mer.

11

août

2010

Photos du Cap

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sam.

31

juil.

2010

Quelques photos de Namibie

Paysages...

Quelques bestioles...

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jeu.

08

juil.

2010

1ères images de la Namibie

2 commentaires

jeu.

08

juil.

2010

Dernières photos du Ghana

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mar.

22

juin

2010

Photos du Ghana part 1

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lun.

14

juin

2010

D'autres photos du Togo

[Edit : nous avons mis en ligne ici le compte-rendu de notre visite à l'Association des femmes juristes du Burkina Faso...]

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mar.

01

juin

2010

Flash back sur Cotonou

Voilà un moment que nous ne vous avons pas tenus informés de nos pérégrinations... C'est que nous avons pas mal bougé, et donc eu peu de temps pour écrire ! Séance de rattrapage...

 

Nous sommes restés un peu plus d'une semaine à Cotonou, dans deux quartiers différents : Fifadji, assez commerçant, et Fidjirossé plage, plus résidentiel – le second se situant, comme son nom l'indique, non loin de la plage. Difficile, à chaque nouvelle ville, de se faire aux noms des quartiers... Il faut prendre ses marques, avoir quelques points de repères géographiques, qui permettront aussi de ne pas trop se faire arnaquer par les zems. A Ouaga, c'était le rond point des Nations Unies ; à Cotonou, la place de l'Etoile rouge, vestige de l'époque socialiste ; à Lomé, le carrefour GTA, le Palm Beach Hotel. Comme les rues n'ont pas de nom, on se fie à des repères : station essence, pharmacie, rails, …

 

A partir du mercredi, notre planning était bien chargé. Nous avons fait un tour à Porto Novo, capitale du pays, à quelques 40 kilomètres de Cotonou ; ça se fait très bien en taxi sur une journée. On serait à vrai dire bien restés davantage, car la ville a le mérite d'être plus calme et plus jolie que Cotonou. On sent aux nombreuses maisons coloniales que la France est passée par ici... Malheureusement, peu de photos (celles que l'on vous met viennent de l'appareil de Benoît) car notre appareil nous joue des tours : alors que nos piles sont à peine entamées, il les détecte vides – et refuse, conséquemment, de prendre des photos... Très gênant – et cela nous oblige à racheter (trop) régulièrement des piles, on va avoir un stock impressionnant en rentrant ! Quoi qu'il en soit, nous avons visité là-bas le centre Songhai, centre de formation agro-écologique qui constitue une expérience intéressante bien qu'à notre avis, des améliorations puissent encore y être apportées. Dans l'après-midi, nous avons rencontré certains membres de l'équipe de l'Ecole du patrimoine africain, qui se battent pour la transmission et la préservation du patrimoine mobilier, immobilier et immatériel du continent...

 

Les autres jours, nous sommes restés sur Cotonou. Au rang des projets,

  • nous avons découvert l'Ecolojah, ferme agro-écologique de la famille Jah – c'est une famille jamaïquaine rasta, revenue en Afrique sur les traces de leurs ancêtres ; ils ont élu domicile sur la côte béninoise et s'emploient aujourd'hui à créer une fédération agro-écologique avec quelques autres structures ; ils ont également créé une école où les impacts du changement climatique sont enseignés aux enfants. A vrai dire, le projet de Fédération est encore peu avancé - nous avons donc surtout échangé, d'une manière générale, sur le Bénin d'aujourd'hui, les modes de vie, etc ;

  • nous avons rencontré l'équipe des Jeunes verts pour l'environnement du Bénin, ONG récemment redynamisée à Cotonou ; ils nous ont emmené voir le phénomène de l'érosion côtière, très impressionnant, en banlieue de Cotonou (cf. nos photos précédentes). L'eau grappille sur la terre à un rythme soutenu : plusieurs mètres gagnés par an. Pourtant, on continue de construire en bord de mer – et parfois des villas luxueuses...

