jeu.

19

août

2010

Afrique du sud, un condensé !

Nous voilà à Johannesburg. La dernière étape du voyage... Chaleureusement accueillis par Catherine, Joe et Khanya, nous en profitons pour nous attarder sur l'histoire mouvementée du pays, que nous avions assez peu abordée jusqu'ici. Avec la chance de bénéficier de leur expérience à tous les trois – Joe a été l'un des cadres dirigeants de l'ANC, qu'il a rejointe dès 1950.

Et nous nous sentons vraiment ignorants. Nous découvrons tout ou presque du combat mené par l'ANC contre le régime d'apartheid, du Congrès du peuple de 1955 au massacre de Sharpeville en 1961 – qui marqua un tournant dans la lutte, du mouvement pacifique à la lutte armée. Les 27 ans de prison de Nelson Mandela, évidemment, mais de tant d'autres aussi, et l'exil, long et difficiles, de ceux qui n'avaient pas été emprisonnés. Le soutien du parti communiste. La cruauté du régime Afrikaner, les pass pour circuler dans les villes, la discrimination jusqu'en prison (60 centimes de rand par jour pour nourrir une prisonnière blanche, 30 pour une Indienne ou métisse, 15 pour une noire...), les lois iniques interdisant tout ou presque... Le soutien plus ou moins avoué de la France au régime blanc – intérêts à protéger obligent (vente de centrales nucléaires, achat de l'uranium namibien, …). La presque guerre civile dans les townships à la fin des années 1980.

 

Si l'apartheid a pris fin en 1994, les stigmates en sont encore visibles – et les problèmes auxquels les Gouvernements successifs de l'ANC (Nelson Mandela, Thabo Mbeki, Jacob Zuma) doivent faire face nombreux. Logement, santé, éducation, criminalité... n'en sont que quelques uns. Les townships sont les premiers touchés. Mais difficile de les faire disparaître au profit de logements plus décents, lorsque leurs habitants résistent pour diverses raisons : refus de quitter un environnement dans lequel on a vécu toute sa vie ; réticence à l'idée de devoir à l'avenir payer un loyer, quand on n'en paie pas en habitant un bidonville ; et pour les criminels, aucune envie d'abandonner des zones de non-droit servant de planques et dans lesquelles les policiers n'osent guère s'aventurer.

 

Si tout cela peut sembler n'être guère positif, il faut replacer les choses dans leur contexte : la fin de l'apartheid ne date que d'il y a 16 ans... Et beaucoup a été fait depuis. Difficile de régler toutes les difficultés d'un seul coup ! Qui plus est, ces difficultés ne sont finalement pas si éloignées de celles que connaissent nos pays, même si cela se pose sans doute dans une proportion moindre. Pas la peine donc de trembler à la seule évocation de l'Afrique du Sud ou de Johannesburg, en se laissant prendre aux sirènes des médias français faisant leurs gros titres sur le business des sociétés de sécurité, etc. En ce qui nous concerne, pendant ces 5 semaines dans « l'un des pays dont la criminalité est le plus forte », le plus grave qu'il nous soit arrivé (bien que nous ayions emprunté les transports en commun, marché, et même fait du stop...) a été une « tick-bite fever » (infection à cause d'une piqûre de tique) pour Amélie. Mieux vaut donc venir se rendre compte sur place, et voir tout ce que le pays a par ailleurs la chance d'avoir à offrir !

 

Petit aperçu, par le biais de nos deux paires d'yeux – qui, par la force des choses (temps et budget limités) ont laissé de côté bien d'autres choses à découvrir !

 

4 jours dans la Hluhluwe Game Reserve – parc animalier au Nord Est du pays. 4 jours à marcher dans le bush, sa poussière brune, ses odeurs d'herbe sèche, sur les traces des Big Five (lion, éléphant, léopard, rhinocéros, buffle). A tenter de reconnaître les empreintes plus ou moins fraîches de toutes ces charmantes bestioles. A écouter le feulement des lions en pleine nuit, tuant un buffle à moins d'un kilomètre. A retenir notre souffle (même protégés par deux rangers avec fusils, on se sent vulnérable...) en admirant lions et rhinocéros blancs à moins de 30 mètres. A observer depuis la falaise le manège des impalas, girafes, kudus, éléphants, zèbres et autres oiseaux en contrebas...

