fois n’ont pas fait mentir  la « djatiguiya » (l’accueil) malienne ; on a beaucoup discuté avec eux, et aussi avec Amadou (à qui nous avons dit au revoir) : nous testons un questionnaire auquel les réponses apportées devraient nous servir de base, au retour, pour notre travail d’écriture / expo). Pour le moment nous trouvons l’exercice positif et intéressant !

 

  • Nous avons aussi croisé Benoît, compatriote de passage au Mali dans le cadre de son projet sur le thème du changement climatique (décidément !), jetez y un œil… Il nous a parlé de l’Appel des voyageurs de la Terre, rédigé par des baroudeurs qui souhaitent donner un sens à leurs voyages et en limiter les impacts autant que possible ; nous l’avons rejoint (vous pouvez le lire ici).

 

  • Thomas a été incité à devenir catholique par de jeunes maliens qui nous ont interpellés alors que l’on rentrait chez nous et avec qui on a discuté (ça c’est le Mali, pouvoir échanger, plaisanter, créer des liens, au détour d’une rue, sans se connaître, que l’on se revoie ou pas… et ça nous manquera !) ; eh oui, « il faut croire à quelque chose dans la vie », « suivre quelque chose (sinon on est comme une vache !) ». Il n’a pas été convaincu pour autant…

 

  • Nous empaquetons, rangeons, nettoyons… Notre malle mastodonte, fabriquée sur mesure pour transporter (par frêt maritime) nos affaires en trop vers la France, est arrivée et nous commençons à la remplir (les parents, préparez-vous !).

 

  • Visas obtenus pour le Burkina et le Bénin, en cours pour le Ghana. On attend de voir pour le Togo si la situation ne se crispe pas trop (si vous n’en avez pas entendu parler, les élections présidentielles ont eu lieu la semaine dernière et maintenu au pouvoir le Président sortant, Faure Gnassimbé, fils du Général Eyadéma qui avait régné d’une main de fer sur le pays pendant 38 ans ; les élections de 2005 suivant la mort du papa s’étaient terminées dans le sang et la répression ; le résultat de la semaine dernière est quant à lui contesté par l’opposition – et l’Union européenne elle-même rapporte des fraudes. Si le sujet vous intéresse, regardez l’appel de Survie qui dénonce la situation actuelle).

 

  • Notre itinéraire se précise. Sur notre route, pas mal de projets intéressants à découvrir : de la construction en terre, du recyclage, de l’alphabétisation, de la protection de la biodiversité, de la création d’emploi pour les défavorisés, de la préservation du patrimoine, ... On essaiera de vous les faire partager dans la mesure du possible (cad dans la mesure de nos accès à Internet !).

 

  • Le blog fête son premier anniversaire ! Youpi !

 

Voilà pour les dernières nouvelles…

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ven.

05

mars

2010

On n'oublie pas le blog...

... mais le départ s'approche à grands pas et avec lui plein de choses à faire : l'évaluation à boucler pour Amélie, l'organisation du rapatriement en France des affaires que nous n'emmènerons pas pendant le voyage et de nos quelques souvenirs du Mali, la recherche des projets qui guideront notre itinéraire, la série des « au revoir » qui commence, etc...

 

Viennent s'y ajouter quelques invitations impromptues, ainsi que des petits problèmes informatiques (l'ordinateur d'Amélie a très, très chaud !).

 

Tout ceci explique un peu notre inactivité bloguesque. Pour nous faire pardonner, vous trouverez ici quelques élucubrations sur le caractère éthique du tourisme au pays dogon (comme annoncé dans un précédent billet).

 

 

Edit : le lien qui ne fonctionnait pas a été corrigé ;)

 

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mar.

23

févr.

2010

Quoi de neuf à Bamako ?

Le blog est resté silencieux pendant quelques jours. Nous nous sommes un peu rattrapés par quelques billets… Mais quoi de neuf à Bamako ?

 

Niveau travail, Amélie a terminé ses missions à l’intérieur du pays. Après Mopti et Ségou, elle s’est rendue les 2 dernières semaines à San, petite ville située entre les 2 précédentes, et à Sikasso, au Sud Est du pays, près de la frontière burkinabé. Pas de photos malheureusement, car les journées de travail ont été fort chargées, ne laissant pas le loisir de sortir l’appareil… San, ville de banco gris, plutôt calme, à la très belle mosquée sur le modèle de celle de Djenné. Sikasso, ville carrefour (sur la route de la Côte d’Ivoire et du Burkina), fort étendue et animée, dans la région la plus verte du Mali. Trop peu de temps passé dans ces 2 villes pour pouvoir en dire plus… A Sikasso, un grand moment à l’hôtel : la définition par le gérant et un des collègues d’Amélie de la stratégie la plus efficace pour accrocher une moustiquaire à 4 coins dans la chambre, laquelle ne comportait aucun dispositif d’attache particulier. Bilan : un coin au porte-manteau amené dans la chambre spécialement pour l’occasion, un coin à la charnière de la fenêtre, un coin sur le cordon d’alimentation de la clim et le dernier à la poignée de la porte. Du grand art !

 

Thomas quant à lui a participé à un atelier de formation des administrations des Pays les Moins Avancés sur l’adaptation au changement climatique à la semaine dernière. Très instructif, à la fois sur le fond et sur le fonctionnement du système international multilatéral. Pas toujours très réjouissant…

 

Nous profitons aussi de nos dernières semaines pour faire tout ce que nous n’avons pas eu l’occasion de faire jusqu’à présent à Bamako, et pour voir et revoir nos amis.

 

C’est ainsi que nous sommes retournés voir Moussa, Jacky et Yousouf dimanche dernier à Baguineda. Nous avons dîné avec Amadou et Fatoumata au petit restaurant que nous affectionnons, pas loin de chez nous (avis aux Bamakois qui cherchent de nouvelles adresses : African Foods, à l’angle de l’ancien commissariat du 4ème arrondissement, Badalabougou – ils ont même un site web ! Le patron camerounais et le serveur togolais sont très sympas et l’on y mange bien). Discussions intéressantes sur des thèmes de société : la place des femmes (autour du Code de la famille que nous avons évoqué ici), l’excision (on vous en parlera aussi)…

 

On parcourt les  marchés, de l’ambiance très locale du marché de Médine (eh oui, pas d’artisanat là-bas, tout de suite ça change les choses) à celui de N’Golonina, découvert pendant le séjour des parents de Thomas à Noël et ô combien plus tranquille que la maison des artisans. Nous y avons rencontré un vendeur sénégalais sympa, fan de Tiken Jah Fakoly (le rastaman défenseur de l’Afrique – très populaire ici) avec qui nous avons refait le monde autour d’un thé…

 o M

Un peu de culture aussi avec l’exposition So masiri au musée national, autour du design malien, ou comment revisiter les techniques et matériaux traditionnels afin de créer de nouveaux objets « beaux et utilitaires ». C’est réussi, et bien mis en scène, objets différents de ceux que l’on trouve sur les marchés. Le prix non plus n’est sûrement pas le même !

 

Une leçon de cuisine supplémentaire pour Amélie : comment préparer le dabléni (ou bissap), le jus de dah blanc et le jus de gingembre, spécialités locales fort désaltérantes et appréciées. Avis aux amateurs, à notre retour !

 

Et puis toujours la préparation de notre périple. Nous devrions avoir nos visas pour le Burkina cette semaine, si nous réussissons à nous rendre à l’ambassade (aujourd’hui cela n’a pas été possible à cause d’une grève générale des taxis et Sotrama : l’un des leurs a été tué dans des circonstances peu claires, par un policier…). On peaufine le trajet, on multiplie les contacts… Le tout dans une chaleur déjà torride, accompagnée de coupures d’électricité et d’eau… Un peu rude, mais on fait avec !

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mer.

03

févr.

2010

Encore un peu de vrac

[Pour info, mise en ligne ici d’une enquête aussi longue que passionnante (hum…) sur l’or blanc du Mali, i.e. le coton]

 

Un peu de football d’abord : la CAN a pris fin dimanche dernier, faisant grimper sur le podium l’Egypte, suivie du Ghana et du Nigeria. Le Mali avait été éliminé dès le début – suscitant les commentaires blasés des Maliens sur cette équipe qui ne sait pas jouer et, de toutes façons, gagne trop d’argent.

 

Une anecdote ensuite (qui n’a pas fait rire Thomas) : Amélie, dans le cadre de son évaluation de projet, rencontre pas mal de gens à qui elle fait passer un entretien. Dont des gens bien placés, des notables. C’était le cas hier ; discussion de presque une heure avec le monsieur, la quarantaine, fort caractère mais plutôt sympathique. Sauf que… A la fin de l’entretien : « Alors au revoir… Madame ou mademoiselle ? » « Mademoiselle » « Ahah ! Eh bien mademoiselle, celui qui se tient devant vous, il est partant ! ».

...?!!! On préfère ne pas se demander pour quoi exactement le bonhomme était partant. Ce qui est sûr c’est qu’ici, la Blanche est fort courue. Enfin d’ailleurs, le Blanc aussi (à Mopti, une jeune femme qui nous regardait passer depuis la terrasse de sa maison a lancé à Thomas un très clair « Je t’aime ! » - c’était la 1re fois qu’on nous faisait ce coup là !). C’est bien connu, quand l’offre est faible, la demande est forte !

 

Un peu de climat : la trêve fut brève… Malgré l’harmattan qui continue à souffler ces derniers jours (beaucoup, beaucoup de poussière), les températures commencent à remonter. En principe c’est plutôt à la fin du mois de février… Vous avez dit changement climatique ?

 

Enfin on avance dans la préparation de notre partie itinérante. Les grandes lignes seraient : départ le 15 mars de Bamako, on quitte le Mali le 27, traversée (dans l’ordre) du Burkina, Bénin, Togo, Ghana ; on s’envole vers la mi-juin pour la Namibie (histoire de ne pas atterrir dans une Afrique du Sud survoltée par la Coupe du monde de football), puis incursion au Botswana et passage en Afrique du Sud avant le retour en France programmé pour la toute fin août…

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dim.

31

janv.

2010

Bamako, home sweet home

Les 2 oisillons tout juste sortis de l'oeuf sur notre rebord de fenêtre !
Les 2 oisillons tout juste sortis de l'oeuf sur notre rebord de fenêtre !

Après ces presque 2 semaines d’absence, qu’il est bon de revenir chez soi ! De s’entendre héler dans la rue par l’un des gamins du quartier qui nous souhaite « Bonne arrivée ». De pouvoir échanger à nouveau quelques mots dans une langue que l’on maîtrise mal, mais suffisamment pour établir un contact. De retrouver les voisins, les filles, les amis, qui tous demandent comment était le voyage, si nous allons bien, etc. Bref, de bénéficier de cette chaleureuse attention de tous, qui nous a tant manqué au Pays dogon (et qu’on ne retrouvera pas en France non plus, d’ailleurs ! pas dans les mœurs…).

 

Et, surprise, sur l’appui de fenêtre de la cuisine, une petite famille nous attend pour nous souhaiter la bienvenue…

 

NB : s'agissant du pays dogon, nous vous raconterons la marche à proprement parler ici, sur le blog. Les éléments plus détaillés sur la culture, l'histoire, l'économie du pays dogon seront présentés dans la partie "Pays traversés / Mali". Un premier article de cadrage vous y attend !

Et nous allons aussi essayer de rattraper le retard pris pour partager nos vacances de Noël... :-)

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dim.

10

janv.

2010

Mali Angola : 4 partout !

C’est la fête à Bamako ! Pétards en tous sens, klaxons et clameur impressionnante montant de toute la ville… Que nous vaut tant de ferveur ? Eh bien, le Mali vient de faire match nul contre l’Angola, au cours du match d’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations 2010 - un match de folie !

