mar.

29

déc.

2009

Noël à Bamako

[Désolés pour le silence sur ce blog les derniers jours : nous avons profité de la visite de la famille de Thomas pour quitter Bamako... et l'accès à internet ! Partis un peu vite, nous avons même oublié de mettre en ligne cet article - retard rattrapé ! - et beaucoup de choses à vous raconter dans les jours qui viennent...]

 

Certes, il fait encore 35 degrés au milieu de la journée. Certes, les chrétiens ne représentent que 1% de la population. Certes, les sapins et autres décorations sont à peu près inexistants, quant au foie gras, à la bûche et aux autres délices de la période, n’en parlons pas. Ce n’est pas pour autant que Noël n’est pas préparé et fêté au Mali – en tous cas, nous comptons bien, en ce qui nous concerne, en profiter. J’ai (Amélie) déjà pu un peu entrer dans l’esprit de la fête sur les 2 dernières semaines…

 

Marché de Noël allemand

Tout d’abord, aussi décalé que cela puisse paraître, des marchés de Noël sont organisés. Bon, il faut bien admettre que ce n’est pas une initiative malienne, mais de la coopération allemande et du CCF. Mais au-delà, ils sont sûrement bien plus intéressants que les marchés de Noël des villes françaises (sauf peut-être en Alsace), dont les stands n’offrent souvent que des objets standardisés d’un marché à l’autre et sans grand intérêt. En l’occurrence, les stands sont tenus pour la plupart par des artisans maliens dont une majorité a également une boutique à la Maison des artisans. Bijoux de tous types, tissus, sacs et sandales en cuir, tapis de laine, objets faits à partir de matériaux de récupération se côtoient dans une atmosphère bon enfant. A cette occasion, j’ai pu pratiquer l’art délicat du marchandage et voir les autres le pratiquer… Pas facile : tout dépend en fait du vendeur à qui l’on s’adresse.

 

Il y a les sympas et compréhensifs, qui ne cherchent pas à toute force à faire acheter quelque chose si rien sur le stand ne correspond aux attentes du client. Ouf.

 

Il y a les charmeurs qui n’hésitent pas à user avec un certain art de la flatterie et du chantage à l’amitié (« maintenant qu’on s’est serré la main, on est amis ! ») pour parvenir à leurs fins. Difficile alors de quitter le stand en moins d’un quart d’heure.

 

Enfin, il y a les vendeurs de mauvaise foi, les pires, ceux qui refusent de s’avouer vaincus lorsque le client leur dit que finalement, rien n’a attiré son attention, et qui insistent tellement pour que le client « donne un prix » que celui-ci, de guerre lasse, s’exécute. Erreur : le piège se referme, le vendeur baisse son prix jusqu’à en arriver à celui du malheureux client, qui se retrouve alors coincé : comment ne pas acheter cet objet dont il a lui-même fixé le prix ? Evidemment, le vendeur prend alors à témoin de sa situation les vendeurs voisins…

 

Quelques "règles" issues de cet après midi de pratique et d'observation :

  • savoir que si l’on s’approche d’un stand ou d’une échoppe, le vendeur arrive aussitôt. Et que l’on ne s’en tirera pas comme en France avec un « Je regarde, merci » ;
  • esquiver autant que possible les demandes de fixation d’un prix par le vendeur si l’on n’est pas réellement intéressé par l’article ;
  • rester poli, ne pas s’énerver (et j’en ai vu plus d’un bouillir !)… et prendre son mal en patience tout en demeurant ferme.

 

Au final, résultat pas trop mauvais en réussissant pour mes quelques achats à négocier un peu plus de 50% sur le prix annoncé (lequel, en fin de journée, est toujours plus bas que le matin).

En compagnie d'Anna

C’est avec Anna justement que j’ai continué à préparer Noël. Dans un registre quelque peu inhabituel pour moi : le registre religieux…

 

D’abord, qui est Anna ? Maman de 2 enfants, elle a une formation comptable mais s’est finalement orientée vers la cuisine, pour laquelle elle a une véritable passion ; elle donne des cours de cuisine au centre, c’est comme cela que nous nous sommes rencontrées. Elle est sénégalaise, son mari Maurice est congolais, ils habitent au Mali, où ils se sont rencontrés, depuis une petite vingtaine d’années. Ils appartiennent à la communauté catholique de Bamako, plus précisément à la paroisse de la cathédrale, et y sont très actifs : Maurice en tant que responsable de la liturgie, Anna en tant que membre de la chorale polyphonique « Christ-Roi ».

