Bamako - Koutiala

Nous sommes bien arrivés à Bamako, vendredi en fin de journée. Les 37 degrés à la sortie de l'avion sont rudes à supporter (on monte à 45 en journée en ce moment). Nous avons passé la nuit dans la maison bamakoise de Kalifa, et avons quitté la capitale hier à 14 heures pour arriver à Koutiala hier soir, sans encombre. Nous repartons demain vers le Burkina... Tout va bien.

 

Pour vous réhabituer, comme nous, au Mali, nous avons choisi de vous raconter notre trajet en car entre Bamako et Koutiala. Mais ça pourrait être n'importe quel trajet en car en Afrique de l'Ouest...

 

L'histoire commence la veille du voyage, ou le matin pour l'après-midi, avec l'achat des billets à la gare routière. Bousculade au guichet, la queue n'en est pas une, on se fait joyeusement doubler, on attend parfois les guichetiers, occupés à quelque chose d'autre (manger, discuter, …) alors que les clients s'amoncellent devant le guichet...

Toutefois, un peu de patience plus tard, le précieux sésame est finalement obtenu sans encombre.

 

Ça se poursuit avec le rendez-vous, en général une demi-heure avant le départ du car. Dépôt en soute des bagages, sur lesquels sont apposés des bandes d'une sorte de sparadrap sur lesquelles sont indiquées la destination et le numéro du billet. Plutôt bien organisé !

 

5 minutes avant le départ du bus, c'est l'appel. Pas toujours facile de reconnaître les noms français africanisés (Le Provost peut se transformer en Post...), concentration donc de rigueur.

Les passagers sont appelés les uns après les autres en fonction du moment auquel ils ont acheté leurs billets. Premiers à s'être déplacés, premiers à monter dans le car – et donc à pouvoir choisir leur place. Importance stratégique donc d'être dans les premiers – pour pouvoir se mettre en dessous des bouches d'aération de la travée centrale et éviter surtout les banquettes du fond sous lesquelles chauffe le moteur... Ca peut sembler anecdotique mais lorsque la température extérieure monte à 45 degrés, il faut compter plusieurs degrés supplémentaires à l'intérieur du car... Pour notre aller à Koutiala, Amélie a acheté un éventail local en plastique tressé et manche en bois, qui s'est révélé fort utile. Certaines compagnies affichent pourtant des bus climatisés : le petit surplus dans le prix du ticket n'est alors pas un luxe ! Le problème est que le bus en question peut très bien rouler pendant les 4/5ème du voyage avec les trappes de plafond ouvertes comme n'importe quel bus non climatisé. La climatisation n'arrive que sur la fin du voyage pendant quelques minutes avant l'arrivée. Probablement dans un souci d'économies ?

 

Une fois installés, il faut attendre encore que le car démarre. Toujours en retard de 15 à 30 minutes en général...

 

Et puis le trajet lui-même. Plusieurs heures bien au chaud, accompagnés parfois par la radio ou la TV (en général à fond, les boules Quiès ne permettant qu'une légère atténuation du vacarme), ponctuées par les arrêts (fréquents).

 

Eh oui : il y a les postes de contrôle, les gares de transit dans les villes importantes... et tous les autres arrêts, parfois sans raison identifiée. A chaque fois, la moitié des passagers descendent, tant bien que mal puisque les bagages encombrent la travée centrale, pour acheter qui de l'eau, qui des bananes, qui du dibi (viande de mouton grillée emballée dans du papier craft... très odorant lorsque les heureux gourmands ouvrent le paquet dans le bus, les voisins apprécient !), … Les vendeurs et vendeuses entrent parfois dans le car, au son des « Dji bê », « Gato bê », « Pomme bê » (il y a de l'eau, des gâteaux, des pommes...). A la fin du trajet, le car ressemble à une poubelle géante : les passagers balancent leurs ordures sans aucun scrupule sous les sièges et dans les travées (bouteilles vides, pelures de bananes, papiers gras, …).

 

Si on n'a pas de chance, on peut être confronté à une panne... Pas très drôle d'être coincés au milieu de nulle part, par une chaleur écrasante, en n'ayant d'autre solution que d'attendre que ça se passe... Ça a failli nous arriver hier, à 20 kilomètres de Koutiala : le car s'arrête, le chauffeur descend... et ne remonte pas. Certains passagers le suivent, parlent de panne... Oups. Après 20 minutes, nous redémarrons malgré tout, sans avoir su quel était le problème.

 

A l'arrivée à la gare routière, il faut encore écarter les sollicitations insistantes des taxi men « Tsss tsss, taxi, taxi » et récupérer les sacs (maniés en toute délicatesse). Ça y est, le voyage est terminé... Un peu folklo, assez fatiguant, mais finalement on arrive à bon port, et c'est bien ça le principal !

Écrire commentaire

Commentaires: 0