 

La CAN a été très médiatisée ces derniers jours au travers de l’attaque menée contre l’équipe du Togo par les Forces de libération de l'Etat du Cabinda (FLEC). Pour mémoire, Cabinda est une province angolaise très riche en pétrole enclavée entre RDC et République du Congo ; jamais soumise au colonisateur portugais, elle n’accepte pas non plus d’appartenir à l’Angola et revendique son autonomie depuis l’indépendance de ce dernier Etat en 1975. Officiellement, la lutte armée a pris fin en 2008 mais la guérilla continue sur le terrain. Dans le cadre de la CAN, le groupe B (Togo, Côte d’Ivoire, Ghana, Burkina Faso) est basé au Cabinda, l’objectif affiché par le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (COCAN) étant la pacification. Pas gagné pour le moment…

 

Quoi qu’il en soit, le premier match de la coupe se jouait ce soir. A la mi-temps, 1-0 pour l’Angola, au terme de 45 minutes pourtant dominées du point de vue technique par le Mali en terme de construction de jeu. Un quart d’heure avant la fin, la partie commençait à se corser sérieusement pour les Aigles maliens, les Angolais ayant ajouté 3 nouveaux buts, dont 2 sur pénalty, à leur palmarès… Contre toute attente, les Aigles réussirent à égaliser au cours des dix dernières minutes : un premier but quelque peu laborieux suivi de 3 autres plutôt jolis ! Atmosphère effervescente chez nos amis du restaurant Yankadi, avec lesquels nous avons suivi le jeu, et qui ont accueilli chaque but avec force démonstrations de joie (et ce d'autant plus intensément qu'ils étaient inespérés !) : cris, sauts, applaudissements, tout le monde prend tout le monde dans ses bras… A notre retour au centre, ambiance aussi survoltée : les filles sont montées sur le toit et acclament les voitures qui passent en klaxonnant…

 

Rendez-vous le 14 janvier pour le prochain match, contre l’Algérie !

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ven.

08

janv.

2010

Premier colis, youpi !

Hier est enfin arrivé notre premier colis… parti de France à la mi-novembre ! Nous étions depuis l’envoi passés toutes les semaines à La Poste pour vérifier la boîte postale… toujours vide. Amélie s’était même renseignée au guichet, mentionnant le retard dans l’arrivée de ce paquet, et s’était entendu répondre que, sans le bordereau d’arrivée du colis, glissé en principe dans la boîte aux lettres, on ne pouvait rien faire pour elle…

 

C’est donc à notre grande surprise que nous avons reçu un appel de La Poste malienne, nous informant qu’un colis nous attendait depuis un moment ! En réalité, après moult pérégrinations de bureau en bureau, il nous fût expliqué que certains colis ne sont pas déposés à la Poste centrale… Mais au centre des colis postaux, situé dans un autre quartier de Bamako ; et dans ce cas, aucun papillon n’est glissé dans la boîte postale... Ce genre de petit désagrément ne nous surprend même plus : après tout, dixit un collègue d’Amélie, « En Afrique, tout est possible ! »…

 

Et effectivement, après avoir passé la douane et contre quelques FCFA de taxes, le colis nous fût remis…

 

Décorations de Noël, un peu en retard ; mais elles ont tout de même trouvé leur place dans notre chez-nous. Douceurs diverses et livres sont quant à eux venus compléter les trésors issus d’un autre colis et des cadeaux de Noël arrivés par l’intermédiaire des parents de Thomas (mode de transport plus rapide… bien qu’un peu plus onéreux :-) ).

 

Encore merci à tous les généreux envoyeurs !

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mar.

29

déc.

2009

Noël à Bamako

[Désolés pour le silence sur ce blog les derniers jours : nous avons profité de la visite de la famille de Thomas pour quitter Bamako... et l'accès à internet ! Partis un peu vite, nous avons même oublié de mettre en ligne cet article - retard rattrapé ! - et beaucoup de choses à vous raconter dans les jours qui viennent...]

 

Certes, il fait encore 35 degrés au milieu de la journée. Certes, les chrétiens ne représentent que 1% de la population. Certes, les sapins et autres décorations sont à peu près inexistants, quant au foie gras, à la bûche et aux autres délices de la période, n’en parlons pas. Ce n’est pas pour autant que Noël n’est pas préparé et fêté au Mali – en tous cas, nous comptons bien, en ce qui nous concerne, en profiter. J’ai (Amélie) déjà pu un peu entrer dans l’esprit de la fête sur les 2 dernières semaines…

 

Marché de Noël allemand

Tout d’abord, aussi décalé que cela puisse paraître, des marchés de Noël sont organisés. Bon, il faut bien admettre que ce n’est pas une initiative malienne, mais de la coopération allemande et du CCF. Mais au-delà, ils sont sûrement bien plus intéressants que les marchés de Noël des villes françaises (sauf peut-être en Alsace), dont les stands n’offrent souvent que des objets standardisés d’un marché à l’autre et sans grand intérêt. En l’occurrence, les stands sont tenus pour la plupart par des artisans maliens dont une majorité a également une boutique à la Maison des artisans. Bijoux de tous types, tissus, sacs et sandales en cuir, tapis de laine, objets faits à partir de matériaux de récupération se côtoient dans une atmosphère bon enfant. A cette occasion, j’ai pu pratiquer l’art délicat du marchandage et voir les autres le pratiquer… Pas facile : tout dépend en fait du vendeur à qui l’on s’adresse.

 

Il y a les sympas et compréhensifs, qui ne cherchent pas à toute force à faire acheter quelque chose si rien sur le stand ne correspond aux attentes du client. Ouf.

 

Il y a les charmeurs qui n’hésitent pas à user avec un certain art de la flatterie et du chantage à l’amitié (« maintenant qu’on s’est serré la main, on est amis ! ») pour parvenir à leurs fins. Difficile alors de quitter le stand en moins d’un quart d’heure.

 

Enfin, il y a les vendeurs de mauvaise foi, les pires, ceux qui refusent de s’avouer vaincus lorsque le client leur dit que finalement, rien n’a attiré son attention, et qui insistent tellement pour que le client « donne un prix » que celui-ci, de guerre lasse, s’exécute. Erreur : le piège se referme, le vendeur baisse son prix jusqu’à en arriver à celui du malheureux client, qui se retrouve alors coincé : comment ne pas acheter cet objet dont il a lui-même fixé le prix ? Evidemment, le vendeur prend alors à témoin de sa situation les vendeurs voisins…

 

Quelques "règles" issues de cet après midi de pratique et d'observation :

  • savoir que si l’on s’approche d’un stand ou d’une échoppe, le vendeur arrive aussitôt. Et que l’on ne s’en tirera pas comme en France avec un « Je regarde, merci » ;
  • esquiver autant que possible les demandes de fixation d’un prix par le vendeur si l’on n’est pas réellement intéressé par l’article ;
  • rester poli, ne pas s’énerver (et j’en ai vu plus d’un bouillir !)… et prendre son mal en patience tout en demeurant ferme.

 

Au final, résultat pas trop mauvais en réussissant pour mes quelques achats à négocier un peu plus de 50% sur le prix annoncé (lequel, en fin de journée, est toujours plus bas que le matin).

En compagnie d'Anna

C’est avec Anna justement que j’ai continué à préparer Noël. Dans un registre quelque peu inhabituel pour moi : le registre religieux…

 

D’abord, qui est Anna ? Maman de 2 enfants, elle a une formation comptable mais s’est finalement orientée vers la cuisine, pour laquelle elle a une véritable passion ; elle donne des cours de cuisine au centre, c’est comme cela que nous nous sommes rencontrées. Elle est sénégalaise, son mari Maurice est congolais, ils habitent au Mali, où ils se sont rencontrés, depuis une petite vingtaine d’années. Ils appartiennent à la communauté catholique de Bamako, plus précisément à la paroisse de la cathédrale, et y sont très actifs : Maurice en tant que responsable de la liturgie, Anna en tant que membre de la chorale polyphonique « Christ-Roi ».

 

Elle m’avait promis de me donner des leçons de cuisine africaine depuis quelque temps. Cela s’est concrétisé le week-end dernier, rendez-vous fixé le dimanche à la cathédrale, à la sortie de l’office de 10.00. Curieuse de voir si, comme je l’avais lu à diverses reprises, les messes africaines étaient vraiment plus vivantes et dynamiques que les françaises, j’ai donc assisté à cet office, celui du troisième dimanche de l’Avent, qui célèbre la joie de l'Église et des croyants dans l'attente de l'avènement du Christ. Finalement, la messe était tout ce qu’il y a de plus classique… Peut-être parce que célébrée par un prêtre blanc ? Ou parce que paroisse de la cathédrale ?

 

Quoi qu’il en soit, la chorale à quatre voix (soprano, alto, basse, ténor) est quant à elle vraiment remarquable. Bamakois de passage ou expatriés, si vous en avez l’occasion et que les chants liturgiques ne vous rebutent pas, allez les voir… Créée en novembre 1993 par des étudiants, elle rassemble aujourd’hui une quarantaine de membres réguliers. Et tout de suite, c’est plus prenant qu’une messe animée par un unique choriste accompagné au synthétiseur…

 

La chorale donnait d’ailleurs hier son traditionnel concert de Noël au CCF. Chants liturgiques et laïcs et gospels (The lion sleeps tonight, We are the world, Oh Happy day, …) se sont succédé au court de la première partie, magnifiquement interprétés, accompagnés par un petit orchestre mêlant instrument traditionnels et modernes. Sentiment de sérénité… Pendant la seconde partie, la chorale accompagnait une jeune griotte, découverte récemment lors d’une émission télévisée, Toungakouna. C’était la première fois que je voyais une femme en concert depuis notre arrivée ; belle performance (malgré des chaussures éverestesques qui la faisaient parfois grimacer de douleur) ! Et la présence de la chorale permettait d’atténuer le côté quelque peu lancinant (à mon goût) des chants des griots…

Revenons-en à dimanche dernier. Après la messe, retour en famille à l’appartement qu’Anna et Maurice louent dans le centre ville de Bamako (une quarantaine de mètres carrés pour 4) ; ils ont dû quitter il y a quelque temps leur première maison, réclamée par le propriétaire… mais toujours fermée lorsque l’on passe devant. Ils sont à nouveau à la recherche d’un logement car le propriétaire de celui qu’ils occupent actuellement souhaite aussi le récupérer… Il ne fait pas bon être locataire à Bamako.

 

C’est sur le balcon, qui fait office de cuisine, que j’ai appris à cuisiner mon premier plat africain. Pas vraiment un plat de Noël mais tellement typique d’ici : le riz au gras. En fait, il s’agit de sa variante sénégalaise, le tiep bou djen (riz au poisson – sauf qu’on avait mis de la viande…) ; ce plat se retrouve dans tous les restaurants et gargotes où mangent les africains, et est aussi consommé très régulièrement dans les familles. Chaque cuisinier a ses variantes : avec ou sans cube Maggi (ici, quasiment tout le monde utilise ces cubes de bouillon !) ? Oignons pilés ou pas ? Quels légumes ajouter ? Viande ou poisson ? L’avantage, c’est qu’une même recette peut ainsi varier à l’infini… Allez, si j’ai le courage, je vous la mettrai en ligne. Sinon, il faudra patienter et venir goûter le riz au gras à notre retour… Vous verrez, c’est délicieux.

 

Après le déjeuner en famille (verdict des convives : l’apprentie a bien appris !), pendant la sieste des enfants, Anna m’apprend à confectionner des merveilles, petits biscuits frits délicieux, du style de ceux dont une fois qu’on y a touché, on n’arrive plus à refermer la boîte… Voilà qui remplacera mon père Noël en chocolat…

 

Joyeux Noël à tous !

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sam.

12

déc.