 

Elle m’avait promis de me donner des leçons de cuisine africaine depuis quelque temps. Cela s’est concrétisé le week-end dernier, rendez-vous fixé le dimanche à la cathédrale, à la sortie de l’office de 10.00. Curieuse de voir si, comme je l’avais lu à diverses reprises, les messes africaines étaient vraiment plus vivantes et dynamiques que les françaises, j’ai donc assisté à cet office, celui du troisième dimanche de l’Avent, qui célèbre la joie de l'Église et des croyants dans l'attente de l'avènement du Christ. Finalement, la messe était tout ce qu’il y a de plus classique… Peut-être parce que célébrée par un prêtre blanc ? Ou parce que paroisse de la cathédrale ?

 

Quoi qu’il en soit, la chorale à quatre voix (soprano, alto, basse, ténor) est quant à elle vraiment remarquable. Bamakois de passage ou expatriés, si vous en avez l’occasion et que les chants liturgiques ne vous rebutent pas, allez les voir… Créée en novembre 1993 par des étudiants, elle rassemble aujourd’hui une quarantaine de membres réguliers. Et tout de suite, c’est plus prenant qu’une messe animée par un unique choriste accompagné au synthétiseur…

 

La chorale donnait d’ailleurs hier son traditionnel concert de Noël au CCF. Chants liturgiques et laïcs et gospels (The lion sleeps tonight, We are the world, Oh Happy day, …) se sont succédé au court de la première partie, magnifiquement interprétés, accompagnés par un petit orchestre mêlant instrument traditionnels et modernes. Sentiment de sérénité… Pendant la seconde partie, la chorale accompagnait une jeune griotte, découverte récemment lors d’une émission télévisée, Toungakouna. C’était la première fois que je voyais une femme en concert depuis notre arrivée ; belle performance (malgré des chaussures éverestesques qui la faisaient parfois grimacer de douleur) ! Et la présence de la chorale permettait d’atténuer le côté quelque peu lancinant (à mon goût) des chants des griots…

Revenons-en à dimanche dernier. Après la messe, retour en famille à l’appartement qu’Anna et Maurice louent dans le centre ville de Bamako (une quarantaine de mètres carrés pour 4) ; ils ont dû quitter il y a quelque temps leur première maison, réclamée par le propriétaire… mais toujours fermée lorsque l’on passe devant. Ils sont à nouveau à la recherche d’un logement car le propriétaire de celui qu’ils occupent actuellement souhaite aussi le récupérer… Il ne fait pas bon être locataire à Bamako.

 

C’est sur le balcon, qui fait office de cuisine, que j’ai appris à cuisiner mon premier plat africain. Pas vraiment un plat de Noël mais tellement typique d’ici : le riz au gras. En fait, il s’agit de sa variante sénégalaise, le tiep bou djen (riz au poisson – sauf qu’on avait mis de la viande…) ; ce plat se retrouve dans tous les restaurants et gargotes où mangent les africains, et est aussi consommé très régulièrement dans les familles. Chaque cuisinier a ses variantes : avec ou sans cube Maggi (ici, quasiment tout le monde utilise ces cubes de bouillon !) ? Oignons pilés ou pas ? Quels légumes ajouter ? Viande ou poisson ? L’avantage, c’est qu’une même recette peut ainsi varier à l’infini… Allez, si j’ai le courage, je vous la mettrai en ligne. Sinon, il faudra patienter et venir goûter le riz au gras à notre retour… Vous verrez, c’est délicieux.

 

Après le déjeuner en famille (verdict des convives : l’apprentie a bien appris !), pendant la sieste des enfants, Anna m’apprend à confectionner des merveilles, petits biscuits frits délicieux, du style de ceux dont une fois qu’on y a touché, on n’arrive plus à refermer la boîte… Voilà qui remplacera mon père Noël en chocolat…

 

Joyeux Noël à tous !

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mar.

15

déc.

2009

Tabaski

Avertissement : âmes sensibles attention ! Certaines photos accompagnant cet article sont un peu sanguinolentes...

 

Le 28 novembre dernier a eu lieu la fête de Tabaski, nom donné ici à la fête plus connue en France sous celui d’Aïd-el-Kebir. C’est la grande fête (par opposition à la petite fête – Aïd-el-Fitr- qui marque la fin du Ramadan), au cours de laquelle on célèbre la soumission à Allah d’Ibrahim (Abraham), qui avait accepté l’ordre divin de sacrifier son fils Ismaël. Ce n’est qu’au dernier moment qu’Allah lui fit parvenir par l’intermédiaire de l’archange Gabriel un mouton destiné à remplacer l’enfant. D’où le nom populaire de la fête : la fête du mouton (et effectivement, c’est sa fête, au mouton…).