 

Calme reposant et vivifiant des majestueuses montagnes du Drakensberg. Balades de montagne au milieu des lacs, sous l'œil tranquille des vaches locales. Excursion au Lesotho (mais si, vous savez, ce petit pays coincé au milieu de l'Afrique du Sud, surnommé « le royaume dans les nuages » car s'étendant sur un plateau à plus de 2000 mètres) par le légendaire Sani Pass et ses 27 abrupts lacets accessibles seulement à pied ou en 4x4... Soirées sympathiques près du feu, dans la salle commune du Backpackers, faites de rencontres de toutes sortes de voyageurs, jeunes, moins jeunes, de toutes nationalités...

 

Bastille Day à Franschoek, le week-end le plus proche du 14 juillet. Franschoek signifie en Afrikaner « le coin des Français ». Et pour cause : l'Afrique du Sud compte un certain nombre de descendants hexagonaux – dont les ancêtres huguenots fuirent les guerres de religion en France, se réfugièrent en Hollande et finirent ici, dans la région du Cap, à cultiver du vin. Qui est plutôt bon, d'ailleurs ! Et en ce Bastille Day, l'occasion est donnée de goûter aux différents crus, puisqu'est organisée une séance de dégustation géante sous un grand chapiteau, avec force bérets et drapeaux bleu / blanc / rouge... Ambiance sympathique bien qu'un peu artificielle dans cette petite ville elle-même artificielle. On termine pompettes, cela va sans dire, puisqu'ici dégustation n'implique pas de recracher le vin – et que l'entrée donne droit à 5 (petits) verres...

 

Une nuit dans un hôtel 5 étoiles à Stellenbosch. Invitation par le propriétaire, oui monsieur, oui madame. Totalement imprévu, totalement apprécié... Voilà le genre de choses que le voyage rend possibles ! Et découverte au passage de la ville, dans une vallée viticole proche de Franschoek. Passés la veille dans deux townships avec l'un des projets que nous avons rencontrés, nous remarquons la différence avec le centre ville coquet, propret – et blanc...

 

Gastronomie locale... A la fois classique et inventive, rarement décevante. A noter, le braai (barbecue) est tout un art ici. On s'en rend compte au vu des trousses d'ustensiles fièrement arborées, genre trousse de secours ou trousse à couture en taille x10... sauf qu'il y a là-dedans 2 ou 3 broches, des pinces, des couteaux, … Il faut dire que la viande rouge et les saucisses sont particulièrement bonnes. Il y a aussi le biltong, petits morceaux de viande séchée (boeuf, diverses antilopes, autruche) à grignoter, put être très gouteux également. Et puis également, sous l'influence anglaise, on trouve partout d'excellents muffins, carrot cakes et autres délices. Quant au vin, les cépages sont assez peu variés (merlot, chardonnay, sauvignon blanc, cabernet sauvignon, pinot noir, shiraz le plus souvent) – mais n'ont pas grand chose à envier aux crus français...

 

Et puis les ambiances urbaines (cf. notre précédent billet). Chacune des grandes villes que nous avons traversées a sa propre âme, ses propres ambiances, de Cape Town l'Européenne à Johannesburg, cosmopolite et toujours en mouvement...

 

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mer.

11

août

2010

Afrique du Sud, patchwork

Durban, dimanche après-midi.

Berea, quartier blanc sur la colline. Personne dans les rues ensoleillées, aux maisons cossues cachées par des haies et des murs, seulement des voitures – le seul endroit montrant un peu de vie est le centre commercial du coin...

Centre-ville globalement vide de piétons à l'exception de quelques rues. Ambiance pesante, on se croise en évitant de se regarder, d'un pas rapide – l'endroit n'est pas très conseillé bien que pas formellement déconseillé...

