Afrique du sud, un condensé !

Nous voilà à Johannesburg. La dernière étape du voyage... Chaleureusement accueillis par Catherine, Joe et Khanya, nous en profitons pour nous attarder sur l'histoire mouvementée du pays, que nous avions assez peu abordée jusqu'ici. Avec la chance de bénéficier de leur expérience à tous les trois – Joe a été l'un des cadres dirigeants de l'ANC, qu'il a rejointe dès 1950.

Et nous nous sentons vraiment ignorants. Nous découvrons tout ou presque du combat mené par l'ANC contre le régime d'apartheid, du Congrès du peuple de 1955 au massacre de Sharpeville en 1961 – qui marqua un tournant dans la lutte, du mouvement pacifique à la lutte armée. Les 27 ans de prison de Nelson Mandela, évidemment, mais de tant d'autres aussi, et l'exil, long et difficiles, de ceux qui n'avaient pas été emprisonnés. Le soutien du parti communiste. La cruauté du régime Afrikaner, les pass pour circuler dans les villes, la discrimination jusqu'en prison (60 centimes de rand par jour pour nourrir une prisonnière blanche, 30 pour une Indienne ou métisse, 15 pour une noire...), les lois iniques interdisant tout ou presque... Le soutien plus ou moins avoué de la France au régime blanc – intérêts à protéger obligent (vente de centrales nucléaires, achat de l'uranium namibien, …). La presque guerre civile dans les townships à la fin des années 1980.

 

Si l'apartheid a pris fin en 1994, les stigmates en sont encore visibles – et les problèmes auxquels les Gouvernements successifs de l'ANC (Nelson Mandela, Thabo Mbeki, Jacob Zuma) doivent faire face nombreux. Logement, santé, éducation, criminalité... n'en sont que quelques uns. Les townships sont les premiers touchés. Mais difficile de les faire disparaître au profit de logements plus décents, lorsque leurs habitants résistent pour diverses raisons : refus de quitter un environnement dans lequel on a vécu toute sa vie ; réticence à l'idée de devoir à l'avenir payer un loyer, quand on n'en paie pas en habitant un bidonville ; et pour les criminels, aucune envie d'abandonner des zones de non-droit servant de planques et dans lesquelles les policiers n'osent guère s'aventurer.

 

Si tout cela peut sembler n'être guère positif, il faut replacer les choses dans leur contexte : la fin de l'apartheid ne date que d'il y a 16 ans... Et beaucoup a été fait depuis. Difficile de régler toutes les difficultés d'un seul coup ! Qui plus est, ces difficultés ne sont finalement pas si éloignées de celles que connaissent nos pays, même si cela se pose sans doute dans une proportion moindre. Pas la peine donc de trembler à la seule évocation de l'Afrique du Sud ou de Johannesburg, en se laissant prendre aux sirènes des médias français faisant leurs gros titres sur le business des sociétés de sécurité, etc. En ce qui nous concerne, pendant ces 5 semaines dans « l'un des pays dont la criminalité est le plus forte », le plus grave qu'il nous soit arrivé (bien que nous ayions emprunté les transports en commun, marché, et même fait du stop...) a été une « tick-bite fever » (infection à cause d'une piqûre de tique) pour Amélie. Mieux vaut donc venir se rendre compte sur place, et voir tout ce que le pays a par ailleurs la chance d'avoir à offrir !

 

Petit aperçu, par le biais de nos deux paires d'yeux – qui, par la force des choses (temps et budget limités) ont laissé de côté bien d'autres choses à découvrir !

 

4 jours dans la Hluhluwe Game Reserve – parc animalier au Nord Est du pays. 4 jours à marcher dans le bush, sa poussière brune, ses odeurs d'herbe sèche, sur les traces des Big Five (lion, éléphant, léopard, rhinocéros, buffle). A tenter de reconnaître les empreintes plus ou moins fraîches de toutes ces charmantes bestioles. A écouter le feulement des lions en pleine nuit, tuant un buffle à moins d'un kilomètre. A retenir notre souffle (même protégés par deux rangers avec fusils, on se sent vulnérable...) en admirant lions et rhinocéros blancs à moins de 30 mètres. A observer depuis la falaise le manège des impalas, girafes, kudus, éléphants, zèbres et autres oiseaux en contrebas...