 

A cette occasion, les invitations ont plu sur nous, à tel point que nous avons du en refuser une, nous partager pendant la journée du samedi entre la famille de Kalifa et cella d’Amadou et promettre une visite ultérieure à Mam’, notre restauratrice du quartier Mali. 3 jours pas comme les autres…

 

Le samedi matin à 7.50, alors que rendez vous était pris vers 9.00 chez Kalifa, nous recevons un coup de fil de Fatoumata, sa femme, disant qu’elle passe nous chercher dans les 10 minutes : il faut que nous soyions présents le plus tôt possible si nous voulons « voir comment ça se passe ». Branle bas de combat pour être prêts dans les délais ; à l’heure dite la voiture, conduite par Vieux, un neveu de Kalifa, nous attend. Une petite explication à ce niveau s’avère nécessaire : nous nous rendons en fait dans la 2ème famille de Kalifa, c'est-à-dire chez sa seconde épouse et ses enfants. Fatoumata était auparavant la femme d’un des frères de Kalifa, décédé il y a quelques années ; c’est alors que, selon la tradition du lévirat, elle a épousé Kalifa en secondes noces. Actuellement, elle vit à Bamako tandis que Kalifa vit la majeure partie du temps à Koutiala avec sa première femme et leurs enfants ; il lui rend visite de temps à autre.

 

Une petite dizaine de minutes plus tard, nous arrivons devant la maison de la famille Camara, mais ne faisons qu’y déposer Fatoumata : Vieux, deux des fils de Fatoumata et nous-mêmes repartons aussitôt pour la mosquée (à peine le temps pour Amélie d’emprunter un voile pour se couvrir la tête) ! Plus qu’en tout autre jour, la prière est suivie ; on pourrait dire que c’est l’équivalent de la messe de Noël des chrétiens… Tout le monde est sur son trente-et-un, les boubous en basin rivalisent de couleurs et de broderies (oui, on vous doit un article sur les tissus maliens, c’est dans les tuyaux !).

 

Pour Thomas ça n’est pas vraiment une épreuve : il est bien entouré par les 3 cousins Camara. Pour Amélie c’est différent : elle se retrouve seule avec son tapis de prière au milieu d’inconnues (puisqu’hommes et femmes sont séparés dans les mosquées), avec comme unique consigne de suivre les mouvements des autres…

 

La prière dure une petite demi-heure ; une première partie est consacrée aux rak^ah, au nombre de 2 pendant la prière de Tabaski. Il s’agit d’un enchaînement de postures (debout, incliné, prosterné, assis sur les talons), chacune ayant sa propre signification symbolique et spirituelle. La seconde partie, plus longue, est le sermon de l’imam, basé sur les sourates du Coran, pendant lequel les fidèles peuvent parler entre eux. Nous n’avons évidemment rien compris ni aux rak^ah, ni au sermon, l’ensemble étant en arabe ; nos amis nous ont cependant expliqué que l’imam procède au sacrifice rituel du mouton au cours de la cérémonie (ce que nous n’avons pu voir, étant donné que nous n’étions pas à l’intérieur même de la mosquée) ; les fidèles doivent attendre ce premier sacrifice avant de tuer leur bête à la maison, sans quoi le geste n’aurait aucune valeur spirituelle.

 

A la fin de la prière, tout le monde se salue et se souhaite une bonne fête ; à cette occasion, Amélie a même été incitée par un groupe de femmes, sympathiques bien que prosélytes, à se convertir !...

 

Retour à la maison. Là nous attend le moment redouté, auquel nous espérions échapper : le sacrifice du mouton. En effet, pour la fête, chaque famille qui en a les moyens achète son mouton, qui doit être « mâle et sans défaut » (et à l’approche de la fête, les prix grimpent… vertigineusement ! de 35 000 à 160 000 FCFA suivant la taille de la bête – 55 à 245 euros environ) ; du coup, les rues de Bamako s’étaient transformées ces derniers jours en marché au mouton géant ; il y en avait à tous les coins de rue… Et la bestiole suscite la convoitise : le Canard déchaîné rapporte ainsi des cas de propriétaires dormant avec leur bélier pour éviter les vols…

Seul peut procéder au sacrifice un musulman assidu (qui prie « permanemment », comme on dit ici), c'est-à-dire celui qui effectue ses cinq prières quotidiennes. Les jeunes Camara admettent en rigolant ne pas faire partie de cette catégorie ; le rôle revient donc à un ami de la famille. Le rituel est précis : la bête doit être couchée sur le flanc gauche, la tête en direction de la Mecque.

 

Nous n’en menons pas large (surtout Thomas)… Mais finalement, nous sommes moins choqués que ce que nous aurions cru : bien que pénible, l’acte n’apparaît, somme toute, pas moins sain que l’abattage à la chaîne dans des abattoirs déshumanisés… Nos amis insistent pour nous prendre en photo aux côtés du mouton : « ca fera des souvenirs ! ». Vous excuserez nos sourires un peu crispés ! :-) Ensuite, la bête est dépecée ; les familles, avec les différents morceaux, préparent différents plats qui seront mangés tout au long du week-end ; la tradition religieuse veut en outre qu’elles offrent un peu de viande aux familles nécessiteuses voisines et apportent des plats aux autres membres de la famille et voisins.

