mer.

30

sept.

2009

Arrivée à Bamako

Ca y est, nous avons posé le pied sur la terre africaine, lundi, 19.45, 30°C. Notre avion a eu un peu de retard (retard pris dès le départ, qui était d'ailleurs très folklo, entre l’attente pendant une demi-heure d’un passager qui était en train d’enregistrer son argent à la douane, puis le déchargement impromptu, juste avant le décollage, de coussins chargés par erreur dans notre avion, etc), mais rien de grave. A Orly, on s’est fait quelques petites frayeurs : une alerte à la bombe a retardé notre enregistrement, le personnel navigant d’Aigle Azur était en grève (mais notre vol maintenu, ouf !). A Bamako à l’arrivée, autre coup de stress : la personne censée nous accueillir n’était pas là… Et évidemment, nous n’avions pas les numéros de téléphone permettant de la contacter. Du coup, après avoir attendu une heure et demi, sollicités toutes les deux minutes par les chauffeurs de taxi, nous avons fini par en prendre un (une vieille Merco toute défoncée, pare-brise fendu, pas de ceintures à l’arrière – banquette réservée aux dames…) qui tant bien que mal a trouvé les locaux du BICE (« ne vous inquiétez pas, vous êtes entre de bonnes mains »… ce qui était vrai !). Après coup on a su que Djénébou, qui devait venir nous chercher, était bien sur place mais ne nous avait pas trouvés car il y a des travaux en cours à l’aéroport et 2 halls d’arrivée…

 

Bref, on est arrivés à bon port, délestés de quelques francs CFA mais entiers. Première nuit difficile, chaleur, stress qui a du mal à retomber, on n’a pas vraiment fermé l’œil. Au matin, on a retrouvé Suzanne, allemande de notre âge qui a passé 2 mois ici à réaliser une étude ethnologique sur les enfants maliens et notamment le troc des enfants. Elle nous a livré toutes sortes d’informations et nous a fait visiter le quartier… Déjà pressenti la veille au soir lors du trajet en taxi, le choc : tout est tellement loin de ce que nous connaissons. On s’y attendait, évidemment, mais c’est différent lorsque l’on prend réellement la mesure des choses. Circulation bordélique (traverser la rue relève du challenge !), des gens partout dans la rue, qui semblent attendre quelque chose (on ne sait pas bien quoi) ou vendent des petites choses (cartes de téléphone, fruits et légumes, petit bazar, …), les enfants pieds nus qui jouent et nous hèlent : « Toubab ! », la terre rouge au sol en guise de chaussée, remplacée par du goudron dans certaines rues, … On fait quelques emplettes (pain, eau) et on retourne au centre, où on rencontre l’équipe. Tout le monde est vraiment très gentil, nous souhaite la bienvenue, discute avec nous (quelques uns tentent l’échange en bambara… malgré nos quelques heures de cours, nous nous trouvons bien démunis !). Ca fait du bien !

 

Le chauffeur du Bice, Kadibou, nous emmène dans un supermarché libanais pour nous ravitailler (c’est cher mais on ne trouve pas tout dans les épiceries de quartier). On se limite au minimum (un fromage, riz, pâtes, thon en boîte, huile, vinaigre) et on complète nos achats par des fruits et légumes, chez des marchandes à proximité. On profite aussi de sa présence pour chercher des puces de téléphone, et tenter de faire débloquer celui d’Amélie : comme en France, impossible ; on achète donc un téléphone pas cher pour pouvoir communiquer entre nous  (Thomas a déjà un téléphone débloqué) et avec les Maliens sans payer les yeux de la tête. Cette fois, grâce à Kadibou, les prix que nous avons payés sont corrects. Sans lui en revanche, on se serait sans doute fait avoir ! Ici, il est nécessaire d’avoir de bon repères concernant les prix et l’un des premiers réflexes à acquérir consiste en l’apprentissage de l’art de la négociation…

 