2009

Où il est question de démocratie

Cette semaine à Bamako, un évènement a touché le monde de la justice et de l’administration pénitentiaire : la semaine des détenus. Le concept est d’informer le grand public sur les activités menées au sein des établissements pénitentiaires : formation, éducation, activités génératrices de revenu, toutes censées contribuer à la réinsertion socioéconomique des détenus. Est notamment organisée une exposition vente bien achalandée des objets fabriqués par les détenu(e)s, majeurs et mineurs : boîtes, tissus et vêtements, sacs, bijoux, portes clé et autres colifichets. Sont par ailleurs diffusées à la radio diverses émissions de sensibilisation à l’intention du grand public sur la situation des détenus.

 

Le rappel apathique, à la radio, des textes applicables aux détenus et notamment aux enfants, ainsi que l’animation joviale de l’exposition, où tout le monde salue tout le monde avec force sourires, laissent cependant rêveur lorsque l’on connaît la réalité du terrain… Bien que des progrès aient été réalisés, l’état des lieux est loin d’être rose ; s’agissant de la délinquance juvénile, on peut ainsi mentionner les cas de mise en garde à vue d’enfants de moins de 13 ans (non pénalement responsables), le dépassement des délais de GAV et de détention provisoire, l’insuffisance de la formation et de l’éducation de base dans les centres pénitentiaires, la faible utilisation des alternatives à l’emprisonnement, le manque de quartiers spéciaux pour mineurs dans les prisons et dans les commissariats, la vétusté et insalubrité des installations, l’insuffisance de personnel spécialisé… Les détenus ne sont manifestement pas prioritaires dans l’allocation des fonds publics. Pour autant, comment en blâmer le Mali sans hypocrisie, quand on sait que dans les pays développés, le monde carcéral est lui aussi la cinquième roue du carrosse : surpopulation carcérale, taux de suicide élevé et en constante augmentation, pénurie d’effectifs des surveillants, conditions d’hygiène affligeantes, …

 

L’exposition vente de la semaine des détenus s’inscrivait en marge de l’Espace d’interpellation démocratique (EID), qui tenait cette année sa 14ème édition. Le principe est simple : confronter directement les dirigeants maliens aux citoyens ; le quotidien de Bamako précise qu’il s’agit d’un « forum annuel qui a pour objectif d’informer l’opinion publique nationale et internationale sur l’état des droits de l’homme en République du Mali, contribuer de manière active et pédagogique à la réalisation d’une culture démocratique nationale et d’impulser de façon significative la politique de promotion et de protection des droits et libertés des citoyens. Il permet aux citoyens d’interpeller directement les pouvoirs publics à travers le gouvernement, sur les actes qu’ils jugent attentatoire à leurs droits fondamentaux ».

 

Lorsque nous en avions entendu parler alors que nous étions encore en France, nous avions trouvé la démarche très intéressante et nous étions promis d’aller y faire un tour afin de voir comment cela fonctionnait. J’ai donc passé 2 heures dans la grande salle du Palais des congrès de Bamako, un peu clairsemée en cette fin d’après midi (mais paraît-il, pleine le matin).

 

Premier constat : l’EID ne fonctionne pas de manière très interactive. En réalité, les « interpelleurs » transmettent leurs demandes par avance à une Commission, qui les examine. C’est ainsi que cette année, sur 68 interpellations reçues, 19 ont été lues dans la salle, 22 ont été retenues "pour suite à donner" et 27 ont été rejetées. Les « interpelleurs » qui passent ce premier barrage expriment leurs questions et demandes durant la matinée ; l’après-midi est consacrée aux réponses des ministres, leurs services leur ayant préparé en amont tous les éléments nécessaires. Les réponses se succèdent donc, dossier après dossier, chacun des Ministres interpellé lisant ses notes devant le public quelque peu endormi.

 

Quant aux questions, elles se sont avérées, au moins pour la partie à laquelle j’ai assisté, terriblement individuelles et spécifiques : untel attend son diplôme universitaire depuis X années, untel n’a pas été payé pour des bons de commande passés au nom du Ministère de la Défense, untel avait un problème de succession, …

 

Ainsi, malgré l’intérêt de la démarche en tant que telle, visant à confronter le peuple à ses dirigeants sans passer par la barrière de la représentation (démarche dont l’on pourrait s’inspirer en France, du niveau local au niveau national !), l’exercice reste assez convenu et montre un certain nombre de limites.

 

Les associations de défense des droits de l’homme ne s’y trompent d’ailleurs pas. C’est ainsi que l’association malienne des droits de l’homme (AMDH) souligne que l’EID suscite malheureusement peu l’intérêt des Maliens ; elle regrette « cette forme d’organisation improvisée que le ministère de la Justice semble privilégier, malgré les lacunes, les frustrations et les suspicions que cela comporte » et suggère de confier l’organisation de l’évènement à une structure « indépendante et crédible »

 

A suivre, donc...

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sam.

12

déc.

2009

Hiver à Bamako

L’hiver s’est déclaré en Europe… Ici aussi ! L’harmattan, ce vent froid venu du Nord, souffle sur Bamako depuis deux jours, charriant d’innombrables particules de poussière rouge qui s’insinuent dans le moindre interstice, même fenêtres fermées… Le matin, tout le monde arrive au travail emmitouflé dans des châles, des pulls, des gants… Drôle d’ambiance ! Cela n’empêche pas le thermomètre de dépasser allègrement les 30 degrés dans l’après-midi…

 

Nous voilà en effet arrivés dans la saison froide, qui s’étend ici de décembre à février. Ensuite, les températures remontent en mars, avril, juin, pour la saison chaude (le mois d’avril est, paraît-il, terrible !). Puis de juillet à septembre, la saison des pluies vient abreuver les terres desséchées, remplir le lit du Niger, faire pousser la végétation… Octobre et novembre sont quant à eux les mois de la « petite saison chaude » (on l’a sentie passer à notre arrivée !), marqués encore par quelques pluies orageuses rafraîchissantes. Et c’est ensuite reparti pour un tour…

 

Les 16 à 17 degrés matinaux actuels sembleront sans doute très agréables à la plupart de nos lecteurs subissant les rigueurs de l’hiver européen. Mais ici, ils sont véritablement ressentis comme froids, même par nous qui ne sommes là que depuis 2 mois et demi (notre organisme s’est habitué) ; sensation d’autant augmentée par les variations de température quotidiennes (imaginez-vous subir les mêmes en France…).

 

En réalité, il ne s’agit pas que d’une sensation ; pour preuve, les rhumes, bronchites et grippes sont légion en ce moment (pour le moment pas entendu parler de cas de H1N1 :-) ). Plus grave, les particules de poussière et de sable véhiculées par l’harmattan amplifient les infections de méningite à méningocoque observées dans les pays sahéliens (zone encore appelée « la ceinture de la méningite » par les scientifiques). D’après les chercheurs de l’IRD : « Durant cette période, les particules de poussière [que l’harmattan] transporte combinées au rafraîchissement des nuits favorisent les infections des voies respiratoires. La muqueuse nasale des habitants de la zone sahélienne ainsi fragilisée, le risque de méningite augmente de manière significative au sein de la population ». Et plus le vent souffle fort, plus le risque s’accroît… A noter à cet égard que les effets du changement climatique sur la santé humaine sont un des éléments discutés et pris en considération dans le cadre des actuelles négociations à Copenhague.

 

L'incidence moyenne de la maladie dans la ceinture de la méningite s'élève à 100-800 nouveaux cas pour 100 000 habitants (à comparer  à celle de la France, inférieure à 1 pour 100 000). Evidemment ici, les vaccins les plus récents, qui couvrent les différentes souches de la maladie, ont un « prix élevé et une disponibilité limitée » ; en outre les enfants de moins de 2 ans ne peuvent être vaccinés car ils ne peuvent fabriquer les anticorps adaptés… D’où des campagnes de vaccination de masse limitées aux phases épidémiques, dans les zones touchées et les zones voisines. D’après l’OMS, si une telle campagne est menée rapidement, 70% des cas peuvent être évités. Restent 30%...

La ceinture de la méningite
La ceinture de la méningite
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dim.

06

déc.

2009

A celles et ceux qui souhaiteraient nous écrire...

 

Pour info, l'adresse postale que nous vous avons envoyée par mail nous permet bien de recevoir notre courrier, ouf !

 

En revanche, les délais d'acheminement sont longs. Si vous souhaitez les réduire, SVP n'oubliez pas d'indiquer "Par avion" sur l'enveloppe... Sans quoi la lettre partira par bateau, ce qui explique les délais de plus d'un mois entre l'envoi et la réception... :-)

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sam.

05

déc.

2009

Encore un peu de culture !

Avant toute chose, une petite info pour ceux qui ne seraient pas encore au courant : Thomas est parti hier soir sauver le monde à Copenhague (sommet sur le climat dont vous avez tous entendu parler :-) ). Il revient le 20, accompagné de ses parents et de son frère qui ont décidé cette semaine de nous rendre visite pendant les vacances de Noël… D’ici là, c’est donc votre servante qui essaiera de tenir ce blog à jour !

 

Les dernières semaines ont été assez riches en sorties culturelles. Outre le concert de Toumani Diabaté et du Symmetric Orchestra, qui a fait l’objet d’un article spécifique, nous avons profité des Biennales de la photographie et de « Bintou Wéré », Opéra du Sahel. Compte-rendu.

Des images plein la tête

Les Biennales de la photographie (plus d’infos ici) sont un évènement important à Bamako : de nombreux artistes originaires de tout le continent africain s’exposent aux quatre coins de la ville (Musée national, CCF, Palais de la culture, galerie de l’INA, musée du district). Nous avons choisi de commencer par le Palais de la culture, autant pour découvrir l’endroit, que nous ne connaissions pas encore, que les expositions variées qui y prennent place pour l’occasion.  Le Palais est un bâtiment relativement moderne de deux étages, comprenant une immense salle de spectacle, et entouré d’un vaste parc ombragé voisin du fleuve. Le parc abrite également le Café des arts, où ont souvent lieu des concerts, et plusieurs terrains de sport.

 

Ce samedi-là, la tristesse suintait des murs du Palais, dont nous sommes restés les uniques visiteurs pendant une bonne heure au moins, les seules autres présences étant celles des gardiens et des femmes de ménage passant la serpillère dans les grands couloirs vides… Cette absence de visiteurs nous a réellement surpris, dans la mesure où les expositions sont gratuites et font l’objet d’une certaine publicité dans la ville ; alors quelle explication à ce peu de succès : désintérêt ? manque d’information ?... Constat désolant de la non appropriation par les Bamakois d’un évènement organisé pour eux par des Africains…

Au total, les œuvres d’une dizaine d’artistes s’offraient à nous, en un patchwork surprenant de diversité.

 

Nous n’avons pas tout apprécié, notamment la vision très spéciale du Sud-africain Pieter Hugo, qui a pris le parti de déguiser ses sujets en personnages de films d’horreur, grotesques et effrayants.

Ou encore les clichés de la Swazi (habitante du Swaziland) Nadipha Mntambo, qui s’est photographiée elle-même dans un amphithéâtre vide, en costume de toréador.

 

Nous devons dire que ces visions artistiques sont restées un peu hermétiques à nos yeux…

Mais nous avons également été admiratifs du travail d’autres artistes.

Les images terribles prises par le Namibien Karel Prinsloo, retraçant l’exode de la population du Nord Kivu en République démocratique du Congo, prise en otage lors des conflits armés : fuite en files interminables de familles pliant sous le poids des plus précieuses possessions, emportées à la va vite, sous l’œil impuissant des forces des Nations Unies ; scènes de vie au sein des si précaires camps de réfugiés. Etonnamment, la fixité de ces images les rend encore plus frappantes que les scènes télévisées du même conflit, que nous avons tous eu l’occasion de voir au cours d’un JT ou un autre…

Les visages de ces femmes espérant que leurs enfants ou maris partis au loin reviennent ou donnent des nouvelles, immortalisés par Angèle Etoundi Essamba la Camerounaise, visages tournés vers la mer, lumineux malgré l’attente et les inquiétudes.