 

Pendant que les messieurs rendent visite à un ami malade, puis achètent une pastèque et un poulet (le fait que Thomas n’aime pas le mouton n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde !), Amélie participe activement, sur les directives de Fatoumata, à la préparation du plat de mouton, en éminçant une montagne d’oignons pour la sauce. Sans planche et avec un couteau qui ne coupe pas très bien, pas facile…

 

Sur le coup de onze heures, le « petit déjeuner » nous est servi : foie et cœur du mouton, sauce oignons, à manger dans du pain avec une assiette de crudités. Conclusion : le foie, ça n’est pas pour nous ; par contre, après avoir goûté avec appréhension le cœur, Amélie trouve que ça n’est pas si mauvais et sauve l’honneur en finissant son assiette. S’ensuite une discussion très intéressante avec Vieux et Boubacar, sur la situation du pays, celle des jeunes, les évolutions sociétales, les difficultés quotidiennes…

 

Vers 14.00, nous devons prendre congé car nous avons promis à Amadou d’aller le voir ; nous sommes très gênés car le poulet a été spécialement acheté pour Thomas, mais nous partons avant le déjeuner… Pour Fatoumata, voilà un très bon prétexte pour nous réinviter le lendemain. Rendez-vous est donc pris à 11.00.

Vieux nous conduit chez Amadou, dont nous retrouvons la maison presque du premier coup. Là, nous sommes à nouveau très bien accueillis par toute la famille et un repas nous est servi : coucous, mouton, allocos, pastèque, oranges… L’hospitalité africaine est vraiment incomparable. Sur le sol, la peau du mouton est étendue, prête à sécher. Les peaux des moutons sont ensuite données aux tanneurs, qui font là une sacrément bonne affaire vu le nombre de bestioles tuées… Il paraît que certains décollent la peau du mouton en faisant un petit trou dans la peau et en soufflant ensuite à l’intérieur comme dans un ballon. Nous avons pour notre part vu une méthode plus conventionnelle, à la main.

 

Après-midi tranquille passé à discuter, à regarder les photos du séjour d’Amadou en France l’année dernière ; en fin de journée nous quittons Amadou et rentrons au Centre, chargés des oranges, arachides et de la viande offerts par Amadou. Nous passons un peu de temps avec les filles, toutes belles en ce soir de fête. Un généreux donateur leur a offert un bœuf. A défaut de mouton…

 

Le lendemain la fête continue dans de nombreuses familles : traditionnellement, Tabaski dure 3 jours. Nous retournons chez Fatoumata, comme convenu, pour partager le fameux poulet… Nous y passons l’après-midi ; comme souvent la télé est allumée et nous faisons un stock de documentaires animaliers (l’écureuil d’Europe, la migration des gnous en Afrique de l’Est), supportons Vivement dimanche et regardons avec intérêt une émission de l’ORTM consacrée aux traditions, et qui traite cette semaine du mariage. Où l’on apprend que les règles traditionnelles étaient plus souples en matière de relations entre hommes et femmes que celles que souhaiteraient aujourd’hui imposer les tenants d’un certain rigorisme religieux…

 

Et Amélie se voit offrir par Fatoumata son premier boubou, en basin brodé. Pas de photos encore mais cela ne saurait tarder. L’ensemble est un peu grand car il était conçu pour Fatoumata, qui n’a pas tout à fait la même carrure qu’Amélie ; mais comme on dit ici, « ça passe ». En tous cas les filles du centre, devant qui un essayage est fait, semblent plutôt convaincues : elles disent à Amélie qu’elle est à présent vraiment une Africaine !

 

De retour chez nous en fin de journée, nous croyions en avoir terminé avec Tabaski. Que nenni ! C’est seulement le lundi soir que la fête prit fin pour nous. En effet, Mam’, notre restauratrice – chez qui nous n’avions pas eu l’occasion de passer pendant le week-end, continuait les festivités le lundi également. Elle nous avait mis de côté un gigot entier (dont Amélie se régala le soir suivant). Surtout, en ce lundi soir, elle avait organisé un show sur le goudron en face de son restaurant. Nettement plus animé que le premier que nous avions vu ! Cette fois, point de DJ bavard, mais des musiciens et chanteurs traditionnels. Et des danseurs qui se succèdent suivant une organisation assez stricte mais dont nous ne comprenons pas le fonctionnement.

 

Après une séance de photos en compagnie des filles et femmes de la famille, rivalisant d’élégance dans leurs boubous de fête blancs et roses, Amélie est entraînée sur la piste de danse… où elle est la cible de tous les regards. Pas facile… C’est le genre de moment où l’on a vraiment envie de se transformer en petite souris… Elle sera heureusement bientôt rejointe par Thomas, qui offrira une prestation improvisée de danse africaine tout à fait remarquable et d’ailleurs saluée avec force rires, cris et applaudissements par la foule en délire. Nous faisons également notre première expérience directe des louanges : nous ne passons pas inaperçus non plus aux yeux du griot, qui vient nous complimenter (comme d’autres personnes du public) pendant une dizaine de minutes… en bambara. Dommage, nous aurions bien voulu savoir ce qu’il pouvait bien dire de nous…

 

En conclusion : Tabaski, c’était réussi !

