mar.

20

juil.

2010

Back to Namibia

[Tape sur un clavier QWERTY sud-africain, desoles pour les accents... Photos a venir - il faut qu'on fasse une selection...]

 

Nous sommes restes trois semaines en Namibie. Un peu moins que ce que nous avions souhaite au depart, notamment parce que plusieurs de nos projets n’ont pas pu se realiser faute de vehicule (passer du temps dans un village, ou quelques jours dans une ferme). Pas facile d’atteindre les zones rurales, tres peu desservies par les (rares) transports en commun. Que l’on a testes, en partie : le train (Transnamibia) est une experience memorable en soi… Tres abordable, permettant de ne pas “perdre de temps” puisque la plupart des trajets se font de nuit… En revanche, confort minimal (sans que l’on puisse voir une reelle difference entre 1ere et 2eme classe) : pas de couchettes, diffusion de film jusque 23.00 au maximum du volume… Et pour peu que vous heritiez de voisins indelicats braillant et mangeant des chips avec force froissements du paquet au milieu de la nuit, nous vous garantissons une nuit sans sommeil.

 

En dehors des villes, assez bien reliees au reste du pays, il n’existe pas vraiment de villages tels qu’on les connait en Europe, sauf au Nord du pays (zone la plus densement peuplee). Dans les zones desertiques, qui recouvrent la majorite du pays, on trouve plutot des habitations, parfois regroupees par deux ou trois, des fermes ou des lodges, espaces de plusieurs kilometres. En Namibie, on est presque toujours au milieu de rien…

 

Pays des grands espaces donc, proximite avec la nature. Comme un peu partout dans les pays que nous avons traverses, d’ailleurs, ou la nature n’est jamais tres loin meme en ville (a part dans les capitales). La partie itinerante de cette aventure a donc ete l’occasion pour nous de nous ressourcer… Nous en sommes arrives a apprecier pleinement les douches en plein air, pour la sensation si agreable au final d’etre tout nu en plein air, entoure par la campagne environnante, deux ou trois oiseaux moqueurs vous jaugeant depuis l’arbre voisin…

 

Bref, tout cela pour dire que la nature fait partie des arguments de vente de la Namibie dans les brochures touristiques. Et il est vrai que l’on en a eu a revendre.

 

Tout d’abord au Nord, vers les Victoria Falls et la bande de Caprivi. Prenez une carte de la Namibie : vous voyez cette bande de terre au Nord du pays (450 kms de long, 30 de large), qui file droit vers le Zimbabwe en longeant les frontiers angolaise, zimbabweene et zambienne ? C’est ca, la bande de Caprivi. Temoignage d’une epoque ou les frontieres etaient taillees au cordeau par des puissances coloniales avides d’asseoir leur pouvoir. En l’occurrence, les Allemands negocierent avec les Anglais, en echange de l’abandon de leurs interets a Zanzibar, l’inclusion de cette bande de terre dans le territoire namibien. Ce qui leur permettait d’atteindre le fleuve Zambeze… et de resoudre le probleme de l’acces a leurs autres possessions, “malheureusement” situees en Afrique de l’Est (ex Tanganyka, aujourd’hui les Etats du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie…).

 

Au Nord donc, nous sommes alles voir les chutes Victoria. Pas donne l’expedition, les Zambiens se plaisant a taxer pour tout et n’importe quoi (ils ont trouve le filon : une taxe “empreinte carbone” ! Un peu ironique dans des pays ou la protection de l’environnement est le cadet des soucis… mais bon) et a faire payer des visas hors de prix. Mais le jeu en vaut la chandelle : les chutes sont vraiment impressionnantes (9100 m3 d’eau par seconde pendant la saison des pluies). Panel de sensations : grondement de cette incroyable masse d’eau en tombant au fond du precipice (plus de 100 metres de haut), nuage de goutelettes qui remonte d’en-bas et vous trempe en un temps record,… Un regret : ne pas avoir profite de l’occasion pour admirer aussi le cote zimbabween, plus lointain et panoramique (mais nous n’avions plus de dollars US et les amis qui nous accompagnaient ne souhaitaient pas traverser la frontiere).