 

Calme reposant et vivifiant des majestueuses montagnes du Drakensberg. Balades de montagne au milieu des lacs, sous l'œil tranquille des vaches locales. Excursion au Lesotho (mais si, vous savez, ce petit pays coincé au milieu de l'Afrique du Sud, surnommé « le royaume dans les nuages » car s'étendant sur un plateau à plus de 2000 mètres) par le légendaire Sani Pass et ses 27 abrupts lacets accessibles seulement à pied ou en 4x4... Soirées sympathiques près du feu, dans la salle commune du Backpackers, faites de rencontres de toutes sortes de voyageurs, jeunes, moins jeunes, de toutes nationalités...

 

Bastille Day à Franschoek, le week-end le plus proche du 14 juillet. Franschoek signifie en Afrikaner « le coin des Français ». Et pour cause : l'Afrique du Sud compte un certain nombre de descendants hexagonaux – dont les ancêtres huguenots fuirent les guerres de religion en France, se réfugièrent en Hollande et finirent ici, dans la région du Cap, à cultiver du vin. Qui est plutôt bon, d'ailleurs ! Et en ce Bastille Day, l'occasion est donnée de goûter aux différents crus, puisqu'est organisée une séance de dégustation géante sous un grand chapiteau, avec force bérets et drapeaux bleu / blanc / rouge... Ambiance sympathique bien qu'un peu artificielle dans cette petite ville elle-même artificielle. On termine pompettes, cela va sans dire, puisqu'ici dégustation n'implique pas de recracher le vin – et que l'entrée donne droit à 5 (petits) verres...

 

Une nuit dans un hôtel 5 étoiles à Stellenbosch. Invitation par le propriétaire, oui monsieur, oui madame. Totalement imprévu, totalement apprécié... Voilà le genre de choses que le voyage rend possibles ! Et découverte au passage de la ville, dans une vallée viticole proche de Franschoek. Passés la veille dans deux townships avec l'un des projets que nous avons rencontrés, nous remarquons la différence avec le centre ville coquet, propret – et blanc...

 

Gastronomie locale... A la fois classique et inventive, rarement décevante. A noter, le braai (barbecue) est tout un art ici. On s'en rend compte au vu des trousses d'ustensiles fièrement arborées, genre trousse de secours ou trousse à couture en taille x10... sauf qu'il y a là-dedans 2 ou 3 broches, des pinces, des couteaux, … Il faut dire que la viande rouge et les saucisses sont particulièrement bonnes. Il y a aussi le biltong, petits morceaux de viande séchée (boeuf, diverses antilopes, autruche) à grignoter, put être très gouteux également. Et puis également, sous l'influence anglaise, on trouve partout d'excellents muffins, carrot cakes et autres délices. Quant au vin, les cépages sont assez peu variés (merlot, chardonnay, sauvignon blanc, cabernet sauvignon, pinot noir, shiraz le plus souvent) – mais n'ont pas grand chose à envier aux crus français...

 

Et puis les ambiances urbaines (cf. notre précédent billet). Chacune des grandes villes que nous avons traversées a sa propre âme, ses propres ambiances, de Cape Town l'Européenne à Johannesburg, cosmopolite et toujours en mouvement...

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Gerald (jeudi, 19 août 2010 15:28)

    Epic journey!
    FYI, Thomas u look so different from years past

  • #2

    christine (mardi, 07 septembre 2010 16:19)

    Et alors, plus rien!
    On ne sait même pas si vous êtes rentrés sain et sauf ...

  • #3

    ALVARO GÓMEZ (mercredi, 16 février 2011 14:44)

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  • #4

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