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dim.

13

déc.

2009

L’aviez-vous remarqué ?

Depuis hier, un nouvel onglet est apparu dans la barre de navigation du site. Nous rendant compte que la lecture du blog devenait un peu difficile pour qui ne vient pas régulièrement, nous avons décidé de vous faciliter les choses en classant les billets…

 

Alors, rendez-vous à la rubrique « S’y retrouver dans le blog »… On espère que cela vous sera utile !

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sam.

12

déc.

2009

Où il est question de démocratie

Cette semaine à Bamako, un évènement a touché le monde de la justice et de l’administration pénitentiaire : la semaine des détenus. Le concept est d’informer le grand public sur les activités menées au sein des établissements pénitentiaires : formation, éducation, activités génératrices de revenu, toutes censées contribuer à la réinsertion socioéconomique des détenus. Est notamment organisée une exposition vente bien achalandée des objets fabriqués par les détenu(e)s, majeurs et mineurs : boîtes, tissus et vêtements, sacs, bijoux, portes clé et autres colifichets. Sont par ailleurs diffusées à la radio diverses émissions de sensibilisation à l’intention du grand public sur la situation des détenus.

 

Le rappel apathique, à la radio, des textes applicables aux détenus et notamment aux enfants, ainsi que l’animation joviale de l’exposition, où tout le monde salue tout le monde avec force sourires, laissent cependant rêveur lorsque l’on connaît la réalité du terrain… Bien que des progrès aient été réalisés, l’état des lieux est loin d’être rose ; s’agissant de la délinquance juvénile, on peut ainsi mentionner les cas de mise en garde à vue d’enfants de moins de 13 ans (non pénalement responsables), le dépassement des délais de GAV et de détention provisoire, l’insuffisance de la formation et de l’éducation de base dans les centres pénitentiaires, la faible utilisation des alternatives à l’emprisonnement, le manque de quartiers spéciaux pour mineurs dans les prisons et dans les commissariats, la vétusté et insalubrité des installations, l’insuffisance de personnel spécialisé… Les détenus ne sont manifestement pas prioritaires dans l’allocation des fonds publics. Pour autant, comment en blâmer le Mali sans hypocrisie, quand on sait que dans les pays développés, le monde carcéral est lui aussi la cinquième roue du carrosse : surpopulation carcérale, taux de suicide élevé et en constante augmentation, pénurie d’effectifs des surveillants, conditions d’hygiène affligeantes, …

 

L’exposition vente de la semaine des détenus s’inscrivait en marge de l’Espace d’interpellation démocratique (EID), qui tenait cette année sa 14ème édition. Le principe est simple : confronter directement les dirigeants maliens aux citoyens ; le quotidien de Bamako précise qu’il s’agit d’un « forum annuel qui a pour objectif d’informer l’opinion publique nationale et internationale sur l’état des droits de l’homme en République du Mali, contribuer de manière active et pédagogique à la réalisation d’une culture démocratique nationale et d’impulser de façon significative la politique de promotion et de protection des droits et libertés des citoyens. Il permet aux citoyens d’interpeller directement les pouvoirs publics à travers le gouvernement, sur les actes qu’ils jugent attentatoire à leurs droits fondamentaux ».

 

Lorsque nous en avions entendu parler alors que nous étions encore en France, nous avions trouvé la démarche très intéressante et nous étions promis d’aller y faire un tour afin de voir comment cela fonctionnait. J’ai donc passé 2 heures dans la grande salle du Palais des congrès de Bamako, un peu clairsemée en cette fin d’après midi (mais paraît-il, pleine le matin).

 

Premier constat : l’EID ne fonctionne pas de manière très interactive. En réalité, les « interpelleurs » transmettent leurs demandes par avance à une Commission, qui les examine. C’est ainsi que cette année, sur 68 interpellations reçues, 19 ont été lues dans la salle, 22 ont été retenues "pour suite à donner" et 27 ont été rejetées. Les « interpelleurs » qui passent ce premier barrage expriment leurs questions et demandes durant la matinée ; l’après-midi est consacrée aux réponses des ministres, leurs services leur ayant préparé en amont tous les éléments nécessaires. Les réponses se succèdent donc, dossier après dossier, chacun des Ministres interpellé lisant ses notes devant le public quelque peu endormi.