 

Ce fut egalement notre initiation avec les parcs animaliers et reserves, au sein de la Mahango reserve (pres de la frontiere avec le Botswana) et du Mudumu National Park. A vrai dire, nous avions déjà pu voir quelques bestioles le long des routes – eh oui, en Namibie, on prend sa voiture et on croise des singes, des antilopes, des girafes, ou des hyenes (moins sympa mais plus rare). Ashok, notre hote couchsurfer, nous a permis de completer un peu le bestiaire (cf. les photos). On n’a pas trop aime la balade en camion-touristes-safaris avec guide ; c’etait plus rigolo rien qu’entre nous en voiture (pas un 4x4 : le bas de caisse a parfois un peu racle le sol…) : on se prend au jeu, finalement... Mais le meilleur reste a venir puisque nous avons, folie de ce voyage, reserve une marche de 4 jours en pleine brousse dans un parc sud-africain – avec rangers armes (courageux mais pas temeraires…).

 

En fait, nous avons deja eu notre lot de frayeurs animalesque. Nuit en camping, a cote du lit d’une riviere (assechee a cette époque de l’annee), bordes par des bosquets protecteurs. 3 heures du matin : des bruits bizarres commencent a se faire entendre : branches d’arbres cassees par dizaines. Ca dure un moment. On a bien notre petite idée mais pas moyen de verifier : en camping, quand des bêtes sauvages passent dans les parages, il faut faire le mort dans sa tente, aussi silencieusement que possible. On n’en mene pas large, au fond de notre petite tente fragile, on n’ose meme plus bouger dans nos sacs de couchage en plume pas tres discrets… Plus tard dans la nuit, les bruits reprennent, encore plus inquietants : de la ferraille qui se tord, des trucs metalliques qui tombent. Gloups : la voiture de location… C’est seulement au lever du soleil que cela se calme. Les chiens de nos voisins sud-africains commencent a s’enerver : un peu tard, eux aussi ont fait les morts au plus pres du danger ! On sort prudemment de notre tente… et les traces au sol confirment notre intuition : une famille d’elephants, 2, peut-etre 3, sont venus nous rendre visite. Ils sont passes a 4 metres de la tente, qu’ils ont consciemment evitee. Et ils ont tout casse dans la “salle de bains” et les WC rustiques du camping : renverse le reservoir d’eau, arrache les tuyaux, defonce la cloture… Tout ca pour aller s’abreuver ! La voiture de location, elle, est encore entiere, ouf. Nous decidons d’aller voir dans le lit de la riviere s’ils sont encore la… Des barrissements nous indiquent que oui. Quelques minutes plus tard, nous les voyons traverser paisiblement, a quelques centaines de metres, papa, maman et petit…

 

Nous avons aussi pas mal sillonne le centre du pays. En voiture, que nous avons du nous resoudre a louer pour pouvoir sortir des itineraires couverts par les transports en commun. Pendant ces 7 jours, pas mal de kilometres au compteur (500 kilometres pour un Namibien, c’est comme Amiens-Paris pour nous…), et des paysages magnifiques, de desert en desert…

Dunes de Sossusvlei, dont certaines sont aussi hautes que la Tour Eiffel (300 m de haut, les plus grandes du monde) – et comme le dit une de nos amies couchsurfeuse, c’est “quite challenging” a grimper… Mais la magie de voir le lever du soleil dans cet environnement le merite bien.

Desert du Namib, et son centre de recherche Gobabeb perdu au milieu de rien, ou les etoiles sont plus lumineuses et la nuit plus pure que n’importe ou ailleurs… Et les Naukluft Moutains surgissant d’un seul coup, leurs babouins, leurs zebres de montagne (et leur itineraire de randonnee sur lequel on a bien galere…).

