Depuis Latian/Ouaga

[Si cela vous intéresse, vous trouverez notre compte-rendu de la visite à la Cité des arts ici! Et aussi, on avait oublié de le signaler mais on se rattrape, un article sur la gastronomie malienne ici– pour le moment, la cuisine burkinabé n'est pas fort différente bien que nettement moins grasse...]

 

Devant notre logement à Latian : la ratatouille chauffe, le néon éclaire à peine la table, sur la terrasse d'où nous écrivons. Quelques nouvelles... Ca fait longtemps !

 

De Koudougou donc, nous sommes partis pour Ouaga, sur laquelle nous avons déjà donné quelques impressions. Mais qu'avons-nous fait dans la capitale burkinabée ? Pas mal de choses en fait :

  • Profité d'une fin de journée pour visiter une fonderie de bronze pratiquant la technique assez impressionnante de la cire perdue ;

  • Passé un peu de temps au cyber du coin, pour prendre des nouvelles fe tout le monde et préparer notre séjour en Afrique australe (pas facile de devoir réserver quasiment tout, et notamment les randos, 3 mois à l'avance, sans savoir exactement où l'on sera à une date donnée... du coup, on fait un peu au petit bonheur la chance !). Cyber dans lequel la patronne nous a demandé si l'on était des jumeaux ; comme à Bamako, beaucoup croient que l'on est frère et soeur, mais quand nous les détrompons, disent que nous formons « un très joli couple ». Rigolo.

  • Au rayon « projets », rencontré le REN-Lac (réseau national de lutte anti-corruption) et l'association des femmes juristes du Burkina Faso (CR à venir !), tous deux intéressants chacun dans leur genre ;

  • Découvert les joies de la saison des pluies : mini tempête tropicale obligeant les habitants à s'abriter qui sous l'auvent d'une boutique, qui dans l'entrée d'un immeuble inconnu. Trombes d'eau tombant presque à l'horizontale sous le vent déchaîné, ciel noir sillonné d'éclairs, le tout pendant près de 2 heures. Résultat, mini inondation dans certains quartiers (10 à 20 cms d'eau au sol dans les quartiers non dotés d'égouts et aux aménagements urbains peu développés : on a joué à Mimi Cra Cra pour rentrer chez nos hôtes), et passage de 42 °C à 20°C dans le même laps de temps...

  • Assisté à un concert dans le cadre du festival « Jazz à Ouaga ». Deux groupes programmés, un présentateur déjanté (on n'a pas compris toutes ses blagues, pas mal de références locales, mais l'assistance riait bien) ; on a bien aimé le premier groupe (Dumba Kultur), original et punchy, mélangeant sonorités traditionnelles, reggae, rap (on a cherché le jazz, il faut bien l'avouer) ; en revanche, on a eu un peu de mal avec le second -David Tayorault- (on est même partis avant la fin, c'est dire...). Imaginez, déjà, une présentation faite par l'artiste lui-même et diffusée sur grand écran, comptant sa gloire, énumérant ses collaborations, montrant qu'il est expert dans tous les styles (notamment dans l'art de parler aux femmes : extrait musical: « vous les femmes, vous allez tous nous rendre fous »...) bref, quel génie. Ensuite le bonhomme lui-même : animateur paternaliste aux blagues lourdes, la musique ne rattrape pas vraiment le coup (balades suaves pas originales, enfin à notre goût et à celui d'une bonne partie du public occidental qui s'est aussi éclipsé entre 2 morceaux...), difficile de comprendre qu'il soit une star locale depuis 20 ans...

  • Rencontré Alexandre, Francis et sa femme, Lydie et Boreima, et plein d'autres, amis d'amis, avec lesquels on a (plus ou moins) discuté, échangé, sur le Burkina, ses coutumes et traditions, ses artistes, ses anciens combattants, …

  • Croisé, au hasard des rencontres, un artiste récupérateur qui façonne d'incroyables statues à partir de bouts de tout et n'importe quoi (pour en savoir plus, c'est par ici),

  • Pas mal déambulé dans les différents quartiers : Tampouy, Gnongsin, Koulouba, Hamdallaye, Kossodo, le centre ville (complètement mort le dimanche, contrairement à l'animation bamakoise qui ne s'arrête jamais), l'étonnant Ouaga 2000 dont les villas démesurées contrastent avec les habitats traditionnels, juste en face, de l'autre côté du goudron, et tous les autres dont on n'a pas retenu les noms;

 

Et puis l'heure du départ a sonné et nous avons repris le car, pour aller à Sapouy, une heure et demi au sud de Ouaga. Nous y attendaient Laukghmane et Benjamin, de la ferme de Latian, à une demi-heure de piste en moto. Nous avons passé 3 jours dans cette ferme école, et y serions bien restés davantage... Mais cela fait partie de notre projet, on ne peut pas s'attarder trop... Une présentation plus détaillée de la ferme est à venir ; en attendant, voici quelques souvenirs de ce que nous y avons fait, à la volée :

  • disputé 2 parties de pétanque contre l'adroit Laukghmane, qui nous a battus avec brio ; d'ailleurs, les apprenants se montrent à la hauteur de leur maître, et Latian pourrait sans rougir se mesurer aux équipes marseillaises !

  • découvert la vie rurale burkinabée, les souhaits et les difficultés des jeunes couples paysans que nous avons rencontré et avec lesquels nous avons eu l'occasion d'échanger. Des discussions très précieuses.

  • goûté le yahourt et le miel locaux – délicieux (et le poulet aussi, mais c'est moins attrayant) ;

  • lié amitié avec Laukghmane, paysan autodidacte qui, malgré son départ prématuré du système scolaire, parle un excellent français, maîtrise un ordinateur, mène une vraie réflexion sur l'amélioration de la condition paysanne dans son pays... et surtout, s'est montré avec nous plein de gentillesse, d'humour et de générosité ;

  • capturé (puis relâché) d'innocents poussins, entendu les plaintes véhémentes du jeune bouc éconduit à coups de corne par les chèvres, répondu aux « ça va ? » insistants des enfants,

  • testé la conduite sur piste des petites motos locales (et crevé un pneu au passage)…

 

Nous avons quitté Latian cet après-midi (nous sommes à présent vendredi 30) pour Ouaga. Départ dimanche pour le Bénin...

 

Tout se passe donc bien. Quelques petits bobos tout de même sans lesquelles le voyage ne serait pas le voyage :

  • les traditionnels coups de soleil (très jolie la marque des brides des sandales sur les pieds),

  • l'étonnante bourbouille (vous connaissez, vous ? Nous, on a découvert ça ici : à la faveur d'une peau dont la sueur ne sèche jamais, une multitude de tous petits boutons formant une espèce de plaque, très urticants et pas très sexy, et qu'on soigne grâce à une poudre magique...),

  • une brûlure au mollet par un pot d'échappement de moto (bien brûlée, Amélie la pas douée... mais ça se soigne),

  • quelques égratignures et un pantalon troué (belle chute d'Amélie la pas douée bis...).

 

Malgré tout, nous survivons. Encore quelques jours de chaleur avant de descendre vers le Sud... et la saison des pluies !

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Commentaires: 1
  • #1

    defline (dimanche, 02 mai 2010 08:45)

    ah çà fait du bien de lire votre regard sur "mon" Burkina ... enfin un Burkina que je ne connais pas car je suis trop scotchée à mon village de Tiebele, mais dont vous m'avez ouvert les portes (la ferme, çà m'intéresse)- en tout cas bonne continuation au Bénin et plein de bzx