 

Quant aux questions, elles se sont avérées, au moins pour la partie à laquelle j’ai assisté, terriblement individuelles et spécifiques : untel attend son diplôme universitaire depuis X années, untel n’a pas été payé pour des bons de commande passés au nom du Ministère de la Défense, untel avait un problème de succession, …

 

Ainsi, malgré l’intérêt de la démarche en tant que telle, visant à confronter le peuple à ses dirigeants sans passer par la barrière de la représentation (démarche dont l’on pourrait s’inspirer en France, du niveau local au niveau national !), l’exercice reste assez convenu et montre un certain nombre de limites.

 

Les associations de défense des droits de l’homme ne s’y trompent d’ailleurs pas. C’est ainsi que l’association malienne des droits de l’homme (AMDH) souligne que l’EID suscite malheureusement peu l’intérêt des Maliens ; elle regrette « cette forme d’organisation improvisée que le ministère de la Justice semble privilégier, malgré les lacunes, les frustrations et les suspicions que cela comporte » et suggère de confier l’organisation de l’évènement à une structure « indépendante et crédible »

 

A suivre, donc...

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sam.

12

déc.

2009

Hiver à Bamako

L’hiver s’est déclaré en Europe… Ici aussi ! L’harmattan, ce vent froid venu du Nord, souffle sur Bamako depuis deux jours, charriant d’innombrables particules de poussière rouge qui s’insinuent dans le moindre interstice, même fenêtres fermées… Le matin, tout le monde arrive au travail emmitouflé dans des châles, des pulls, des gants… Drôle d’ambiance ! Cela n’empêche pas le thermomètre de dépasser allègrement les 30 degrés dans l’après-midi…

 

Nous voilà en effet arrivés dans la saison froide, qui s’étend ici de décembre à février. Ensuite, les températures remontent en mars, avril, juin, pour la saison chaude (le mois d’avril est, paraît-il, terrible !). Puis de juillet à septembre, la saison des pluies vient abreuver les terres desséchées, remplir le lit du Niger, faire pousser la végétation… Octobre et novembre sont quant à eux les mois de la « petite saison chaude » (on l’a sentie passer à notre arrivée !), marqués encore par quelques pluies orageuses rafraîchissantes. Et c’est ensuite reparti pour un tour…

 

Les 16 à 17 degrés matinaux actuels sembleront sans doute très agréables à la plupart de nos lecteurs subissant les rigueurs de l’hiver européen. Mais ici, ils sont véritablement ressentis comme froids, même par nous qui ne sommes là que depuis 2 mois et demi (notre organisme s’est habitué) ; sensation d’autant augmentée par les variations de température quotidiennes (imaginez-vous subir les mêmes en France…).

 

En réalité, il ne s’agit pas que d’une sensation ; pour preuve, les rhumes, bronchites et grippes sont légion en ce moment (pour le moment pas entendu parler de cas de H1N1 :-) ). Plus grave, les particules de poussière et de sable véhiculées par l’harmattan amplifient les infections de méningite à méningocoque observées dans les pays sahéliens (zone encore appelée « la ceinture de la méningite » par les scientifiques). D’après les chercheurs de l’IRD : « Durant cette période, les particules de poussière [que l’harmattan] transporte combinées au rafraîchissement des nuits favorisent les infections des voies respiratoires. La muqueuse nasale des habitants de la zone sahélienne ainsi fragilisée, le risque de méningite augmente de manière significative au sein de la population ». Et plus le vent souffle fort, plus le risque s’accroît… A noter à cet égard que les effets du changement climatique sur la santé humaine sont un des éléments discutés et pris en considération dans le cadre des actuelles négociations à Copenhague.

 

L'incidence moyenne de la maladie dans la ceinture de la méningite s'élève à 100-800 nouveaux cas pour 100 000 habitants (à comparer  à celle de la France, inférieure à 1 pour 100 000). Evidemment ici, les vaccins les plus récents, qui couvrent les différentes souches de la maladie, ont un « prix élevé et une disponibilité limitée » ; en outre les enfants de moins de 2 ans ne peuvent être vaccinés car ils ne peuvent fabriquer les anticorps adaptés… D’où des campagnes de vaccination de masse limitées aux phases épidémiques, dans les zones touchées et les zones voisines. D’après l’OMS, si une telle campagne est menée rapidement, 70% des cas peuvent être évités. Restent 30%...

La ceinture de la méningite
La ceinture de la méningite
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dim.

06

déc.

2009

A celles et ceux qui souhaiteraient nous écrire...

 

Pour info, l'adresse postale que nous vous avons envoyée par mail nous permet bien de recevoir notre courrier, ouf !

 

En revanche, les délais d'acheminement sont longs. Si vous souhaitez les réduire, SVP n'oubliez pas d'indiquer "Par avion" sur l'enveloppe... Sans quoi la lettre partira par bateau, ce qui explique les délais de plus d'un mois entre l'envoi et la réception... :-)

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sam.

05

déc.

2009

Encore un peu de culture !