  • nous avons échangé avec le responsable national du Gérès, qui essaie d'organiser le développement de services énergétiques divers en milieu rural (dans la région d'Abomey essentiellement) ;

  • nous avons discuté autour du phénomène de la corruption au Bénin avec le Président de l'Observatoire de la lutte contre la corruption et un membre de son équipe : le combat est loin d'être gagné malgré certaines avancées – notamment la création de cette institution ;

  • nous avons rencontré les membres d'Eco Bénin, ONG locale d'écotourisme œuvrant pour la préservation des patrimoines culturel et naturel africain en partant du principe que cela passe par l'amélioration du niveau de vie des populations, et qui a développé un modèle particulièrement intéressant pour parvenir à ses fins...

 

Que de comptes-rendus à écrire !

 

Sinon, en vrac :

  • nous avons obtenu l'explication à l'afflux massif de Toyota dans la ville de Cotonou : les japonaises et les allemandes sont, de l'avis d'un importateur de véhicules, celles qui résistent le mieux à la chaleur ; les françaises se gâtent trop vite – sauf les antiques Peugoet 504 apparemment !

  • Nous avons (Amélie a) tenté une incursion dans les flots béninois – constat d'échec : trop de courant, c'est vraiment dangereux, il faut enfoncer ses pieds de 20 cms dans le sable pour ne pas être déséquilibré par les flux et reflux ! Benoît a été plus téméraire et est revenu bien vivant ;).

  • Thomas a subi l'expérience douloureuse du coiffeur africain, qui, bien qu'ayant reçu la consigne de laisser un peu de longueur, ne s'arrêtait plus de couper, de couper, de couper, allez encore un petit peu par ici, et puis il faut bien égaliser avec l'autre côté alors encore un peu par là... Au final, une coupe militaire sur l'avant et les côtés, et des centimètres plus long sur le dessus, un petit air monastique... Une magnifique casquette « Franklin » fut achetée pour masquer le désastre, lui donnant cette fois un petit air de Schumacher... Heureusement, les talents de coiffeuse d'Audrey (cf. ci-dessous) ont permis de remédier au problème en égalisant sur le mode « brosse » l'ensemble de la coupe.

  • Nous avons réalisé le plus grand rassemblement, en nombre de personnes et de projets, de « Voyageurs de la Terre », avec l'arrivée sur Cotonou des quatre compagnons de Dialogues sur Terre. Nous avons passé avec Audrey, Mariette, Guillaume et Ludo, et Benoît évidemment, de très bons moments : fin d'après-midi sur la plage, dessert de mangues et sodabi, visite de l'excellente fondation Zinsou (expo d'artistes africains contemporains sur le thème de la Récréation, complet et bien commenté), petit plaisir partagé autour d'un goûter de glace et d'expresso... Beaucoup d'échanges sur le voyage, le bonheur, l'Afrique, la spiritualité, l'écologie...

 

Comme vous le voyez, tout va bien, on accumule les souvenirs, les contacts, les amitiés, les impressions, les sensations. Nous avons quitté Cotonou mardi 18 pour Lomé, où nous sommes restés une semaine avant de remonter un peu à l'intérieur du Togo (billet à venir). Nous repartons demain vers Lomé puis Accra : la partie anglophone du voyage commence. Dans 15 jours, avion vers l'Afrique australe...

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lun.

17

mai

2010

Quelques photos de Cotonou

Au-delà des quelques petites photos ci-dessous, vous pourrez trouver 2 comptes-rendus de nos visites : le village solaire de Hon et l'association Voûte Nubienne.

 

Sinon TVB, plus de nouvelles + tard !

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jeu.

06

mai

2010

Arrivée au Bénin

[Edit : on a eu quelques difficultés à mettre ce texte en ligne, donc il arrive un peu défraichi ! Par ailleurs on a ajouté quelques photos à nos comptes rendus de visites de projets au Burkina (la suite arrive, à petites gouttes !]