Les photos du Français Bruno Boudjelal, au parti pris flou et coloré parfois déroutant (on aime ou on n’aime pas), accompagnées des textes saisissants du photographe, qui a traversé l’Afrique de Tanger au Cap par la route : description des arnaques multiples subies sur le chemin, de certaines réalités parfois oppressantes de l’Afrique, comme ce dîner à Lomé en compagnie d’un responsable politique dont un jeune homme goûte tous les plats (il paraît que le poison est un moyen privilégié d’élimination des opposants politiques), ou cette soirée où l’on rend visite au propriétaire d’un cyber, dans l’arrière-boutique duquel des jeunes femmes essaient par tous le moyens, y compris en dévoilant leurs charmes, de convaincre des hommes occidentaux qu’elles n’ont jamais rencontré de les épouser…

 

 

Les clichés décalés de l’Angolais Jean Depara, dans le Kinshasa des années 60, après la décolonisation, capitale de tous les plaisirs, plus libertine à l’époque que ne le sont aujourd’hui la plupart des pays africains…

En conclusion, un évènement vraiment bien conçu : il ne nous reste plus qu'à trouver le temps d'aller visiter toutes les autres expositions...

De la musique plein le cœur !

Vendredi 27 novembre, en compagnie d’Elisabeth, la collègue française d’Amélie présente à Bamako pour 3 semaines, nous sommes retournés au Palais de la Culture voir Bintou Wéré, l’opéra du Sahel. Créée en 2005 à l’initiative du Prince Claus des Pays-Bas, l’œuvre a connu une première tournée africaine et européenne en 2007, laquelle lui a valu d’excellentes critiques.

 

La deuxième tournée africaine se clôturait par une représentation gratuite à Bamako ; nous nous délections par avance de l’évènement.

 

Programmé à 21.00, l’opéra n’a commencé qu’à 21.45 (à l'africaine !), ce qui nous a laissé le temps, constatant que de nombreuses places « VIP » de l’immense salle de spectacle ne se remplissaient pas, de tenter notre chance auprès de l’hôtesse qui nous a accordé le droit d’en occuper trois. Public assez mixte, noirs et blancs, ministres et officiels côtoyant simples péquins comme nous…

Après un discours de bienvenue retraçant l’historique de l’œuvre et résumant l’histoire, les artistes prennent possession de la scène. Ils évoluent dans un décor tout de bleu, ciel infini, et d’ocre, sable sahélien à perte de vue. Accompagnés par une dizaine de musiciens (balafon, kora, n’gonis et autres percussions), leurs voix tout à tout puissantes ou caressantes, toujours chaleureuses, transcrivent le déchirement de Bintou, jeune femme d’un village sahélien où ni elle, ni les autres jeunes, n’ont d’avenir. Symbole de toute une jeunesse africaine désenchantée… Enceinte, elle décide de partir, accompagnée par plusieurs amis, à l’assaut des barrières de Mellila, direction l’Europe…

Seul hic : les textes sont évidemment en wolof, en bambara, et autres langues africaines… Nous voilà bien démunis ! Nous avions pensé qu’une traduction serait projetée, ou que le livret serait en vente, mais point du tout… Nous devons donc nous contenter du plaisir des oreilles et des yeux, sans comprendre vraiment les détails de l’histoire. Mais la magie opère malgré tout, grâce aux costumes chatoyants, chorégraphies dynamiques, mouvements gracieux, jeux de lumière… Si jamais la troupe pose à nouveau ses valises en Europe, n’hésitez pas !

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ven.

04

déc.

2009

Concert de Toumani Diabaté

 

Tout d’abord, et sans relation avec ce qui suit, nous tenons à rassurer les inquiets : nous sommes toujours vivants, et contrairement à ce qui se passe dans le Nord du Mali (où nous ne comptons justement PAS nous rendre), il n’y a pas de risque d’enlèvement à Bamako ! :-)

 

Vendredi 20 novembre, Toumani Diabaté er le Symmetric Orchestra donnaient un concert exceptionnel à Bamako, au BlonBa (salle de concert récemment réaménagée qui vaut largement une salle de concert parisienne).

 

Ambiance mi-noire, mi-blanche, la salle étant remplie à peu près autant de Maliens que de Toubabou.

 

Toumani Diabaté est un griot d'une famille très renommée au Mali : il est membre de la 71ème génération qui joue de la kora. Les griots, chanteurs et musiciens, sont les gardiens de la mémoire ; ils racontent les histoires des familles. Ils chantent les louanges de chacun, et chantent pour le plaisir auditif.

 

L'artiste a donc joué de la kora, accompagné par une grosse quinzaine de musiciens et chanteurs du Symmetric Orchestra, collectif né de la volonté d'excellents musiciens de différents pays d'Afrique et même d'Europe, renommés dans leur spécialité, de jouer ensemble.

 

Dans chaque chanson malienne d'un griot, l'oreille étrangère distingue deux phases : la première peut être plus ou moins longue, plus ou moins ennuyeuse pour qui ne comprend pas le bambara. Il s'agit de chanter en une longue litanie quelque peu monocorde les louanges de la personne à qui l’on s'adresse. Les chanteurs l'ont fait pour Toumani au début, puis pour des spectateurs tout au long du concert. Si les louanges plaisent, les billets tombent, et même parfois pleuvent. Etonnant, voire choquant.

 

La seconde phase est plus entraînante, déchaînée, libre. Le rythme s'emballe, la mélodie se colore, les solos musicaux s'enchaînent... et les spectateurs dansent dans la salle.

 

Ici on ne danse pas comme par chez nous. Point de « 1, 2, 3, 1, 2, 3 » coincés et distingués, pour ne pas dire péteux. Non, ici le corps s'exprime vraiment, totalement, pleinement. Les uns après les autres, des jeunes maliens viennent profiter de l'espace réservé à l'avant scène pour se libérer corporellement. Difficilement descriptible, ce jeu entre hommes et femmes, plus ou moins évident, plus ou moins assumé, plus ou moins sexué. Le rythme dans la peau, l'élégance sont surprenants ; la beauté simple et naturelle d'être vivant, terriblement vivant, vous surprend. Envie d'en faire autant. Envie de liberté.

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lun.

23

nov.

2009

Rapidement...

Notre premier courrier est arrivé aujourd'hui ! Envoyé le 13 octobre, il aura donc mis un mois et 10 jours à nous arriver. Bon, peut-être un peu mois car cela faisait une dizaine de jours que la boîte postale n'avait pas été relevée ! Alors merci aux Montois :).

 

Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour écrire depuis une semaine et demi (week-end en dehors de Bamako, quelques sorties, des tracas administratifs à régler... Nous vous raconterons tout ça, les posts sont en cours de rédaction !). La fête de Tabaski se prépare, les moutons fleurissent à tous les coins de rue et leurs bêlements emplissent la ville... La chaleur baisse la nuit (17 degrés ce matin, Amélie a même mis un gilet et l'a gardé toute la journée sans y prêter attention : ça y est, nous nous sommes acclimatés !), le travail suit son cours, pas de souci de santé, bref tout va bien...

 

A bientôt pour plus de nouvelles :)

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mer.

18

nov.

2009

Quelques photos en vrac

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dim.

08

nov.

2009

Premier concert

Jeudi soir, nous sommes allés voir Adama Yalomba en concert au CCF (petit nom que donnent les habitués au centre culturel français). Nous voulions depuis un moment profiter de Bamako également au plan musical, mais n’en avions pas encore eu l’occasion…

 

D’abord, découverte du CCF : entre les deux ponts, un lieu qui correspond bien à l’image que l’on s’en fait… Lieu de rassemblement de la communauté expatriée, avec son restaurant Le patio (où, dans la série expériences gustatives, nous dégustons un jus de tamarin – un peu amer - et un jus de fruit du baobab, ou « pain de singe » - doux et acidulé), ses expos, sa médiathèque, sa salle de spectacle. Le public est majoritairement blanc, même si des Maliens sont aussi présents. Différence notable par rapport aux concerts en France, qui rassemblent en général un public relativement homogène, il y a un peu tous les styles, des dreadlocks des musicos aux costards-cravates des officiels du milieu culturel…

 

Sur scène, ils sont 8. Adama Yalomba, au chant, à la guitare sèche et au n’goni (cette fois-ci, contrairement à celle que nous avions vue à la maison des artisans, c’est un n’goni harpe et non pas un n'goni luth - il y a beaucoup plus de cordes!) ; un percussionniste endiablé (djembé, balafon) ; un bassiste (le seul blanc) ; un guitariste ; un batteur ; deux choristes femmes, qui dansent aussi, et un choriste homme.

 

Et il n’y a pas à dire : ils savent faire de la musique ! Vous pouvez les écouter ici. Chant en français, bambara, anglais ou autres langues africaines, rythmes et sonorités variés, voilà la musique africaine d’aujourd’hui, qui a su se renouveler sans perdre son âme en s’occidentalisant trop. Et on ne s’ennuie pas une seconde, il y a trop à regarder et à écouter, car les musiciens sont tous bons ! Les prestations de danse sont elles aussi impressionnantes, un spectacle à elles seules…

 

C’est donc très satisfaits que nous avons regagné nos pénates. Petit message aux parisiens : Adama Yalomba sera en concert le 16 décembre prochain au Satellit’Café  (M° Oberkampf – Parmentier), si vous voulez oublier le thermomètre qui flirte avec le zéro… Et pour tous : le nouvel album, intitulé Yassa, est le premier qui sort en France et sera disponible  à partir du 23 novembre (notamment à la Fnac).

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dim.

08

nov.

2009

Le fruit bizarre

Peu de temps après notre arrivée à Bamako, nous avons remarqué que certaines vendeuses de rue proposaient une sorte de fruit, gros comme une pomme, vert brun, avec des sortes d’écailles. Voilà qui nous a intrigués…

 

 Dans un premier temps, nous n’avons pas osé acheter la chose, ne sachant pas vraiment si c’était un fruit, un légume, comment ça se préparait, etc. Nous nous sommes renseignés auprès de notre ami Amadou, qui nous a dit que c’était un fruit (il nous a donné le nom bambara, que nous n’avons évidemment pas retenu), très agréable à manger.

 

Nous avons donc profité de notre dernier ravitaillement en fruits et légumes pour tester le fruit en question. Après quelques recherches, il s’avère qu’il s’agit d’une pomme-cannelle, ou atte, ou encore sugar apple (le nom savant est annona squamosa), très répandue dans les régions subtropicales.

 

Sous les écailles se cachent de gros pépins noirs, entourés d’une chair blanche très sucrée. C’est vraiment délicieux. Dommage qu’il y ait autant de pépins…

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dim.

01

nov.

2009

Sorties bamakoises

Bamako sous la pluie, 20 degrés, incroyable ! Voilà qui a fait dire à Amélie qu’à quelques détails près, on pourrait se croire en Picardie… En tous cas, nous mettons à profit cette fraîche journée pour vous relater nos dernières sorties, très différentes les unes des autres, dans la capitale.

 

La maison des artisans

 

En plein centre de Bamako, imaginez un grand marché couvert dans les dédales duquel on se perd, formé de galeries et de petites cours intérieures où travaillent, sous nos yeux, certains des artisans. Multitude de boutiques regroupées plus ou moins par cœur de métier : les métiers du cuir, le quartier des instruments de musique, celui des bijoux, des tissus, des sculptures et masques… Il y en a dans tous les sens, de toutes les couleurs, pour tous les goûts, et souvent ce sont réellement de très jolis objets.