La plage. La foule sur la plage. Le long de la promenade, dans l'ombre alanguie des buildings du centre-ville et du stade flambant neuf, les gens avancent paresseusement, se croisent, une glace ou un bout de pizza à la main. Arc en ciel de peaux : blanches, bronzées, mates, métisses, franchement noires. La nation arc-en-ciel, ça doit être un peu ça... Minorité indienne bien visible (la province du Natal a été annexée par les Anglais à la fin du 19ème siècle ; ils y firent venir « sous contrat » un grand nombre d'Indiens – en réalité le système s'apparentait à de l'esclavage. Ghandi fit partie de ces nombreux travailleurs et c'est à Durban qu'il développa ses idées sur l'action non-violente). On retrouve la religion musulmane : certaines femmes sont voilées de noir de pied en cap, contrairement aux musulmanes ouest-africaines, le plus souvent vêtues de manière « laïque ». Ambiance de fête foraine, en musique et en famille. Première fois que nous voyons vraiment des familles noires profiter d'un moment de loisir, ensemble : ici, on est suffisamment à l'aise pour se permettre un moment de repos et une friandise un dimanche après-midi, ici, les conventions sociales n'imposent pas une séparation hommes / femmes.

 

Cape Town. Long Street : des maisons victoriennes du 19ème siècle ont résisté à l'invasion des tours modernes poussées deux rues plus loin. Atmosphère londonienne, boutiques d'antiquaires et vieilles librairies, piétons flânant, agréable.

Khayelitsha, à une vingtaine de kilomètres du centre : deuxième plus gros township du pays après Soweto ; du monde dans les rues calmes et ensoleillées, goudronnées, femmes, jeunes, enfants discutant, jouant, travaillant de menus travaux ; maisons en dur ou baraquements précaires faits de tôle, de bois, de tout ce qu'on trouve, aux intérieurs simples mais pas dénués de tout confort (pour ce que nous avons vu... et cela nous a assez surpris).

Kloof Street : cafés et restaurants se succèdent, pleins des habitants du coin – tous Blancs, venus partager un café, un gâteau, une bière.

Neighborgoods market, le samedi à Salt River : une foule blanche, trendy, se presse au milieu des étals couverts de mets tous plus délicieux les uns que les autres (sur le rayon français, pâtés et fromages viennent directement de France deux fois par semaine par avion) et des rayons pleins de vêtements design. Les prix suivent le standing. A deux pas, les messieurs de la sécurité empêchent les gens susceptibles d'être des pickpockets ou voleurs de rentrer. Délit de faciès : avis aux looks de miséreux, dans ce quartier métisse très modeste : interdits de passage ! Enclave de confort -qu'on apprécie sincèrement quand on a la chance de pouvoir y accéder...- dans un monde plus pauvre.

 

Afrique du Sud, autre visage de l'Afrique. Une vraie palette à soi tout seul, des grandes cités cosmopolites aux bourgades provinciales, si différentes selon qu'elles sont à majorité blanche ou noire, des plages paradisiaques de la Wild Coast aux montagnes du Drakensberg... Des mondes si éloignés, qui ont encore du mal à faire davantage que se croiser. Pendant des années, les Blancs ont employé – ou donné du travail, selon le point de vue - les autres : serveurs, femmes de ménage, agents de sécurité, ouvriers agricoles, ouvriers en bâtiment. Ca change, tout doucement...

 

Reste un certain antagonisme, bien qu'on ne l'avoue qu'à demi-mot. On se fait peur les uns les autres. Ainsi de cette aimable pharmacienne d'une petite ville côtière, qui nous conseille en sous-entendus de ne pas faire du stop avec un Noir. Ou bien ce couple charmant qui nous emmène gentiment à notre backpackers à Durban (le taxi commandé à la gare routière ne s'est pas montré) : « Soyez très prudents ! Quand vous allez en ville, faites attention aux taxis, ils vous arnaquent. C'est dommage de dire ça mais le crime ici a beaucoup augmenté... Ca serait bien si le pays pouvait former un seul bloc comme il l'a fait pendant la Coupe mais maintenant c'est fini, chacun repart à la défense de ses propres intérêts ». Ou ce jeune couple, avec lequel nous passons une agréable soirée en backpackers, dont les visages se sont métamorphosés en nous entendant évoquer notre brève expérience du stop – indispensable pour arriver ici : les yeux écarquillés, les deux nous disent « Jamais nous on ne vous aurait pris en stop. On a trop peur. On ne pas savoir si tu ne vas pas sortir un flingue pour nous braquer... ». Alors même que le stop nous a, en l'occurrence, été conseillé par la réceptionniste du backpackers, très rassurante... la seule différence est qu'elle est noire, la réceptionniste.