 

Nous voilà au Bénin. La dernière fois que nous avons écrit, c'était depuis Ouaga, où Alex nous a accueillis pour nos deux dernières nuits. Nous avons profité de notre dernière journée sur place pour rencontrer M. Philippe Yoda, vétéran de la guerre contre le plastique : il se bat depuis plus de 20 ans pour lutter contre les conséquences de l'usage immodéré des sachets et pour conscientiser les populations et leurs dirigeants sur ce fléau. On en parlera plus longuement dans un article consacré au plastique. Nous avons aussi, entre autres choses, visionné un film consacré à Thomas Sankara. Absent des livres scolaires français, c'est pourtant le Che Guevara africain, visionnaire à bien des égards même si la politique qu'il a menée n'était pas exempte de toute critique. Amertume de constater que, plus de 20 ans après, celui qui l'a assassiné est encore au pouvoir, avec le soutien de notre pays...

 

Nous avons passé la frontière dimanche, sans encombre.

 

Alors le Bénin, comment c'est ? Jusqu'ici, assez différent des pays que nous venons de quitter. Petit pêle-même... D'abord, c'est plus au Sud : il fait donc plus doux (mille fois ouf !), mais aussi plus humide... Beaucoup de vert (il y a de l'HERBE !) – la saison des pluies a débuté (du coup nous avons aussi décider de commencer notre traitement anti palu). Nous avons d'ailleurs fait l'expérience d'un orage assez violent avant-hier : lorsque le vent souffle, il arrache les toitures de tôle sans souci. Au niveau des paysages toujours, nous sommes dans une zone montagneuse – çà change de la brousse plate s'étendant à perte de vue. Les gens sont sympas, mais beaucoup plus réservés qu'au Mali et même au Burkina. Les constructions sont différentes, les toits pointus à la française ont remplacé les toits plats à la sahélienne, mais les murs restent de terre ou de ciment – suivant les moyens. Les routes sont plutôt en bon état, les conducteurs de motos mettent davantage des casques. Les zems (taxis-moto) ont fait leur apparition, avec leurs gilets verts et jaunes numérotés. Les hommes s'habillent plus souvent qu'au Burkina en boubou, mais en cotonnade wax et non en bazin comme au Mali (une Burkinabée nous a expliqué, à propos des Maliens : « Là-bas, c'est la sape, comme on dit ! » - et c'est vrai que les Maliens, et surtout les Maliennes, du moins ceux qui en ont les moyens, peuvent dépenser des sommes importantes pour un boubou, surtout pour les fêtes, et pour leurs coiffures...).

 

Et sinon qu'avons-nous fait ? Nous sommes restés 2 jours à Tanguiéta, au nord du pays, où nous avons rencontré les représentants de l'U-Avigref (Union des associations villageoises de gestion des ressources en faune) qui nous ont parlé de leurs différents projets, notamment celui pour lequel nous étions venus : le développement de la culture d'un coton biologique et équitable – en lieu eu place du coton conventionnel utilisé autrefois. Nous avons également pu discuter avec des groupements de producteurs dans les villages de Batia et Tanangou (compte rendu à venir !).

 

Moumouni, agronome de son état, travaillant pour l'Avigref, nous a très gentiment invités à dîner un soir, pour partager un repas traditionnel : pâte rouge, pâte blanche et leurs sauces. La pâte rouge est une sorte de tô, mais elle est assaisonnée, mélangée avec de la sauce tomate, et accompagnée d'une sauce tomate / oignons. C'est vraiment bon – en tous cas on a aimé. La pâte blanche est une pâte faite avec l'amidon d'igname et de manioc. C'est plus fade, mais accompagné de la sauce, ça devient agréable. Et, nouveauté, dans la sauce, les Béninois du Nord mettent des morceaux de fromage de vache, un genre de mozzarella coupé en cubes, frits et donc ajoutés à cette sauce.

