Concert de Toumani Diabaté

 

Tout d’abord, et sans relation avec ce qui suit, nous tenons à rassurer les inquiets : nous sommes toujours vivants, et contrairement à ce qui se passe dans le Nord du Mali (où nous ne comptons justement PAS nous rendre), il n’y a pas de risque d’enlèvement à Bamako ! :-)

 

Vendredi 20 novembre, Toumani Diabaté er le Symmetric Orchestra donnaient un concert exceptionnel à Bamako, au BlonBa (salle de concert récemment réaménagée qui vaut largement une salle de concert parisienne).

 

Ambiance mi-noire, mi-blanche, la salle étant remplie à peu près autant de Maliens que de Toubabou.

 

Toumani Diabaté est un griot d'une famille très renommée au Mali : il est membre de la 71ème génération qui joue de la kora. Les griots, chanteurs et musiciens, sont les gardiens de la mémoire ; ils racontent les histoires des familles. Ils chantent les louanges de chacun, et chantent pour le plaisir auditif.

 

L'artiste a donc joué de la kora, accompagné par une grosse quinzaine de musiciens et chanteurs du Symmetric Orchestra, collectif né de la volonté d'excellents musiciens de différents pays d'Afrique et même d'Europe, renommés dans leur spécialité, de jouer ensemble.

 

Dans chaque chanson malienne d'un griot, l'oreille étrangère distingue deux phases : la première peut être plus ou moins longue, plus ou moins ennuyeuse pour qui ne comprend pas le bambara. Il s'agit de chanter en une longue litanie quelque peu monocorde les louanges de la personne à qui l’on s'adresse. Les chanteurs l'ont fait pour Toumani au début, puis pour des spectateurs tout au long du concert. Si les louanges plaisent, les billets tombent, et même parfois pleuvent. Etonnant, voire choquant.

 

La seconde phase est plus entraînante, déchaînée, libre. Le rythme s'emballe, la mélodie se colore, les solos musicaux s'enchaînent... et les spectateurs dansent dans la salle.

 

Ici on ne danse pas comme par chez nous. Point de « 1, 2, 3, 1, 2, 3 » coincés et distingués, pour ne pas dire péteux. Non, ici le corps s'exprime vraiment, totalement, pleinement. Les uns après les autres, des jeunes maliens viennent profiter de l'espace réservé à l'avant scène pour se libérer corporellement. Difficilement descriptible, ce jeu entre hommes et femmes, plus ou moins évident, plus ou moins assumé, plus ou moins sexué. Le rythme dans la peau, l'élégance sont surprenants ; la beauté simple et naturelle d'être vivant, terriblement vivant, vous surprend. Envie d'en faire autant. Envie de liberté.

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