 

Nous ne voulions rien acheter, juste découvrir… Nous avons réussi à tenir le pari, mais à quel prix ! Eh oui, le problème à Bamako, c’est qu’on est vite repérés : blancs, donc touristes, donc argent, donc pluie de sollicitations : « entrez dans ma boutique, venez voir mes articles, j’ai des statues du pays dogon, des colliers, des tissus, c’est fabriqué localement ! Même si vous n’achetez pas, venez, plaisir des yeux ! ». Ah, le plaisir des yeux… Nous avons cédé à deux ou trois reprises, difficile de faire autrement. Evidemment, une fois à l’intérieur, on sent la pointe de déception du vendeur lorsque l’on repart les mains vides… Ca n’est pas toujours très agréable d’être perçu comme une bourse sur pattes et de ne pouvoir faire un pas tranquillement ; c’est surtout vite fatiguant. Aussi, la prochaine fois, nous irons découvrir l’autre marché artisanal de Bamako, apparemment moins touristique (on a dû voir 10 toubabs en une heure ! plus que depuis notre arrivée ici !) et plus tranquille.

Un n'goni
Un n'goni

Nous avons tout de même fait une rencontre sympathique, celle de Séverin, musicien de son état, originaire du Burkina, avec qui nous avons discuté un moment autour d’un n’goni (sorte de guitare à 3 cordes en l’occurrence, faite à partir d’une calebasse).

 

Et, à notre grande surprise (jamais personne ne nous a dit ça en Europe !), on nous a demandé à plusieurs reprises si nous étions frère et sœur ! Il paraît que nous nous ressemblons…

Soirée chez Fatoumata

 

Fatoumata est la fiancée d’Amadou (dont nous avons déjà parlé ici). Nous avons été invités à « faire la causette » chez ses parents, en compagnie d’Amadou. Après 20 minutes de mobylette, emmenés par Amadou et un de ses amis, nous arrivons chez Fatoumata, qui habite dans le quartier Kalabancoro ACI, au sud ouest de Bamako. Présentations aux parents, très accueillants, à Fatoumata elle-même (nous ne la connaissons pas encore), aux deux petites sœurs et aux deux jeunes domestiques, toutes quatre intimidées par le fait de nous saluer.

 

Puis nous (les 5 jeunes) nous installons dans la cour, autour d’une table basse installée sous un arbre. Nous sommes impressionnés par la propreté des lieux : ici, pas un papier qui traîne ! C’est la première fois que nous voyons une cour aussi nette. Et ça change vraiment tout… On discute tranquillement autour des biscuits et jus de fruit que nous avons apportés ; parfois la conversation se poursuit en bambara, alors nous profitons simplement du fait d’être assis là, au calme, dans le quotidien d’une famille bamakoise.

 

Cette fois encore, l’hospitalité malienne est fidèle à sa réputation : un grand plat de crudités, pommes de terre, œufs et poisson nous est servi. C’est délicieux, et très différent de la cuisine traditionnelle que nous mangeons habituellement. On savoure… Puis vient le thé, autour de discussions plus animées (le repas a permis de briser la glace !) : études des uns et des autres, souvenirs de Paris, système de santé malien, etc.  Et c'est déjà l’heure du départ, car tout le monde travaille tôt le lendemain. Alors que nous remercions pour l’accueil très chaleureux que nous avons reçu, nos remerciements nous sont retournés : c’est nous qui avons pris la peine de venir dîner ! Le monde à l’envers… Et une très bonne soirée à conserver dans nos souvenirs !

 

Le musée national

 

Dimanche dernier, nous avons décidé d’aller visiter le musée national du Mali, dont l’on nous avait dit beaucoup de bien. Nous n’avons pas été déçus ! [NB: vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir!]

Le musée se situe sur la rive opposée du fleuve, dans le quartier des ministères, quasiment à la sortie de la ville. Beaucoup de verdure, un jardin qui doit offrir un lieu de promenade agréable en temps normal mais qui est actuellement en travaux, des bâtiments modernes (1982) s’inspirant de l’architecture traditionnelle du pays, personne d’autre que les gardiens et nous dans les salles (ça change des expos du Grand Palais !)… Et surtout une collection permanente riche et vraiment intéressante.

 

Elle se divise en trois expositions : la première est consacrée aux tissus maliens, du bogolan à l’indigo en passant par le basin et les couvertures en laine (on vous expliquera tout ça dans un article à venir, promis) ; la seconde, intitulée « Mali millénaire », présente le résultat de fouilles archéologiques menées dans les différentes régions du pays ; la troisième est consacrée aux masques et autres objets de rite dans les sociétés initiatiques (là aussi quelques explications en vue).

 

Les objets sont bien conservés et mis en valeur, les explications claires, on apprend beaucoup de choses. A ceux qui considèrent que l’Afrique n’est pas suffisamment entrée dans l’histoire, on pourrait conseiller de venir découvrir l’architecture tellem (11ème siècle), qui a su exploiter au mieux un milieu pourtant hostile, les superbes poteries de Djenné (9ème siècle), et plus généralement la richesse d’un patrimoine qui demeure largement ignoré… Ou pillé, au contraire ! Comme pour d’autres richesses africaines, certains indélicats n’hésitent pas à faire fi de la loi ; et l’on lit sur de nombreux écriteaux du musée que l’objet présenté a été « restitué » par les douanes françaises… D’ailleurs, au détour d’une allée, on trouve une statuette en terre cuite… « offerte » par Jacques Chirac ! Il s’agit en fait d’un objet issu du pillage, illégalement exporté hors du Mali et offert à notre ancien président pour un de ses anniversaires. Mis au courant de son origine douteuse, il en a alors, et c’est tout à son honneur, fait cadeau au Musée.

 

A la sortie, nous profitons de la boutique du musée pour acheter enfin notre dictionnaire Français bambara, la méthode associée, rédigée par le Père Bailleul, et ses 4 CD. Si avec tout ça nous ne progressons pas…

 

Sortie dans un maquis

 

Susanne et Félix, nos amis allemands, sont revenus de leur périple à l’intérieur du pays. Samedi soir, Susanne nous emmène à Badalabougou, l’un des deux quartiers festifs de Bamako, tout proche de chez nous. En fait de quartier, il s’agit plutôt d’une rue, bordée de part et d’autre de bars, de discothèques et de « maquis ». Les maquis sont des lieux où l’on peut écouter de la musique et danser, tout en buvant une bière et/ou en mangeant. A la fois restaurant et « bar dansant » donc.

 

Nous choisissons tout d’abord le « Koud’frein », plus calme que les autres car la salle de danse (entrée payante) est séparée de la partie bar / restaurant. Nous en profitons pour discuter autour d’une bouteille de Castel, la bière locale (plutôt agréable !), aux sons de Khaled, Ricky Martin et autres morceaux occidentaux sans grand intérêt. Pas mal de toubabs dans la rue et dans le maquis ; du coup on a l’impression de passer inaperçus, et pour une fois, c’est plutôt agréable.

 

Puis nous décidons de changer d’ambiance, et d’atterrir cette fois dans un vrai maquis malien. Nous nous attablons dans le jardin, à une table Castel sur laquelle, détail incongru, sont inscrites des citations de St Simon, d’où nous observons les quelques danseurs. L’atmosphère est plus animée qu’au Koud’frein, la musique africaine change tout de suite l’ambiance !

 

Nous sommes étonnés de ne voir quasiment que des hommes : Susanne nous explique qu’ici, les seules femmes que l’on rencontre dans ce genre d’endroit et à cette heure-ci sont soit des jeunes femmes non mariées, soit des prostituées (que l’on remarque vite ! les décolletés en particulier sont … majestueux ? renversants ? hallucinants ?...). Les femmes mariées ne sortent pas, si ce n’est pour boire le thé avec leurs amies...

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mar.

27

oct.

2009

Que faire avec 10 000 FCFA ?

Voici une liste non exhaustive de ce qu'on peut faire à Bamako avec 10 000 FCFA, soit 15€.

 

Se déplacer

  • faire 1 aller en taxi entre l'aéroport et mon hôtel de luxe ou un aller-retour (si je sais très bien négocier)
  • faire 66 voyages en sotrama (taxi collectif) entre différents quartiers de Bamako ou 120 voyages équivalents en mobylette
  • aller à Mopti depuis Bamako (640 km) en bus, avec un bagage

 

Manger

  • 50 plats de riz-sauce (ou similaire) dans une petite échoppe de rue
  • 1 à 10 plats dans un restaurant pour toubabou (entrée de gamme)
  • 9 paquets de biscuits (origine France) chez l'épicier libanais
  • 66 baguettes de pain chez le boulanger libanais
  • 200 oranges ou 14 grosses pastèques ou 25 kg de bananes

 

Boire

  • 9 litres de jus de mangue (origine Egypte) ou de jus d'ananas (origine Cote d'Ivoire)
  • 10 bières locales Castel (75 cL) dans un maquis (bar avec musique)
  • 100 bouteilles (35 cL) de jus local : bissap ou gingembre
  • 25 bouteilles d'eau minérale (1,5 L)

 

Communiquer

  • économiser encore un peu pour m'acheter prochainement un téléphone portable bas de gamme dans une boutique de rue à 16 000 FCFA
  • disposer de 104 minutes de communications voix sur Orange Mali (vers tout réseau, à toute heure)

 

Loisirs/culture

  • fairea imprimer 20 photos à partir de mon appareil photo numérique
  • faire 4 visites du musée national
  • acheter un dictionnaire français-bambara
  • aller 3 fois à un concert d'un musicien connu au centre culturel français
  • aller 20 fois au stade pour voir un match de foot (place non couverte)
  • aller 5 fois à la piscine d'un grand hôtel de luxe (piscine quasi-privative !)
  • acheter 4 petits masques traditionnels au marché artisanal
  • acheter 40 cartes postales au musée national
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dim.

25

oct.

2009

Au travail...

Nous voilà, chacun de notre côté, dans un environnement de travail tout nouveau. Après quelques semaines, nous voulions partager avec vous nos premières impressions… Evidemment, elles ne doivent pas être extrapolées à l’ensemble de la société malienne, car elles ne sont que le reflet de nos observations, par nature limitées et incomplètes !

 

  • Le monde des bureaux est essentiellement masculin. Les femmes occupent le plus souvent des postes de secrétaire ou en lien avec la "social" au sens large. Si cette situation s’explique pour partie par une vision encore très « traditionnelle » du rôle de la femme ( à elles le social, aux hommes le reste), elle est surtout due au faible taux de scolarisation des filles. En effet, notamment dans les villages, les petites filles sont utiles à la gestion du foyer familial : elles sont souvent associées, dès le plus jeune âge, aux travaux ménagers, et à la garde de leurs frères et sœurs  lorsque leur mère est aux champs ; en outre, la fille, une fois mariée, « appartient » à la famille du mari : dans ces conditions, à quoi cela sert-il d’assurer son éducation ? Les chiffres officiels mentionnent une différence de 20 points entre taux brut de scolarisation des filles et des garçons (65,1% en 2005-2006 pour les filles en 1er cycle, contre 85,1 % pour les garçons ;  sur la même période, 31,1% en second cycle pour les filles, contre 52,1% pour les garçons). Cela se voit vite sur le terrain : à la bibliothèque nationale (BN), sur une quarantaine de lecteurs, seulement trois femmes... Quelques exceptions existent toutefois, et certaines femmes parviennent à accéder à des postes à responsabilité ; c’est ainsi que le poste de coordinateur national adjoint du Bice a été attribué à une femme.

