Dures négociations à Sévaré

Souleymane, notre guide : un brin arnaqueur mais tout de même un bon guide
Souleymane, notre guide : un brin arnaqueur mais tout de même un bon guide

Comme annoncé, nous avons donc profité de la mission d’Amélie dans l’antenne de Sévaré (ville voisine de Mopti) pour pousser quelques kilomètres plus loin, jusqu’au pays dogon. Un des collègues d’Amélie, lui-même Dogon, nous avait mis en contact avec un guide de sa connaissance, Daou, que nous avions contacté avant de quitter Bamako. Lui-même n’était pas disponible pour la période souhaitée, mais il pouvait nous recommander « un de ses employés en qui il a confiance ». OK, et pour le circuit, on a déjà une idée de ce qu’on voudrait faire, qu’est-ce que vous en pensez ? « Ah mais on va discuter de ça quand vous arriverez à Sévaré, on viendra vous chercher à la descente du bus et on discutera… ». D’accord, et pour les tarifs ? « Ah lala, ne t’en fais pas pour les tarifs, vous êtes recommandés par un ami, je te garantis que ça ira » … Oui mais encore ? « Bon, il ne faut pas trop discuter parce que le téléphone ça coûte cher, on verra ça aussi ensemble à Sévaré … » « Oui mais là c’est moi qui vous appelle ! » « Ah oui mais il faut que ça soit équitable »… Embobineur de première, mais on n’a pas trop le choix, RDV est donc pris à Sévaré le dimanche soir.

 

Bamako Mopti. Foire d’empoigne au moment de récupérer les billets le matin, les employés de la compagnie prenant tous en même temps leur petit dèj’ sans aucune considération pour la file de clients qui s’allonge et s’impatiente. Pour le reste, nous sommes agréablement surpris par l’organisation, les bagages se voient attribuer un numéro, l’entrée dans le bus se fait par ordre d’achat des billets… Mieux que l’organisation d’Eurolines ! Et puis 10 heures de bus, moites dès 10.00 du matin… A Ségou montent 2 Irlandaises. Un peu paumées, elles nous confient que c’est pas facile, ce pays, sans la langue française… Tu m’étonnes ! D’ailleurs, les pauvres louperont leur arrêt au carrefour de Djenné, faute d’avoir entendu le chauffeur l’indiquer…

 

C’est un peu lessivés que nous arrivons à Sévaré, où nous sommes attendus par le collègue d’Amélie. Au centre, nous rejoignent bientôt Daou et son « employé en qui il a toute confiance » - qui se révèlera être son grand frère -, Souleymane. Les discussions commencent : définition du périple (de Sangha à Sangha, en boucle, cf. carte), sur 5 jours. Et vient l’annonce du prix. Coup de massue, notre budget max est largement dépassé. On négocie ferme, pendant quasiment une heure. Impression d’être un peu piégés : comment dire non à ce guide conseillé gentiment par le collègue d’Amélie, qui est présent ? Et pourtant, on trouve qu’ils exagèrent, sans manifester la moindre souplesse (refus de dissocier les tarifs de guidage et autres prestations au prétexte fallacieux que l’on nous fera payer 2 fois plus cher – alors que les tarifs mentionnés dans notre guide correspondent à ceux qu’ils connaissent ; refus de passer la nuit dans des hébergements autres que ceux qu’ils fréquentent habituellement, etc). Le discours bien rodé et ultra commercial de Daou (« nuit sous 10000 étoiles », « attention le matin pas question de demander du pain hein, on mange local, c’est beignets de farine ») ne nous plaît pas davantage.

 

Finalement nous tombons d’accord sur un tarif qui nous semble plus raisonnable, bien qu’au-delà de la fourchette haute de ce que nous nous étions autorisés (et pour cause : ce tarif représente à peu près 5 fois le coût moyen de notre vie à Bamako depuis le début du séjour, incluant tous nos postes de dépenses !).

 

Le séjour commence mal, nous sommes dépités et avons le sentiment de nous faire avoir sans pouvoir mettre le holà. Piètre consolation de se dire que, pleine saison touristique oblige, nous n’aurions pas pu obtenir moins…

 

Mais de cette façon, nous rentrons de plain pied dans une des réalités locales : le blanc est perçu comme ayant de l’argent. Tout le monde est mis dans le même panier, des touristes en 4x4 ne s’arrêtant dans les villages que pour manger et acheter sans négocier l’artisanat local aux randonneurs désireux de découvrir la région et sa population de manière plus respectueuse. Très frustrant, mais il faut que nous nous habituions à ce sentiment car il ne nous quittera pas pendant 6 jours…

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Commentaires: 2
  • #1

    christine (lundi, 01 février 2010 12:32)

    Aimerais connaitre l'espéce des oisillons ....

  • #2

    Tom et Amélie (mercredi, 03 février 2010 23:27)

    Aucune idée ! La maman ressemble à une tourterelle...