Desert de la Skeleton Coast, son brouillard epais, sa colonie de phoques (puante mais marrante), sa capitale Henties bay, ville de pecheurs un peu fantome aux patronnes de camping germaniques malaimables et alcolos…

Brandberg moutains, Spitzkoppe, leurs sommets offerts aux alpinistes chevronnes (i.e.: pas nous !) et leurs peintures rupestres vieilles pour certaines de 5000 ans…

 

En dehors du desert, la Namibie compte aussi, evidemment, quelques villes. La plupart sont plutot de grosses bourgades residentielles (ce qui ne veut pas necessairement dire “bourgoieses”, loin de la) traversees par une rue principale, de part et d’autre de laquelle on retrouve les memes enseignes. Dans certaines d’entre elles, on retrouve de maniere caracteristique l’influence allemande, notamment a Swakopmund, ville cotiere a l’architecture assez connotee (dans le centre a tout le moins). On y trouve le Treffpunkt Café, on peut y deguster des Apfel strudel… Les noms de rue sonnent aussi germanique, et les drapeaux allemands flottaient sur les voitures pendant la Coupe du monde (enfin, jusqu’aux demi-finales, eheh). D’une maniere generale, les souvenirs de la colonisation allemande abondent partout ; a Windhoek aussi, entre la Mozart Strasse, les Buchhandlung, la langue Afrikaner dont l’on peut saisir quelques mots si l’on est germanophone…

 

Certains considerent que la France a eu la pire des politiques colonialistes. Loin de nous l’idee de rentrer dans ce jeu de classement entre les colonisateurs europeens… Rappelons simplement que les Allemands, debarques en Namibie (alors appelee Sud-Ouest africain) en 1884, rencontrerent dans leur avancee une forte resistance de la part des peuples autochtones, notamment les Nama (Hendrick Witbooi) et les Herero (Samuel Maherero). Ce qui conduisit a une lutte armee extremement violente – et a ce qu’on appelle aujourd’hui le genocide des Herero, victimes d’abord de massacres puis, pour les survivants, de mauvais traitements dans des camps de concentration. De 80 000 Herero avant la colonisation, on est passé a 15 000 en 1910… Ce n’est qu’au lendemain de la premiere guerre mondiale que les Allemands seront contraints de renoncer a leurs possessions (Traite de Versailles) ; de nombreux colons allemands resent cependant sur place. La Namibie est placee sous mandat d’administration sud-africain… Et c’est le debut de la recolonisation : l’Afrique du Sud annexe progressivement le pays, jusqu’a en faire sa 5eme province et a y appliquer le regime d’apartheid.

 

A partir de 1945, la revolte contre la presence sud-africaine prend forme dans le pays, menee notamment par un chef traditionnel herero, Hosea Kutako, qui porte la voix de la Namibie devant les Nations-Unies. Des mouvements de resistance sont crees, dont les principaux sont la SWANU (majoritairement herero) et la SWAPO (mouvement secessioniste ovambo). La communaute internationale se mele du conflit, plusieurs resolutions de l’assemblee generale de l’ONU condamnant l’attitude sud-africaine des les annees 1960 (revocation du mandat, objectif d’independence de la Namibie – “resolution 435”). Ce n’est pourtant qu’en 1990, au terme d’un long processus, que le pays entrera vraiment dans la communaute internationale, après la redaction d’une constitution et les premieres elections presidentielles portant Sam Nujoma (SWAPO) a la tete de l’Etat. La Namibie est ainsi le dernier Etat africain a avoir obtenu son independance… Jeune Etat donc, qui a faire face a un certain nombre de challenges (cf. notre billet precedent). Rendez-vous dans 10 ans...

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jeu.

08

juil.

2010

1ères images de la Namibie

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jeu.

08

juil.

2010

Namibia, première approche

En guise de clôture de notre séjour en Afrique de l'Ouest, un peu entre deux eaux, nous avions décidé de prendre quelques jours de repos / travail. Aussi, après

  • quelques rendez-vous sur Accra (organisation de lutte anti-corruption, réseau africain pour le développement, dîner avec des amis, …),

  • la visite du musée national, aux collections plutôt riches mais assez mal mises en valeur,

  • la rencontre à Cape Coast de l'équipe du projet Baobab, ONG dont l'objectif est d'amener à l'école les enfants non scolarisés ou déscolarisés de sa zone d'intervention – et de leur donner, au-delà des matières théoriques, des compétences pratiques leur permettant d'exercer un métier (CR... à venir...),

nous avons passé nos derniers jours complètement isolés sur un bout de plage à Cape Three Points.