 

Nous savons que le pays compte un fort taux de criminalité. Mais où est la part de fantasme et la part de réalité ? Les quartiers blancs sont barricadés derrière alarmes, barbelés et systèmes de sécurité ; dans beaucoup, on n'imagine pas faire un trajet de 10 minutes à pied... L'atmosphère en devient pesante, on voit un potentiel criminel derrière chaque visage... Pourtant, jusqu'à présent, nous n'avons assisté à aucun acte de violence quel qu'il soit, dans les grandes villes ou en dehors (les campagnes et petites villes étant en principe moins exposées).Même dans les grandes villes, les choses changent quand on commence à avoir des repères ; quand on se familiarise avec les lieux, on s'y sent plus à l'aise. Etait-on parano avant ou devient-on laxiste ? Quoi qu'il en soit, nous ne sommes pas les seuls Européens à trouver l'ambiance pesante et déconcertante. (NB : précisons que nous n'avons jamais entendu de propos racistes de la part des uns ou des autres ; tenus sur le ton du constat, ils traduisent surtout une méfiance, chargée d'excuses et de regrets.)

 

En tous cas, après avoir passé du temps en Afrique de l'Ouest, nous nous sentons tout de même plus à l'aise – à tout le moins dans les communautés blanches urbaines -, car nous retrouvons un certain nombre de codes sociaux et une façon de vivre proches de ceux que l'on connaît en Europe. Ce qui fait dire à un Camerounais rencontré sur un marché de Durban : « Ici c'est pas l'Afrique. La vraie Afrique on la voit en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest ». Un peu dans le même ordre d'idées, une Finlandaise expatriée en Namibie nous raconte que des amis lui ont présenté le pays comme « Africa for beginners » (l'Afrique pour les débutants). Les lodges et autres hotels s'enorgueillissent quant à eux, sur leurs brochures et sites web, d'offrir à leur clientèle tout le confort souhaité, plus « a taste of Africa » (un parfum d'Afrique) ou un « african sunset » (coucher de soleil africain).

 

Parce que l'Afrique du Sud et la Namibie ont, à tout le moins dans les grandes villes, développé un mode de vie plus occidentalisé (pour certains), elles ne sont plus perçues comme véritablement africaines. Encore une histoire d'imaginaire... Ici aussi c'est l'Afrique, un continent à plusieurs facettes, voilà tout ! Du Maroc au Congo, du Mali au Botswana, de l'Afrique du Sud au Kenya. 

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mer.

11

août

2010

Photos du Cap

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lun.

09

août

2010

J -10

Depuis les montagnes du Drakensberg, un petit mot rapide pour vous dire que tout va bien. On a plante notre tente ici pour une petite semaine avant de rejoindre Johannesburg. Enfin, si elle resiste : il parait qu'il va neiger aujourd'hui...

 

Au programme : travail et balades en montagne. Avant le retour, qui se profile pour tres bientot maintenant, on voudrait boucler nos comptes-rendus et autres choses a ecrire... Mais on ne pourra sans doute pas tout de suite les partager avec vous (pas de wi fi ni cle usb...).

 

A bientot !

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sam.

31

juil.

2010

Strandloper Trail

Ecrit le 29, posté depuis Durban

 

On a marché, marché, marché et encore marché... 56 kilomètres en 3 jours et demi, le long de la Wild Coast sud-africaine, sur les pas de tous les peuples de pêcheurs et autres marcheurs des sables qui nous ont précédés. Pas d'internet, peu de téléphone, peu de rencontres... Des étendues de sable fin, des rochers et des galets (tant qu'à la fin on en avait assez !), des falaises, des mouettes, des dauphins surfant les vagues (plein !)... Des coquillages de toutes formes et couleurs, entiers ou cassés en un sable grossier, deux rivières à traverser (froid), des soirées au feu de bois... 3 jours de soleil, une dernière matinée grise et humide. C'était bien. On y retournerait volontiers... Mais nos jambes endolories nous supplient du contraire. Au programme pour la suite : Durban, puis à nouveau 4 jours de marche dans le Hluhluwe-Imfolozi park (le parc animalier, avec les rangers armés, on en a déjà parlé) - sans internet non plus... Et ensuite ? Ensuite, on verra !