Faute de moyens, les outils de travail sont souvent insuffisants pour un travail efficace : utilisation de PC antiques en nombre insuffisant ;  absence de recensement informatique des ouvrages de la BN, dont le cahier de doléances précise que l’informatisation est en cours ; absence d’accès aux textes juridiques, y compris pour les juristes – qui peuvent ne pas savoir qu’une des lois qu’ils utilisent quotidiennement a été modifiée il y a plus de 2 ans, même si cette loi intervient dans leur matière de spécialité et même s’ils sont membres du cabinet ministériel du ministre de la justice ( !) ; ne parlons pas de bases de données informatiques, auxquelles n’importe quel étudiant en fac a accès en France. Dans les rares cas où de tels outils sont mis à disposition, ils sont généralement mal maîtrisés. Ainsi, certains de nos collègues nous ont déjà demandé de leur prodiguer une formation en traitement de texte… Forcément : à la fac, la formation informatique reste théorique ! Vous pouvez imaginer la présentation des documents, et les problèmes d’image de l’organisme qui en découlent…

 

  • Nous parlons tous français, certes… mais ça n’est pas toujours le même! Il est quelque peu surprenant, et parfois comique, de devoir subir un discours sentencieux de 10 minutes, parfois à coup de citations du dictionnaire, sur la signification d’un terme donné ! Exemple, à propos du terme « implications » (d’un évènement sur un autre) : « ce vocable, là, suppose que l’on s’implique, n’est-ce pas, donc, je ne vois pas ce que la personne qui l’a écrit a voulu dire ; non vraiment, ça n’est pas correct ; je suggère qu’on le remplace par le mot « impact »,  qui est le seul valable, etc etc ». On a parfois l’impression de s’épuiser à se faire comprendre, ou à comprendre…

 

  • Le temps malien est lui aussi parfois déconcertant, lorsqu’il est appliqué au travail ; d’un côté, les palabres, le thé, etc, peuvent durer des heures (sans que pendant ce temps le travail avance) ; certaines personnes peuvent soit ne pas venir travailler, soit écourter leur journée ; les travaux préalables à des ateliers de travail communs ne sont parfois pas effectués… De l’autre, lorsque le besoin s’en fait sentir, les Maliens font des heures supplémentaires (et pas dans le cadre du travailler plus pour gagner plus !) sans aucunement se plaindre, et sont même prêts à travailler chez eux le soir et le week-end… C’est une logique qui nous échappe encore un peu !

 

  • Sur certains lieux de travail existe le système des « amendes », qui n’est pas très simple à cerner pour nous car il se fonde sur les relations entre nos collègues : par exemple, si un jeune manque de respect à un plus âgé, il pourra « être amendé » ; il devra alors, suivant les cas, aller chercher un paquet de cigarettes, offrir une boisson à tout le monde, etc. Le plus compliqué est de savoir quand on manque de respect ou pas, d’autant plus que le système est souvent utilisé sur le ton de la plaisanterie, davantage comme une menace qu’une réalité…

 

  • Et puis, d’une manière générale, ce n’est pas toujours facile vis-à-vis de certaines personnes de faire valoir un point de vue, ou même de présenter des observations parfaitement objectives, lorsque l’on est  blanc (donc étranger, donc ne comprenant pas les réalités locales – ce qui est vrai évidemment pour un certain nombre de choses !), et plus encore  jeune et femme… Mais ces difficultés, si elles ne facilitent pas le travail, ne le bloquent pas pour autant ; et elles permettent aussi d’apprendre beaucoup, sur le plan des relations humaines.

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dim.

25

oct.

2009

Avec les filles

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ven.

23

oct.

2009

Quelques réponses en vrac

D’abord, car c’est le plus important : plus d’inquiétudes à avoir, Thomas a recouvré la pleine forme. Merci à tous de vous être inquiétés et de nous avoir manifesté votre soutien !

 

Et puis, quelques réponses à certains de vos commentaires et questions.

 

S’agissant des axes routiers : oui, il y a vraiment des rues aussi droites. En fait, le découpage, au moins dans notre quartier, ressemble beaucoup à celui des villes américaines (c’est très rectangulaire). Sauf que toutes les rues ne sont pas bitumées… Et oui également, nous habitons à côté d’un grand axe routier. Il s’agit d’une route bitumée à 2 fois 2 voies, qui est très empruntée, la circulation y est assez dense (et variée : voitures, petites mobylettes chinoises que tout le monde utilise ici, piétons, charrettes tirées par des ânes, …). S’agissant des routes à l’intérieur du pays, comme nous ne sommes pour le moment pas sortis de Bamako, nous ne pouvons pas en parler.

 

Pour les déplacements, on utilise jusqu'alors le taxi, bien moins cher qu’en Europe. Nous avons aussi fait notre baptême de mobylette, car notre ami Amadou nous a invités lundi soir chez sa fiancée et est venu nous chercher avec un ami… et leurs mobylettes ! Nous sommes donc montés derrière eux. Ils maîtrisent bien leurs machines, et ont roulé lentement à notre demande… Mais tout de même, on ne se sentait pas très rassurés, surtout sans casque ! Et sinon, dernier moyen de transport, le Sotroma, minibus collectif très économique mais au fonctionnement complexe pour qui ne connaît pas bien la ville (car les destinations et le parcours ne sont pas affichés et que les annonces de destination se font l'oral généralement en bambara).

 

A propos du fleuve : il s’agit du Niger (nous avons mis en ligne des photos dans des posts antérieurs). A Bamako, le fleuve est très large, plus que tous nos fleuves français. En fait, il traverse plusieurs pays, sur près de 4200 kilomètres (Guinée, Mali, Niger, Nigeria). Nous en reparlerons sûrement dans d’autres articles !

 

S’agissant du logement : il est gracieusement mis à notre disposition par l’association pour laquelle travaille Amélie. Nous n’avons donc pas eu à le chercher et heureusement, car ça aurait été difficile sans connaître la ville. Par un heureux hasard, la localisation est très pratique pour Thomas car la navette qui transporte les employés vers son lieu de travail passe juste à côté de chez nous.

 

S’agissant des photos : il n’y a pas de visages d’autres Blancs parce que, effectivement, nous sommes les seuls Toubab dans le quartier ! En fait, une collègue allemande d’Amélie est arrivée il y a 15 jours, mais elle n’était pas présente lorsque nous avons pris nos photos.

 

A propos des noms de quartiers : pas faciles à maîtriser ! En fait, « bougou », ou « bugu » en orthographe bambara, veut dire hutte et hameau (les mots bambara ont souvent plusieurs sens), et donc par extension « quartier ». C’est « bugun » (verbe) qui signifie augmenter, se multiplier. Il existe d’ailleurs une ville au Mali dont le nom est Bougouni (petite case).

 

Voilà, on espère avoir répondu aux interrogations des uns et des autres !

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dim.

18

oct.

2009

Situation géographique

Nous habitons précisément dans le bâtiment où est situé le point rouge. Il suffit de cliquer sur "+" ou "-" (en haut à gauche) afin de changer l'échelle de la carte et pour nous localiser dans Bamako, au sein du Mali, en Afrique, ou même dans ce vaste monde !

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dim.

18

oct.

2009

Meilleure santé !

Nous n'avons pas été très prolixes cette semaine. C'est que nos plans ont été quelque peu bouleversés par une petite mésaventure... Un petit flash back sur les journées de mercredi et jeudi s'impose donc pour narrer cette expérience certes désagréable, mais finalement banale pour des toubabous en Afrique.

 

Mercredi matin, très tôt vers 3h du matin, j'ai (Thomas) commencé à avoir un très fort mal de ventre, rapidement accompagné de problèmes digestifs (je vous laisse imaginer :)). J'ai tout de même décidé d'aller à mon travail, en pensant que les douleurs passeraient rapidement, et surtout dans l'espoir de rencontrer mon chef de service, rentré depuis le lundi... Finalement, comme les jours précédents, mon entrevue avec le chef de service a été reportée au lendemain ; mon mal de ventre s'était accentué, j'ai préféré rentrer vers 13h pour me reposer. J'ai rapidement constaté que j'avais de la fièvre, malgré un Doliprane pris quelques heures auparavant. Puis des courbatures, mal de tête, troubles de la vision sont arrivés progressivement...

 

Tous ces sympathiques symptômes pouvant être ceux du paludisme, nous commençons vraiment à nous inquiéter. 15h, nous décidons avec Amélie de nous rendre immédiatement au centre de santé situé à côté de chez nous, après avoir prévenu les collègues d'Amélie qui me souhaitent tous « meilleure santé ».

 

Le centre de santé de référence de la commune V est une annexe décentralisée de l'hôpital public (Bamako est découpée en 6 communes). Les locaux sont exigus, partiellement délabrés, ça ne sent pas très bon, les gens rentrent et sortent (on assiste même à une altercation entre un médecin et un couple en bambara), la propreté douteuse... Mais nous sommes « pris en charge » assez vite. Prise en charge est un bien grand mot: après que je lui ai expliqué mes symptômes et qu'il a pris ma température, l'interne prescrit un « test de la goutte épaisse », qui permet de savoir si on a le palu ou pas; nous devons trouver seuls le laboratoire qui effectue le test (qui prend une demi-heure et coûte 750 Fcfa (1,1€)) ; et patienter à l'extérieur, en pleine chaleur (mais tout de même à l'ombre) avant d'avoir les résultats et d'être redirigés vers le premier médecin.

 

Lequel rend son verdict : j'ai le palu et il est développé à un niveau élevé. Un traitement de cheval m'est prescrit. Peu inspirés par l'idée de rester ici, nous décidons de rentrer à l'appartement et d'appeler notre assurance; pour pouvoir être couverts il faut en effet la prévenir préalablement à toute démarche; nous espérons aussi qu'elle pourra nous rediriger vers un meilleur hôpital... Bizarrement, quand la santé est en jeu, on a une très pressante envie de retrouver des standards occidentaux! Cela ne nous empêche pas de penser à tous ces hommes et femmes qui sont ici et n'iront pas ailleurs, eux, faute de moyens. Rien ne justifie a priori que je puisse être mieux soigné qu'eux ...

J'enrage : pourquoi n'avoir pas réagi plus tôt, dès les 1ers symptômes ? Je suis dégoûté : nous ne sommes arrivés qu'il y a 15 jours, j'ai donc dû être contaminé dès les premiers jours (le parasite se développe au bout de 7 jours à plusieurs semaines à compter de la piqûre du moustique infecté). Je ne comprends pas: nous avons été très précautionneux et je n'ai pas le souvenir d'une piqûre... Je joue vraiment de malchance... Je n'ai pas envie d'avoir le palu ; mais c'est trop tard.

 

En arrivant à l'appartement, j'avale en urgence un cachet de Malarone, qui ne suffira pas à me guérir mais peut ralentir la progression du palu. Je me recouche : malgré l'air à 35°C, un duvet de montagne conçu pour aller jusque 0°C suffit à peine à me réchauffer. La fièvre est forte. Je fantasme, m'imaginant des complications dues au palu, un rapatriement sanitaire... Amélie s'occupe des démarches avec l'assurance ; après discussion avec un médecin, il nous est conseillé d'aller à la polyclinique Pasteur, avec laquelle ils ont des accords de paiement. Le temps de glisser le strict nécessaire dans un sac (change, eau, papier toilettes – eh oui, il n'y en a pas partout ici...), et nous y partons en taxi, au son des « meilleure santé » à nouveau lancés par les collègues d'Amélie.

 

17 heures : en arrivant à la clinique, nous sommes rassurés par le bon état des locaux ; et, luxe parmi le luxe, le médecin nous attend (prévenu par l'assurance). Nous sommes cette fois réellement pris en charge, et c'est un vrai soulagement. Le médecin doute du diagnostic établi par le centre de santé (espoir), fait refaire des tests (prise de sang), et les résultats montrent que je n'ai en réalité pas le palu (gros soulagement). Il s'agit en fait d'une gastro-entérite, probablement due à une intoxication alimentaire, doublée d'une légère déshydratation. Une perfusion avec antibiotiques, antalgiques et solution réhydratante permet de faire chuter rapidement la fièvre (après être montée largement au dessus de 40°C), et de diminuer les douleurs. Nous restons 24h à la clinique, le temps de stabiliser la situation, de faire une indigestion de TV (dans l'urgence, nous n'avions pas pensé à emmener de quoi nous distraire), de se faire souhaiter « meilleure santé » par tout le personnel médical, et de subir de nouveaux tests indiquant que tout semble rentré dans l'ordre. Nous sortons donc jeudi en fin d'après-midi, quittes pour une grosse frayeur.