Cape Three Points, c'est un petit paradis : entre les embouchures de deux rivières, une étendue de sable fin, l'océan, et quelques bungalows plantés là par Akwasi et Ketty, qui ont un projet d'éco-lodge / développement communautaire (sur lequel on reviendra aussi plus tard). Trois jours au calme... Travail : tentative -manifestement pas totalement couronnée de succès- de rattraper notre retard dans la rédaction d'articles et CR, préparation de la partie Afrique australe du voyage. Baignades, enfin possible en prenant garde aux courants, si agréables – imaginez-vous, pas de frisson qui recroqueville les orteils en rentrant dans l'eau, tellement elle est bonne ! Dégustation : les langoustes locales, délicieuses... Et aussi des balades, lectures, discussions avec les propriétaires des lieux, etc.

 

Et puis le vol vers l'Afrique australe. Comme aurait dit Nougaro, dès l'aéroport, on a senti le choc... La température d'abord : on a perdu 30 degrés en quelques heures ! Vent glacial sur Johannesburg puis Windhoek : ici, c'est l'hiver – et ça se sent (même si le thermomètre peut afficher jusque 25 à 35° en journée, suivant l'endroit où l'on se trouve).

 

Les bâtiments et infrastructures ensuite : nous voilà revenus, brutalement, dans la société de consommation, supermarchés et malls à l'américaine, carrelages et vitrines brillants et aseptisés, cafés cosy, multitude d'objets offerts à votre pouvoir d'achat – et plus seulement de l'utilitaire : on retrouve les babioles, la décoration, les trucs et les machins jolis mais inutiles, les mêmes articles disponibles dans 4 marques différentes… Une ville illuminée le soir, des poubelles dans les rues, des feux de signalisation et des panneaux directionnels. Modèle américain dans les quartiers que nous traversons : vastes maisons individuelles, souvent avec piscine, entourées de barbelés ou sous surveillance vidéo, une voiture par personne en âge de conduire, entretien par des femmes de ménage et jardiniers... La route entre l'aéroport et Windhoek, en excellent état – tout comme le taxi flambant neuf qui nous y emmène : ici, point de transports en commun, point de taxis collectifs ou de minibus.

 

En fait si, ils existent bien en ville – mais, comme nous dit une jeune Namibienne, « personne ne les prend, c'est pour les femmes de ménage... ». Car c'est cela aussi la Namibie, au-delà des sublimes paysages de cartes postales : un pays comptant parmi les plus fortes inégalités au monde. D'après les chiffres de 1993 (nous n'en avons pas trouvé de plus récents concernant la Namibie), le pays est le dernier (sur 124 pays étudiés) dans le classement selon l'indice de Gini, qui mesure « le niveau de distribution des revenus : le 0 signifie que les revenus sont uniformément répartis alors que le chiffre 1 correspondrait à l'accaparement par une seule personne de toute la richesse nationale » (source : Wikipédia). Le coefficient de la Namibie en 1993 était de 0,707 (contre 0,408 pour les Etats-Unis, 0,327 pour la France et 0,247 pour le Danemark – précisons que les données sont plus récentes pour ces 3 pays). Ce qui se traduit plus pratiquement : 75% de l'économie est sous contrôle de 5% de la population et 55% de la population vit avec moins de 2 $US par jour (PNUD, 2005).

 

Ces inégalités, nous n'avons fait que les frôler du bout des doigts pendant les 3 semaines (déjà) passées ici. Très clairement, deux mondes coexistent, se croisent parfois, mais ne se rencontrent pas vraiment. L'apartheid a pris fin ; pourtant, l'un de ces mondes est très majoritairement blanc, l'autre très majoritairement noir et coloured (métisse), quand bien même une certaine élite noire a émergé depuis l'indépendance du pays en 1992 (on vous reparlera de l'histoire de la Namibie un peu plus tard).

 

Ces inégalités, elles se matérialisent un peu partout pourtant, si l'on veut bien y prêter attention.

Dans ces villages du Nord du pays, semblables par bien des côtés aux villages d'Afrique de l'Ouest : absence d'eau potable et d'électricité, constructions de terre, revenus dépendant d'une agriculture de subsistance, enfants dans les rues et non à l'école, possédant pour tout jouet un pneu qu'ils poussent à l'aide d'un bâton...