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jeu.

15

juil.

2010

Ca bosse dur...

Depuis la maison pleine de couleurs de Liz, qui nous accueille à Cape Town (nous y sommes arrivés mardi : ça y est, dernière partie du voyage...), en compagnie de Jack et Survivor, ses deux chiens que nous gardons pendant son absence, une tasse de thé fumant à la main (on a froid !), nous mettons en ligne quelques comptes-rendus de projets (et les photos !), résultat de quelques heures de travail ces derniers jours :

- notre visite au REN-LAC, qui lutte contre la corruption au Burkina ;

- les 3 jours passés à la Ferme de l'Espoir à Latian, toujours au Burkina ;

- la découverte du Centre de séchage des fruits tropicaux à Abomey au Benin.

 

D'autres devraient suivre très prochainement (on met à profit les trous de notre emploi du temps et le mauvais temps...).

 

Bises à tous !

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sam.

26

juin

2010

Coupe du monde

Comme vous le savez tous (puisque vous sans doute eu à subir des JT consacrés au moins pour moitié aux états d'âme, déboires et défaites des Bleus – heureusement, votre calvaire est fini, réjouissons-nous !), la Coupe du Monde se tient cette année en Afrique du Sud. Nous nous souvenons, l'année dernière, alors que nous préparions notre voyage, des articles pessimistes que nous lisions, selon lesquels le pays ne serait jamais prêt à temps, les stades ne seraient pas construits, les transports ne suivraient pas, l'hôtellerie non plus... Il semble que la nation arc-en-ciel ait pourtant tenu ses promesses, pour le plus grand bonheur des fans du ballon rond et pour la plus grande fierté de ses citoyens.

 

La fierté, c'est un peu ce que ressentent tous les Africains en ce moment. Pourquoi ?... Les journalistes de tout bord l'ont sans doute martelé, mais il est bon de rappeler que c'est la première fois, depuis les débuts de la Coupe, que celle-ci a lieu dans un pays africain. Aucun Européen ne peut s'imaginer cela – l'évènement s'est déroulé tant de fois chez nous que cela n'a presque plus rien d'exceptionnel.

 

La fierté et la fièvre demeurent quand bien même les défaites de la quasi-totalité des équipes africaines aient provoqué d'intenses déceptions. Déceptions vite mises de côté, pour supporter de manière unie la seule équipe du continent encore en lice à l'issue des éliminatoires, les Black Stars du Ghana. Imagine-t-on les Anglais supporter, par solidarité européenne, les Français jouant contre disons, le Brésil ? Ou les Français supporter les Allemands contre ce même Brésil ?...

 

Quand on connaît la passion des Africains pour ce sport, quand on se rend compte qu'ils regardent le moindre match diffusé sur leurs chaînes, quand on voit vibrer à l'unisson hommes, femmes et enfants d'un même pays pour supporter leur équipe, comme nous l'avons vu au Ghana, au Mali ou même ici en Namibie (où l'on supporte l'Afrique du Sud, en général), on comprend mieux l'importance que cette Coupe revêt ici. Et mieux encore si l'on est conscient que, comme nous l'ont dit plusieurs personnes : « This will probably happen only once in our lifetime » (« Cela n'arrivera sans doute qu'une fois dans notre vie »).

 

Etre sur ce continent en ce moment, même sans être de grands amoureux du foot, même sans se déplacer dans un stade sud-africain, c'est partager une goutte de cet enthousiasme débordant, c'est être « in the right place in the right time ». C'est se dire aussi que, peut-être, grâce aux nombreux reportages sur le continent et sur l'Afrique du Sud qui ont à l'occasion probablement été diffusés en Europe, en Amérique, en Asie, de nombreux préjugés et idées reçues tomberont ?

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