 

En soi, cette expérience n'est pas très originale : tous les blancs sont un peu faibles ici, et je ne suis pas le seul à qui ce genre de désagrément est arrivé. Un peu de positif dans l'aventure: nous savons désormais où aller (et surtout ne pas aller) en cas de problème de santé ; nous savons comment fonctionne l'assurance ; mes défenses immunitaires doivent être un peu renforcées. Et puis nous avons à nouveau eu une preuve de la gentillesse des Maliens : tous ceux qui ont été avertis de mon problème de santé se sont inquiétés véritablement de mon état, loin de l'indifférence que l'on constate parfois chez nous. Meilleure santé !

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dim.

18

oct.

2009

Après-midi avec nos amis du quartier Mali

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mar.

13

oct.

2009

Ceux qui nous entourent

[Nous mettrons des photos en ligne demain. En attendant, si vous avez un peu de temps, vous pouvez aller lire notre dernier article de fond ici !]

 

Plus de 2 semaines à présent que nous sommes installés. Toujours dans la phase de découverte mais les premières habitudes s’installent également… Et les contacts se multiplient.

 

Avec nos collègues de travail évidemment, avec lesquels nous avons des discussions intéressantes, de la politique intérieure malienne (très critiquée, à tous points de vue – nous y reviendrons) à la politique intérieure/extérieure française (vertes critiques de notre bon président – certains discours et attitudes laissent des traces !-, admiration surprenante de Villepin, etc.), en passant par le tourisme, ou les débats passionnés sur les questions de société, etc.

 

Avec les jeunes filles du Centre aussi. Nous approfondissons les contacts malgré notre bambara balbutiant (eh oui, contrairement à ce qu’on nous avait dit, tout le monde ne parle pas français à Bamako, loin de là ; et même les francophones parlent souvent bambara entre eux. Les quelques mots appris avant le départ et nos séances de travail régulières sont donc d’une particulière importance !). Quoi qu’il en soit, nous mangeons régulièrement avec les filles et elles se font un plaisir de nous faire goûter les plats qu’elles ont préparé ; nous avons aussi passé plusieurs soirées avec elles, autour de jeux de cartes, tresses, autres jeux (style « Le facteur n’est pas passé ») : au-delà des paroles, un début de complicité s’établit ! Et avec celles qui parlent français, on peut plus facilement discuter.

Pas toujours simple d’ailleurs, car si elles sont là, c’est bien qu’elles ont traversé des événements dramatiques auxquels nous ne sommes pas nécessairement préparés à  être confrontés… Elles nous rappellent d’ailleurs parfois à cette réalité – par exemple lorsqu’elles nous demandent de prendre leur bébé, qu’elles n’ont pas vraiment désiré, avec nous lorsque nous rentrerons en France… Malgré cela, c’est étonnant de voir à quel point elles prennent sur elles et vont de l’avant. Nous ne sommes évidemment pas présents en permanence et ne comprenons pas tout ce qui se dit, mais il se dégage une extraordinaire impression générale de dynamisme et de bonne humeur.

 

Il y a aussi les connaissances avec lesquelles nous tissons des liens, progressivement :

 

Amadou, l’étudiant en médecine rencontré par Thomas en France en décembre dernier, et qui nous a invités à partager un petit déjeuner chez lui et nous a fait découvrir le samedi matin d’une famille bamakoise. Partage du temps africain : petit déjeuner, repos à l’ombre du manguier tout en discutant, thé (les trois thés maliens, on vous expliquera plus tard), discussions à nouveau, pendant que la maman est au marché et que les domestiques rangent, puis préparent le repas du midi… Amadou est en thèse de médecine mais n’a pas d’ordinateur ; il se connecte, une heure par ci, une heure par là, à l’hôpital ou dans un cyber, pour ajouter quelques lignes au texte enregistré sur une précieuse clé usb…

 

Mam’, la dame qui tient le petit restaurant à 200 mètres de chez nous, chez qui tout le quartier  (nous inclus) vient chercher ses repas (on mange pour moins de 500 FCFA – soit moins d’un euro- pour deux !). Elle semble nous avoir pris en amitié et nous a invités à venir préparer, dimanche dernier, le repas avec elles. Nous avons accepté avec plaisir et nous sommes retrouvés, à l’heure dite, dans la cour attenante au restaurant. Après nous avoir fait prendre des forces à coup de purée d’igname et sauce, elle nous a gentiment mis à contribution : tamisage d’une espèce de poudre humide très compacte (poudre de banane), qui sert à confectionner l’un des plats quotidiens. Et remplissage de petits sachets de pop corn maison. Dans la cour, une dizaine de femmes travaillant (lessive, préparation du repas, nettoyage, etc), et autant d’enfants observant l’attraction du jour : nous !…

 

Et Baba, son neveu, qui finit le lycée. Il veut faire du droit, ensuite… Il nous aide tous les soirs à nous faire comprendre (Mam’ non plus ne parle pas français), puis nous raccompagne jusqu’au Bice, on discute, c’est un moment privilégié… Et Bintou, la fille de Mam’, plus en retrait, mais avec laquelle nous avons échangé quelques mots dimanche, et beaucoup de sourires depuis… Et tous les autres que nous saluons régulièrement… Déjà, nous ne nous sentons plus complètement étrangers !

 

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mer.

07

oct.

2009

Des visages, enfin (soirée passée avec les jeunes filles du Centre)

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mar.

06

oct.

2009

Bamako de plus près, ça ressemble à quoi?

Les surprises sont à tous les coins de rue, pour nous Européens. Creusons un peu le sujet…

 

D’abord au niveau de l’habitat en tant que tel, pas de buildings comme dans nos villes occidentales, ou si peu (cf. la tour de la BCEAO). La grande majorité des habitations, en tous cas dans notre quartier et ceux que nous avons eu l’occasion de traverser, sont des bâtiments de plain-pied, en béton ou en terre, entourés d’une cour et séparés de la rue soit par un muret, soit par de la végétation. Les habitations sont regroupées en « carrés », et les carrés séparés par des rues, dont la plupart sont simplement en terre (quelques autres -les axes principaux- en goudron ; on les appelle d’ailleurs les « goudrons »). Quelques immeubles plus hauts (un à deux étages) s'élèvent de temps à autre;  il s'agit parfois de maisons (appartenant à des Maliens déjà assez à l’aise…) mais surtout d'immeubles administratifs, comme celui du Bice ou les écoles et lycées. Sur ce qui ressemble à nos trottoirs, bien qu’ils ne soient pas matérialisés, fleurissent les étals sauvages : vente de fruits et légumes, de bouteilles d’huile et d’essence pour les motos, etc. Et plus généralement, c’est là que les habitants du quartier se regroupent pour discuter, autour d’un thé, à l’heure du grin, et un peu n’importe quand en fait. D’où cette impression d’animation incessante dans la rue, et cette représentation de « grand village » davantage que de mégalopole.

 

Les bâtiments et quartiers officiels tranchent nettement avec les quartiers résidentiels. Les étages se multiplient, de belles allées bien entretenues y mènent, des grilles un peu travaillées les protègent, le style est moderne… Bref, c’est un autre monde, où manifestement l’argent ne manque pas. Ici les photos de ces bâtiments officiels sont interdites, on n’a pas pris le risque d’enfreindre cette règle, il faudra donc se contenter de photos prises de très loin !

 

Bamako compte 2,2 millions d’habitants, c'est-à-dire 16 % de la population du Mali (sans compter les moutons, que l'on peut voir surgir inopinément dans la moindre rue, et les ânes, fidèles tracteurs de charrettes et autres carioles) ; mais du fait de la faible concentration de l’habitat (encore que… la tradition de la « grande famille » se perpétue encore, même en ville ; certaines « cours » ou « concessions » regroupent donc plus de 40 personnes !), la ville est très étendue, de part et d’autre du fleuve Niger. Sa superficie (262 km carrés) représente plus du double de celle de Paris intra muros. D’où une impression d’espace vraiment agréable (par rapport aux cinq étages haussmanniens engoncés dans leurs compactes avenues), renforcée par la présence  d’arbres en grand nombre (bien verts en cette fin de saison des pluies). Et la désagréable sensation de devoir parcourir de longues distances pour aller quelque part (par exemple au travail !).

 

Quid des services collectifs pour ces 2 millions d’habitants ? On ne mentira pas en estimant qu’ils sont réduits au strict minimum. C'est-à-dire un service d’adduction potable traitée (oui oui, on en boit et tout va bien !) et de distribution d’électricité, dont tous les habitants ne bénéficient d’ailleurs pas.

 

Le ramassage et le traitement des déchets ? Inconnu, apparemment, au vu de l’état des rues où trônent les déchets jetés là par les habitants (le concept de poubelle semble également largement ignoré), et des odorantes décharges de plein air qui poussent comme des champignons. Tout aussi capiteux sont les égouts, eux aussi laissés à l’air libre.

 

Les transports ? Mobylette, plus rarement voiture (mais alors là, le nombre de places est plus qu’optimisé !), taxi (qui reste assez cher comparé au niveau de vie moyen), ou « Sotroma » : minibus verts aménagés de manière à pouvoir accueillir le plus de passagers possibles (20 à 30...), très économiques (50 à 100 FCFA pour aller sur l’autre rive contre 1500 FCFA en taxi !). Le problème : ils n’affichent pas leur destination… On n’a pas encore testé ! En tous cas, pas de bus, encore moins évidemment de métro ou de tram. Français, cessez de vous plaindre de la RATP ou ses équivalents provinciaux, svp !

 

La voirie ? Comme dit plus haut, quelques « goudrons », de rares passages cloutés et feux rouges, et deux ponts en tout et pour tout (pont des Martyrs, 1960, et pont du roi Fahd d'Arabie saoudite qui en fut le bailleur de fonds) pour relier les deux rives (un troisième en construction, cadeau chinois). Pour mémoire, Paris compte à elle seule 37 ponts. Tout cela explique cette circulation dont l’on ne saisit pas tout à fait la rationalité... Question d’habitude !

 

De ces observations de résidents au regard neuf nous essaierons de tirer des articles de fond plus détaillés et étayés. Mais pour ce soir, on s’arrête, le temps de mettre quelques photos en ligne pour aller ensuite suivre notre leçon quotidienne de bamanankan (langue bambara… en bambara !).

 

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mar.

06

oct.

2009

Orage bamakois

Quelques images d'un début d'orage à Bamako. Pour nous, c'est le bonheur: la température chute (dans les 20 degrés, voire moins), et ce rafraîchissement dure une bonne partie de la journée du lendemain. Autant dire que l'on attend ces orages, qui plus est assez spectaculaires, avec impatience...

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dim.

04

oct.

2009

Deux premiers jours de travail

Nous voilà à Bamako depuis presque une semaine. On commence à se familiariser un peu avec le quartier, et on passe de nouvelles étapes dans nos découvertes tous les jours ! Jeudi et vendredi, nous avons commencé le travail.