Pour tout cela, Kadibou nous a emmenés sur l’autre rive, et nous avons donc découvert le grand marché : une fourmilière géante où l’on trouve de tout (et même des panneaux solaires !), dans un mélange de couleurs et de sons assez incroyable. Premier aperçu de la ville donc, on a les yeux grands ouverts, il y a tant à voir partout, des gamins qui portent des sacs trois fois plus gros qu’eux aux nouveaux bâtiments de la cité administrative offerte par la Lybie, de la largeur tranquille et impressionnante du fleuve Niger au panneau incongru souhaitant la « bienvenue à Alain Juppé, maire de Bordeaux »…

 

Au déjeuner, le repas nous est offert par l’équipe : riz et sauce au bœuf. Cela ressemble à un ragoût, plutôt épicé, c’est très bon (l’assiette est tellement remplie que Thomas a l’impression de gravir un Everest culinaire). Ensuite, sieste bien méritée : on s’écoule pendant deux heures. A 16.00, nous avons rendez-vous avec Kalifa, ami malien du cousin de la mère d’Amélie. Il nous emmène chez lui, où il tient une chambre à notre disposition en cas de besoin. La maison est moderne et bien équipée : électricité et eau courante, ventilation, clim, traitement anti moustique des murs, télévision avec le câble : Kalifa, qui a son entreprise de transport routier, est un homme à l’aise ici au Mali. Encore une fois nous sommes accueillis comme des rois, tout nous est proposé (utiliser la voiture de Mme si besoin, venir dormir quand on veut, venir dîner tous les soirs si on le souhaite, profiter du chauffeur pour aller au pays dogon, …). Nous sommes  invités à dîner : viande de bœuf à nouveau, frites et crudités : première rupture des ‘‘interdits’’ sanitaires au cours de ce repas -eau non embouteillée et crudités- mais comment refuser ce qui est offert avec tant de gentillesse ?! Conversation intéressante avec Kalifa sur le Mali d’aujourd’hui : religion et traditions, position du gouvernement, corruption, etc. Nous en profitons également pour observer la répartition des rôles dans la maison : Fatoumata cuisine, met la table, apporte les mouchoirs et les boissons… Et Kalifa nous accueille, discute, regarde avec nous le match Liverpool / Fiorentina. Fatoumata ne dîne pas avec nous, expliquant qu’elle ne peut pas car elle n’est pas lavée ; les garçons de la famille non plus : ils mangeront ensemble après le match.

 

Nous rentrons vers 21.30, sous un orage magnifique, changeons de chambre (nous récupérons celle de Suzanne, plus agréable, avec sa salle de bains privative), nous installons. Mise en place de la moustiquaire, douche (il n’y a pas d’eau chaude, mais quel bonheur que la douche froide par cette chaleur), et enfin repos, après une première journée bien remplie !

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ven.

04

sept.

2009

Retour aux dures réalités

Après avoir passé un mois et demi entre nos différents cocons familiaux, le retour à la vie parisienne se profile. A la clé, les dernières (mais tout de même nombreuses) démarches administratives et autres qu’il nous faut effectuer (souscription d’une assurance, procurations à donner sur les comptes, RDV médicaux divers et variés, etc), les derniers achats, quelques examens pour Amélie, plein d’amis à voir et revoir avant de partir… De quoi remplir rapidement les journées et faire monter progressivement le stress à l’approche du départ…

 

Les vacances ont été bien utiles dans l’avancée de nos lectures africaines, même si nous avons été un peu moins productifs sur la fin et que l’apprentissage du bambara a été provisoirement mis entre parenthèses, dans l’attente des leçons que nous souhaitons prendre à notre retour à Paris. Nous avons également un peu complété ce site, comme vous l’avez peut-être remarqué (cf. notre dernier article) ! Nous avons pu tester notre matériel de camping (tente, sacs de couchage, tapis de sol) : satisfecit général, mais pour le confort, on repassera !

 

Et cette semaine, Amélie a reçu une formation de l'ONG pour laquelle elle va travailler, lui permettant de mieux appréhender son rôle à Bamako, qui promet d’être passionnant et fort en émotions. Elle a également pu profiter d’une mine d’informations et de conseils pratiques plus généraux de la part de l’équipe, qui connaît bien l’Afrique pour y avoir vécu et continuer à se rendre régulièrement sur le terrain.

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