 

Dans les townships qui se greffent aux grandes villes, Katutura à Windhoek, Mondesa et DRC à Swakopmund : chômage ou boulots aux salaires de misère, petites maisons colorées au toit de tôle abritant bien plus de monde qu'elles ne le devraient, assemblages de bric et de broc (tôle, bois, carton, …) quand l'argent pour vivre dans une vraie maison manque, « shebbeens » à tous les coins de rue (bars et lieux de vente d'alcool dans les townships)... Les traces de la ségrégation sont encore bien visibles au niveau de l'urbanisation, même si un début de mixité sociale semble s'installer en certains endroits. Encore faut-il préciser que ce mouvement s'opère à sens unique : si la classe moyenne noire émergente vient s'installer dans les quartiers plus cossus, point en revanche de blancs dans les quartiers noirs.

 

En ces hommes et ces femmes tentant de vendre aux touristes de passage les pierres semi-précieuses (ou le verre, s'ils tentent une arnaque) qu'ils vont chercher au prix de longues heures d'effort dans les montagnes où ils ont planté leurs pauvres maisons au milieu de rien.

 

Au moins, ce dont sont riches tous les Namibiens, c'est d'espace. Certains y fleurissent, d'autres y végètent.

 

 

 

 

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sam.

26

juin

2010

Coupe du monde

Comme vous le savez tous (puisque vous sans doute eu à subir des JT consacrés au moins pour moitié aux états d'âme, déboires et défaites des Bleus – heureusement, votre calvaire est fini, réjouissons-nous !), la Coupe du Monde se tient cette année en Afrique du Sud. Nous nous souvenons, l'année dernière, alors que nous préparions notre voyage, des articles pessimistes que nous lisions, selon lesquels le pays ne serait jamais prêt à temps, les stades ne seraient pas construits, les transports ne suivraient pas, l'hôtellerie non plus... Il semble que la nation arc-en-ciel ait pourtant tenu ses promesses, pour le plus grand bonheur des fans du ballon rond et pour la plus grande fierté de ses citoyens.

 

La fierté, c'est un peu ce que ressentent tous les Africains en ce moment. Pourquoi ?... Les journalistes de tout bord l'ont sans doute martelé, mais il est bon de rappeler que c'est la première fois, depuis les débuts de la Coupe, que celle-ci a lieu dans un pays africain. Aucun Européen ne peut s'imaginer cela – l'évènement s'est déroulé tant de fois chez nous que cela n'a presque plus rien d'exceptionnel.

 

La fierté et la fièvre demeurent quand bien même les défaites de la quasi-totalité des équipes africaines aient provoqué d'intenses déceptions. Déceptions vite mises de côté, pour supporter de manière unie la seule équipe du continent encore en lice à l'issue des éliminatoires, les Black Stars du Ghana. Imagine-t-on les Anglais supporter, par solidarité européenne, les Français jouant contre disons, le Brésil ? Ou les Français supporter les Allemands contre ce même Brésil ?...

 

Quand on connaît la passion des Africains pour ce sport, quand on se rend compte qu'ils regardent le moindre match diffusé sur leurs chaînes, quand on voit vibrer à l'unisson hommes, femmes et enfants d'un même pays pour supporter leur équipe, comme nous l'avons vu au Ghana, au Mali ou même ici en Namibie (où l'on supporte l'Afrique du Sud, en général), on comprend mieux l'importance que cette Coupe revêt ici. Et mieux encore si l'on est conscient que, comme nous l'ont dit plusieurs personnes : « This will probably happen only once in our lifetime » (« Cela n'arrivera sans doute qu'une fois dans notre vie »).

 

Etre sur ce continent en ce moment, même sans être de grands amoureux du foot, même sans se déplacer dans un stade sud-africain, c'est partager une goutte de cet enthousiasme débordant, c'est être « in the right place in the right time ». C'est se dire aussi que, peut-être, grâce aux nombreux reportages sur le continent et sur l'Afrique du Sud qui ont à l'occasion probablement été diffusés en Europe, en Amérique, en Asie, de nombreux préjugés et idées reçues tomberont ?

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