 

Pour moi (Thomas), ça a été un peu complexe : pas de contact très approfondi avec mon équipe avant le départ, aucune idée de l'endroit où se trouvaient les bureaux en arrivant… Dès mardi on a finalement appris que la DNM (Direction nationale de la météorologie) se situe vers l'aéroport. C'est à dire à un bon 20 minutes en voiture de l'appartement ! Petit souci: comment y aller ? En taxi ? C'est cher (plus de 100 euros par mois)... A pied, c'est beaucoup trop loin. En mobylette ? Comment dire... Etant donné l'application très particulière du Code de la route qui est faite par les Maliens, nous avons préféré ne pas trop réfléchir à cette solution. C'est donc en taxi que je suis parti le 1er jour... Mais soulagement : j'ai appris sur place que la DNM met à disposition de ses employés une navette aller retour depuis le centre de Bamako, laquelle, heureux hasard, passe sur l'échangeur routier juste à côté de chez nous. Ouf! Quant au travail en lui-même, c'est un peu flou pour l'instant !

En arrivant jeudi, date prévue du début de mon stage, je n'étais visiblement pas très attendu... Le directeur national (avec qui j'avais discuté) était parti en mission pour 15 jours (conférence sur le climat des Nations Unies de Bangkok). Le directeur adjoint m'a donc gentiment reçu mais n'était pas très au fait du dossier. Il m'a donc envoyé chez le directeur de la branche recherche et développement de la DNM qui m'a très agréablement reçu et écouté. Il m'a ensuite confié que lui non plus n'était pas très au courant, mais m'a indiqué qu'on allait faire un programme ensemble, bien que ce que je lui avais exposé ne corresponde pas vraiment à ce qui est fait d'habitude au sein de la DNM (structure scientifique, où seul le directeur national semble s'occuper des questions plus politiques telles les négociations internationales sur le climat). Le « programme » détaille seulement les premiers jours, ce qui me convient. Le temps que ce document soit écrit, que le directeur réalise la prévision météo hebdomadaire, qu'il fasse passer un entretien à un stagiaire malien, qu'il reçoive une doctorante, que nous discutions... je suis resté assis en face de son bureau (pendant environ 6 h !). Heureusement, j'avais un peu de lecture, mais c'était long quand même ! Il m'a ensuite raccompagné en voiture.

Le lendemain, vendredi, je devais encore passer la journée dans le service R&D, avec le directeur, pour en savoir plus sur le fonctionnement du service. Mais le directeur n'est arrivé (tard) que pour mieux repartir car il avait une réunion toute à la journée au ministère.... Il m'a donc dit, ainsi qu'à l'autre stagiaire -Abdramane-, que nous étions « free » pour la journée. Nous nous sommes installés dans un bureau et nous avons discuté (Abdramane a essayé de m'apprendre un peu de bambara). Puis nous avons pu avoir accès à internet avec mon ordinateur... Ce qui m'a permis de travailler par moi même tout le reste de la journée. En résumé : tant que le directeur national ne sera pas rentré (fin de semaine prochaine), je serai assez libre ! J'espère que tout va se préciser avec son retour.

 

Pour moi (Amélie), c'était plus facile : j'avais suivi une semaine de formation en Europe, me préparant à mes futures tâches ; en outre, d'un point de vue pratique, les bureaux de l'ONG sont situés juste en dessous de l'appartement que nous occupons, et nous avions rencontré l'équipe dès mardi, ce qui facilite la prise de fonctions !

Mon arrivée n'était donc pas une surprise pour l'équipe, qui m'a très bien accueillie. Les deux journées sont passées assez vite car il y a beaucoup à faire : remplir une demande de financement, etc etc... et comme il s'agit principalement de travail de rédaction, assez peu apprécié par l'équipe, je suis très sollicitée.

La difficulté, c'est d'avancer sur tous les points auxquels je n'ai pas de réponse ou que je ne connais pas bien (parce que je ne connais pas  encore les détails de l'activité, ni du droit malien des enfants !). D'abord parce que les membres de l'équipe sont souvent dehors pour les tournées sur le terrain. Ensuite parce qu'en l'absence du chef (ce qui était le cas vendredi), rien ne peut se faire, parce que TOUT se fait en équipe!... Les nombreuses questions que je me posais n'ont donc pas pu recevoir de réponse, il faudra attendre son retour lundi... Et puis aussi, sur une journée de 7-8 heures (on commence vers 8.30, et la « descente », comme on dit ici, se fait vers 16.30)... environ 3-4 heures sont effectivement consacrées au travail. Le reste du temps, on discute, on déjeune, on prend le thé, on fait la pause ; il ne sert à rien de se presser, on a le temps... Ça a ses bons côtés: je me sens bien intégrée, je partage le repas (repas africain: on mange local, riz sauce, ou fonio, avec un bout de viande ou de poisson, tous dans le même plat, à la main... mais je fais ma toubab: je garde ma fourchette, je trouve encore ça plus pratique pour le moment !), le thé, les discussions... Mais cela présente aussi un inconvénient majeur, par rapport en tous cas à ma façon habituelle de travailler : je me sens bien moins efficace... Enfin globalement, je suis plutôt satisfaite de cette prise de contact : j'ai la chance de travailler dans un environnement très sympathique, et je ne suis pas désœuvrée, loin s'en faut !

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sam.

03

oct.

2009

Vues depuis la colline de l'Université

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jeu.

01

oct.

2009

Premières images

Photos prises depuis le toit de notre immeuble, car nous n’avons pas encore osé sortir notre gros appareil photo alors que nous ne connaissons pas encore bien les gens qui nous entourent.

(Qualité moyenne afin de ne pas surcharger le site... et notre connexion !).

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mer.

30

sept.

2009

Arrivée à Bamako

Ca y est, nous avons posé le pied sur la terre africaine, lundi, 19.45, 30°C. Notre avion a eu un peu de retard (retard pris dès le départ, qui était d'ailleurs très folklo, entre l’attente pendant une demi-heure d’un passager qui était en train d’enregistrer son argent à la douane, puis le déchargement impromptu, juste avant le décollage, de coussins chargés par erreur dans notre avion, etc), mais rien de grave. A Orly, on s’est fait quelques petites frayeurs : une alerte à la bombe a retardé notre enregistrement, le personnel navigant d’Aigle Azur était en grève (mais notre vol maintenu, ouf !). A Bamako à l’arrivée, autre coup de stress : la personne censée nous accueillir n’était pas là… Et évidemment, nous n’avions pas les numéros de téléphone permettant de la contacter. Du coup, après avoir attendu une heure et demi, sollicités toutes les deux minutes par les chauffeurs de taxi, nous avons fini par en prendre un (une vieille Merco toute défoncée, pare-brise fendu, pas de ceintures à l’arrière – banquette réservée aux dames…) qui tant bien que mal a trouvé les locaux du BICE (« ne vous inquiétez pas, vous êtes entre de bonnes mains »… ce qui était vrai !). Après coup on a su que Djénébou, qui devait venir nous chercher, était bien sur place mais ne nous avait pas trouvés car il y a des travaux en cours à l’aéroport et 2 halls d’arrivée…

 

Bref, on est arrivés à bon port, délestés de quelques francs CFA mais entiers. Première nuit difficile, chaleur, stress qui a du mal à retomber, on n’a pas vraiment fermé l’œil. Au matin, on a retrouvé Suzanne, allemande de notre âge qui a passé 2 mois ici à réaliser une étude ethnologique sur les enfants maliens et notamment le troc des enfants. Elle nous a livré toutes sortes d’informations et nous a fait visiter le quartier… Déjà pressenti la veille au soir lors du trajet en taxi, le choc : tout est tellement loin de ce que nous connaissons. On s’y attendait, évidemment, mais c’est différent lorsque l’on prend réellement la mesure des choses. Circulation bordélique (traverser la rue relève du challenge !), des gens partout dans la rue, qui semblent attendre quelque chose (on ne sait pas bien quoi) ou vendent des petites choses (cartes de téléphone, fruits et légumes, petit bazar, …), les enfants pieds nus qui jouent et nous hèlent : « Toubab ! », la terre rouge au sol en guise de chaussée, remplacée par du goudron dans certaines rues, … On fait quelques emplettes (pain, eau) et on retourne au centre, où on rencontre l’équipe. Tout le monde est vraiment très gentil, nous souhaite la bienvenue, discute avec nous (quelques uns tentent l’échange en bambara… malgré nos quelques heures de cours, nous nous trouvons bien démunis !). Ca fait du bien !

 

Le chauffeur du Bice, Kadibou, nous emmène dans un supermarché libanais pour nous ravitailler (c’est cher mais on ne trouve pas tout dans les épiceries de quartier). On se limite au minimum (un fromage, riz, pâtes, thon en boîte, huile, vinaigre) et on complète nos achats par des fruits et légumes, chez des marchandes à proximité. On profite aussi de sa présence pour chercher des puces de téléphone, et tenter de faire débloquer celui d’Amélie : comme en France, impossible ; on achète donc un téléphone pas cher pour pouvoir communiquer entre nous  (Thomas a déjà un téléphone débloqué) et avec les Maliens sans payer les yeux de la tête. Cette fois, grâce à Kadibou, les prix que nous avons payés sont corrects. Sans lui en revanche, on se serait sans doute fait avoir ! Ici, il est nécessaire d’avoir de bon repères concernant les prix et l’un des premiers réflexes à acquérir consiste en l’apprentissage de l’art de la négociation…

 

Pour tout cela, Kadibou nous a emmenés sur l’autre rive, et nous avons donc découvert le grand marché : une fourmilière géante où l’on trouve de tout (et même des panneaux solaires !), dans un mélange de couleurs et de sons assez incroyable. Premier aperçu de la ville donc, on a les yeux grands ouverts, il y a tant à voir partout, des gamins qui portent des sacs trois fois plus gros qu’eux aux nouveaux bâtiments de la cité administrative offerte par la Lybie, de la largeur tranquille et impressionnante du fleuve Niger au panneau incongru souhaitant la « bienvenue à Alain Juppé, maire de Bordeaux »…

 

Au déjeuner, le repas nous est offert par l’équipe : riz et sauce au bœuf. Cela ressemble à un ragoût, plutôt épicé, c’est très bon (l’assiette est tellement remplie que Thomas a l’impression de gravir un Everest culinaire). Ensuite, sieste bien méritée : on s’écoule pendant deux heures. A 16.00, nous avons rendez-vous avec Kalifa, ami malien du cousin de la mère d’Amélie. Il nous emmène chez lui, où il tient une chambre à notre disposition en cas de besoin. La maison est moderne et bien équipée : électricité et eau courante, ventilation, clim, traitement anti moustique des murs, télévision avec le câble : Kalifa, qui a son entreprise de transport routier, est un homme à l’aise ici au Mali. Encore une fois nous sommes accueillis comme des rois, tout nous est proposé (utiliser la voiture de Mme si besoin, venir dormir quand on veut, venir dîner tous les soirs si on le souhaite, profiter du chauffeur pour aller au pays dogon, …). Nous sommes  invités à dîner : viande de bœuf à nouveau, frites et crudités : première rupture des ‘‘interdits’’ sanitaires au cours de ce repas -eau non embouteillée et crudités- mais comment refuser ce qui est offert avec tant de gentillesse ?! Conversation intéressante avec Kalifa sur le Mali d’aujourd’hui : religion et traditions, position du gouvernement, corruption, etc. Nous en profitons également pour observer la répartition des rôles dans la maison : Fatoumata cuisine, met la table, apporte les mouchoirs et les boissons… Et Kalifa nous accueille, discute, regarde avec nous le match Liverpool / Fiorentina. Fatoumata ne dîne pas avec nous, expliquant qu’elle ne peut pas car elle n’est pas lavée ; les garçons de la famille non plus : ils mangeront ensemble après le match.

 

Nous rentrons vers 21.30, sous un orage magnifique, changeons de chambre (nous récupérons celle de Suzanne, plus agréable, avec sa salle de bains privative), nous installons. Mise en place de la moustiquaire, douche (il n’y a pas d’eau chaude, mais quel bonheur que la douche froide par cette chaleur), et enfin repos, après une première journée bien remplie !

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