Flash back sur Cotonou

Voilà un moment que nous ne vous avons pas tenus informés de nos pérégrinations... C'est que nous avons pas mal bougé, et donc eu peu de temps pour écrire ! Séance de rattrapage...

 

Nous sommes restés un peu plus d'une semaine à Cotonou, dans deux quartiers différents : Fifadji, assez commerçant, et Fidjirossé plage, plus résidentiel – le second se situant, comme son nom l'indique, non loin de la plage. Difficile, à chaque nouvelle ville, de se faire aux noms des quartiers... Il faut prendre ses marques, avoir quelques points de repères géographiques, qui permettront aussi de ne pas trop se faire arnaquer par les zems. A Ouaga, c'était le rond point des Nations Unies ; à Cotonou, la place de l'Etoile rouge, vestige de l'époque socialiste ; à Lomé, le carrefour GTA, le Palm Beach Hotel. Comme les rues n'ont pas de nom, on se fie à des repères : station essence, pharmacie, rails, …

 

A partir du mercredi, notre planning était bien chargé. Nous avons fait un tour à Porto Novo, capitale du pays, à quelques 40 kilomètres de Cotonou ; ça se fait très bien en taxi sur une journée. On serait à vrai dire bien restés davantage, car la ville a le mérite d'être plus calme et plus jolie que Cotonou. On sent aux nombreuses maisons coloniales que la France est passée par ici... Malheureusement, peu de photos (celles que l'on vous met viennent de l'appareil de Benoît) car notre appareil nous joue des tours : alors que nos piles sont à peine entamées, il les détecte vides – et refuse, conséquemment, de prendre des photos... Très gênant – et cela nous oblige à racheter (trop) régulièrement des piles, on va avoir un stock impressionnant en rentrant ! Quoi qu'il en soit, nous avons visité là-bas le centre Songhai, centre de formation agro-écologique qui constitue une expérience intéressante bien qu'à notre avis, des améliorations puissent encore y être apportées. Dans l'après-midi, nous avons rencontré certains membres de l'équipe de l'Ecole du patrimoine africain, qui se battent pour la transmission et la préservation du patrimoine mobilier, immobilier et immatériel du continent...

 

Les autres jours, nous sommes restés sur Cotonou. Au rang des projets,

  • nous avons découvert l'Ecolojah, ferme agro-écologique de la famille Jah – c'est une famille jamaïquaine rasta, revenue en Afrique sur les traces de leurs ancêtres ; ils ont élu domicile sur la côte béninoise et s'emploient aujourd'hui à créer une fédération agro-écologique avec quelques autres structures ; ils ont également créé une école où les impacts du changement climatique sont enseignés aux enfants. A vrai dire, le projet de Fédération est encore peu avancé - nous avons donc surtout échangé, d'une manière générale, sur le Bénin d'aujourd'hui, les modes de vie, etc ;

  • nous avons rencontré l'équipe des Jeunes verts pour l'environnement du Bénin, ONG récemment redynamisée à Cotonou ; ils nous ont emmené voir le phénomène de l'érosion côtière, très impressionnant, en banlieue de Cotonou (cf. nos photos précédentes). L'eau grappille sur la terre à un rythme soutenu : plusieurs mètres gagnés par an. Pourtant, on continue de construire en bord de mer – et parfois des villas luxueuses...

  • nous avons échangé avec le responsable national du Gérès, qui essaie d'organiser le développement de services énergétiques divers en milieu rural (dans la région d'Abomey essentiellement) ;

  • nous avons discuté autour du phénomène de la corruption au Bénin avec le Président de l'Observatoire de la lutte contre la corruption et un membre de son équipe : le combat est loin d'être gagné malgré certaines avancées – notamment la création de cette institution ;

  • nous avons rencontré les membres d'Eco Bénin, ONG locale d'écotourisme œuvrant pour la préservation des patrimoines culturel et naturel africain en partant du principe que cela passe par l'amélioration du niveau de vie des populations, et qui a développé un modèle particulièrement intéressant pour parvenir à ses fins...

 

Que de comptes-rendus à écrire !

 

Sinon, en vrac :

  • nous avons obtenu l'explication à l'afflux massif de Toyota dans la ville de Cotonou : les japonaises et les allemandes sont, de l'avis d'un importateur de véhicules, celles qui résistent le mieux à la chaleur ; les françaises se gâtent trop vite – sauf les antiques Peugoet 504 apparemment !

  • Nous avons (Amélie a) tenté une incursion dans les flots béninois – constat d'échec : trop de courant, c'est vraiment dangereux, il faut enfoncer ses pieds de 20 cms dans le sable pour ne pas être déséquilibré par les flux et reflux ! Benoît a été plus téméraire et est revenu bien vivant ;).

  • Thomas a subi l'expérience douloureuse du coiffeur africain, qui, bien qu'ayant reçu la consigne de laisser un peu de longueur, ne s'arrêtait plus de couper, de couper, de couper, allez encore un petit peu par ici, et puis il faut bien égaliser avec l'autre côté alors encore un peu par là... Au final, une coupe militaire sur l'avant et les côtés, et des centimètres plus long sur le dessus, un petit air monastique... Une magnifique casquette « Franklin » fut achetée pour masquer le désastre, lui donnant cette fois un petit air de Schumacher... Heureusement, les talents de coiffeuse d'Audrey (cf. ci-dessous) ont permis de remédier au problème en égalisant sur le mode « brosse » l'ensemble de la coupe.

  • Nous avons réalisé le plus grand rassemblement, en nombre de personnes et de projets, de « Voyageurs de la Terre », avec l'arrivée sur Cotonou des quatre compagnons de Dialogues sur Terre. Nous avons passé avec Audrey, Mariette, Guillaume et Ludo, et Benoît évidemment, de très bons moments : fin d'après-midi sur la plage, dessert de mangues et sodabi, visite de l'excellente fondation Zinsou (expo d'artistes africains contemporains sur le thème de la Récréation, complet et bien commenté), petit plaisir partagé autour d'un goûter de glace et d'expresso... Beaucoup d'échanges sur le voyage, le bonheur, l'Afrique, la spiritualité, l'écologie...

 

Comme vous le voyez, tout va bien, on accumule les souvenirs, les contacts, les amitiés, les impressions, les sensations. Nous avons quitté Cotonou mardi 18 pour Lomé, où nous sommes restés une semaine avant de remonter un peu à l'intérieur du Togo (billet à venir). Nous repartons demain vers Lomé puis Accra : la partie anglophone du voyage commence. Dans 15 jours, avion vers l'Afrique australe...

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Commentaires: 2
  • #1

    Shabnam (vendredi, 04 juin 2010 09:45)

    Bonjour à tous les deux, ça fait plaisir de suivre vos périples et vous lire!
    bises
    shabnam

  • #2

    Eloušek (mercredi, 18 juillet 2012 16:21)

    Thanks for information