Avant toute chose, une petite info pour ceux qui ne seraient pas encore au courant : Thomas est parti hier soir sauver le monde à Copenhague (sommet sur le climat dont vous avez tous entendu parler :-) ). Il revient le 20, accompagné de ses parents et de son frère qui ont décidé cette semaine de nous rendre visite pendant les vacances de Noël… D’ici là, c’est donc votre servante qui essaiera de tenir ce blog à jour !

 

Les dernières semaines ont été assez riches en sorties culturelles. Outre le concert de Toumani Diabaté et du Symmetric Orchestra, qui a fait l’objet d’un article spécifique, nous avons profité des Biennales de la photographie et de « Bintou Wéré », Opéra du Sahel. Compte-rendu.

Des images plein la tête

Les Biennales de la photographie (plus d’infos ici) sont un évènement important à Bamako : de nombreux artistes originaires de tout le continent africain s’exposent aux quatre coins de la ville (Musée national, CCF, Palais de la culture, galerie de l’INA, musée du district). Nous avons choisi de commencer par le Palais de la culture, autant pour découvrir l’endroit, que nous ne connaissions pas encore, que les expositions variées qui y prennent place pour l’occasion.  Le Palais est un bâtiment relativement moderne de deux étages, comprenant une immense salle de spectacle, et entouré d’un vaste parc ombragé voisin du fleuve. Le parc abrite également le Café des arts, où ont souvent lieu des concerts, et plusieurs terrains de sport.

 

Ce samedi-là, la tristesse suintait des murs du Palais, dont nous sommes restés les uniques visiteurs pendant une bonne heure au moins, les seules autres présences étant celles des gardiens et des femmes de ménage passant la serpillère dans les grands couloirs vides… Cette absence de visiteurs nous a réellement surpris, dans la mesure où les expositions sont gratuites et font l’objet d’une certaine publicité dans la ville ; alors quelle explication à ce peu de succès : désintérêt ? manque d’information ?... Constat désolant de la non appropriation par les Bamakois d’un évènement organisé pour eux par des Africains…

Au total, les œuvres d’une dizaine d’artistes s’offraient à nous, en un patchwork surprenant de diversité.

 

Nous n’avons pas tout apprécié, notamment la vision très spéciale du Sud-africain Pieter Hugo, qui a pris le parti de déguiser ses sujets en personnages de films d’horreur, grotesques et effrayants.

Ou encore les clichés de la Swazi (habitante du Swaziland) Nadipha Mntambo, qui s’est photographiée elle-même dans un amphithéâtre vide, en costume de toréador.

 

Nous devons dire que ces visions artistiques sont restées un peu hermétiques à nos yeux…

Mais nous avons également été admiratifs du travail d’autres artistes.

Les images terribles prises par le Namibien Karel Prinsloo, retraçant l’exode de la population du Nord Kivu en République démocratique du Congo, prise en otage lors des conflits armés : fuite en files interminables de familles pliant sous le poids des plus précieuses possessions, emportées à la va vite, sous l’œil impuissant des forces des Nations Unies ; scènes de vie au sein des si précaires camps de réfugiés. Etonnamment, la fixité de ces images les rend encore plus frappantes que les scènes télévisées du même conflit, que nous avons tous eu l’occasion de voir au cours d’un JT ou un autre…

Les visages de ces femmes espérant que leurs enfants ou maris partis au loin reviennent ou donnent des nouvelles, immortalisés par Angèle Etoundi Essamba la Camerounaise, visages tournés vers la mer, lumineux malgré l’attente et les inquiétudes.

Les photos du Français Bruno Boudjelal, au parti pris flou et coloré parfois déroutant (on aime ou on n’aime pas), accompagnées des textes saisissants du photographe, qui a traversé l’Afrique de Tanger au Cap par la route : description des arnaques multiples subies sur le chemin, de certaines réalités parfois oppressantes de l’Afrique, comme ce dîner à Lomé en compagnie d’un responsable politique dont un jeune homme goûte tous les plats (il paraît que le poison est un moyen privilégié d’élimination des opposants politiques), ou cette soirée où l’on rend visite au propriétaire d’un cyber, dans l’arrière-boutique duquel des jeunes femmes essaient par tous le moyens, y compris en dévoilant leurs charmes, de convaincre des hommes occidentaux qu’elles n’ont jamais rencontré de les épouser…

 

 

Les clichés décalés de l’Angolais Jean Depara, dans le Kinshasa des années 60, après la décolonisation, capitale de tous les plaisirs, plus libertine à l’époque que ne le sont aujourd’hui la plupart des pays africains…

En conclusion, un évènement vraiment bien conçu : il ne nous reste plus qu'à trouver le temps d'aller visiter toutes les autres expositions...

De la musique plein le cœur !

Vendredi 27 novembre, en compagnie d’Elisabeth, la collègue française d’Amélie présente à Bamako pour 3 semaines, nous sommes retournés au Palais de la Culture voir Bintou Wéré, l’opéra du Sahel. Créée en 2005 à l’initiative du Prince Claus des Pays-Bas, l’œuvre a connu une première tournée africaine et européenne en 2007, laquelle lui a valu d’excellentes critiques.

 

La deuxième tournée africaine se clôturait par une représentation gratuite à Bamako ; nous nous délections par avance de l’évènement.

 

Programmé à 21.00, l’opéra n’a commencé qu’à 21.45 (à l'africaine !), ce qui nous a laissé le temps, constatant que de nombreuses places « VIP » de l’immense salle de spectacle ne se remplissaient pas, de tenter notre chance auprès de l’hôtesse qui nous a accordé le droit d’en occuper trois. Public assez mixte, noirs et blancs, ministres et officiels côtoyant simples péquins comme nous…

Après un discours de bienvenue retraçant l’historique de l’œuvre et résumant l’histoire, les artistes prennent possession de la scène. Ils évoluent dans un décor tout de bleu, ciel infini, et d’ocre, sable sahélien à perte de vue. Accompagnés par une dizaine de musiciens (balafon, kora, n’gonis et autres percussions), leurs voix tout à tout puissantes ou caressantes, toujours chaleureuses, transcrivent le déchirement de Bintou, jeune femme d’un village sahélien où ni elle, ni les autres jeunes, n’ont d’avenir. Symbole de toute une jeunesse africaine désenchantée… Enceinte, elle décide de partir, accompagnée par plusieurs amis, à l’assaut des barrières de Mellila, direction l’Europe…

Seul hic : les textes sont évidemment en wolof, en bambara, et autres langues africaines… Nous voilà bien démunis ! Nous avions pensé qu’une traduction serait projetée, ou que le livret serait en vente, mais point du tout… Nous devons donc nous contenter du plaisir des oreilles et des yeux, sans comprendre vraiment les détails de l’histoire. Mais la magie opère malgré tout, grâce aux costumes chatoyants, chorégraphies dynamiques, mouvements gracieux, jeux de lumière… Si jamais la troupe pose à nouveau ses valises en Europe, n’hésitez pas !

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ven.

04

déc.

2009

Concert de Toumani Diabaté

 

Tout d’abord, et sans relation avec ce qui suit, nous tenons à rassurer les inquiets : nous sommes toujours vivants, et contrairement à ce qui se passe dans le Nord du Mali (où nous ne comptons justement PAS nous rendre), il n’y a pas de risque d’enlèvement à Bamako ! :-)

 

Vendredi 20 novembre, Toumani Diabaté er le Symmetric Orchestra donnaient un concert exceptionnel à Bamako, au BlonBa (salle de concert récemment réaménagée qui vaut largement une salle de concert parisienne).

 

Ambiance mi-noire, mi-blanche, la salle étant remplie à peu près autant de Maliens que de Toubabou.

 

Toumani Diabaté est un griot d'une famille très renommée au Mali : il est membre de la 71ème génération qui joue de la kora. Les griots, chanteurs et musiciens, sont les gardiens de la mémoire ; ils racontent les histoires des familles. Ils chantent les louanges de chacun, et chantent pour le plaisir auditif.

 

L'artiste a donc joué de la kora, accompagné par une grosse quinzaine de musiciens et chanteurs du Symmetric Orchestra, collectif né de la volonté d'excellents musiciens de différents pays d'Afrique et même d'Europe, renommés dans leur spécialité, de jouer ensemble.

 

Dans chaque chanson malienne d'un griot, l'oreille étrangère distingue deux phases : la première peut être plus ou moins longue, plus ou moins ennuyeuse pour qui ne comprend pas le bambara. Il s'agit de chanter en une longue litanie quelque peu monocorde les louanges de la personne à qui l’on s'adresse. Les chanteurs l'ont fait pour Toumani au début, puis pour des spectateurs tout au long du concert. Si les louanges plaisent, les billets tombent, et même parfois pleuvent. Etonnant, voire choquant.

 

La seconde phase est plus entraînante, déchaînée, libre. Le rythme s'emballe, la mélodie se colore, les solos musicaux s'enchaînent... et les spectateurs dansent dans la salle.

 

Ici on ne danse pas comme par chez nous. Point de « 1, 2, 3, 1, 2, 3 » coincés et distingués, pour ne pas dire péteux. Non, ici le corps s'exprime vraiment, totalement, pleinement. Les uns après les autres, des jeunes maliens viennent profiter de l'espace réservé à l'avant scène pour se libérer corporellement. Difficilement descriptible, ce jeu entre hommes et femmes, plus ou moins évident, plus ou moins assumé, plus ou moins sexué. Le rythme dans la peau, l'élégance sont surprenants ; la beauté simple et naturelle d'être vivant, terriblement vivant, vous surprend. Envie d'en faire autant. Envie de liberté.

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