 

Nous avons ensuite passé une journée dans le village de Koussoucoingou, vers la frontière avec le Togo. C'est un éco village qui reçoit l'assistance d'Eco-Bénin, une ONG qui a développé son modèle d'écotourisme et que nous devons rencontrer lorsque nous arriverons à Cotonou. Nous nous sommes dit qu'il serait intéressant, au lieu de n'en discuter que dans un bureau, d'aller voir directement sur le terrain ce que ça donnait... Nous avons donc eu l'occasion de découvrir les tatas, habitations traditionnelles du pays somba, et même d'y dormir ; nous avons également fait un parcours découverte autour du village, à la découverte de la flore (essentiellement) et en passant à côté des cachettes des habitants de la zone pendant la période coloniale, pour éviter les travaux forcés (construction de la route coloniale, transport de bottes de paille vers Natitingou, à 35 km de là, sur la tête évidemment...).

 

Nous avons quitté le village ce matin pour Natitingou justement – où nous sommes arrivés tant bien que mal, dans une Peugot 504 où nous étions 15 (plus des chaises et quelques kilos de céréales sur le toit, évidemment), qui est tombée en rade d'essence au milieu du parcours... L'apprenti a été envoyer chercher 2 litres qu'il a trouvés on ne sait où, pendant que le chauffeur essayait de réamorcer le moteur... avec sa bouche. C'est une étape tranquille, pas de visite, juste un peu de repos avant de repartir demain vers le Sud ; nous commençons à accumuler un peu de fatigue car nous nous levons tôt, nous couchons pas si tôt que ça, et ne dormons pas toujours très bien...

 

Voilà voilà, quelques premières impressions sur ce nouveau pays pour nous.

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sam.

01

mai

2010

Quelques photos de Ouaga

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ven.

23

avril

2010

Quelques photos de Gaoua

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ven.

23

avril

2010

Quelques photos de Bobo

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jeu.

15

avril

2010

Bobo Dioulasso

Entre 2 rendez-vous, nous écrivons depuis la cour de Bernadette, la tante de notre ami Kalifa qui nous accueille pour notre séjour à Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina Faso. Sur la terrasse, à l'abri de la tôle – car, incroyable mais vrai, il pleut ! Une petite pluie bienvenue, qui rafraîchit l'atmosphère en complément du gros orage bien venteux qui a traversé la ville hier soir. Un peu de répit avant la fournaise de Ouaga (paraît-il...).

 

Nous voilà donc au Burkina. Passage de frontière, avant-hier, sans encombre – bien que nous ayions attendu le car pendant 4 heures au départ, à Koutiala. Arrivée de nuit, nous sommes accueillis par Bernadette et son fils Serge Bernard (que nous appellerons Bernard pour la suite – vous aurez deviné aux prénoms que nous sommes dans une famille catholique, religion beaucoup plus présente qu'au Mali), qui eux aussi font tout pour nous : ils sont venus nous chercher à la gare routière, Bernadette a préparé notre dîner, une chambre nous attend... Voilà de quoi remonter notre motivation, un peu en berne notamment en raison de la chaleur, écrasante depuis notre retour, et que nous supportons vraiment difficilement. On rêve de piscines, de banquise...

 

Hier, nous avons pris contact avec la ville. Larges rues et avenues, pas mal d'arbres : manguiers, flamboyants, taxis verts (et non jaunes comme à Bamako), atmosphère tranquille, moins de circulation (et de motos chinoises) qu'à Bamako, peu de boubous – surtout chez les hommes : chez les femmes, le basin est rare, la cotonnade est plus présente : effet Sankara, plus de 30 ans après (cf notre article) ? Les gens dans les rues sont très sympas, nous saluent et nous invitent à prendre le thé comme au Mali. Ici on parle le dioula, très proche du bambara, on peut donc encore échanger quelques mots en langue locale – on en profite, ça ne va plus durer très longtemps...

 

Nous avions programmé la visite du musée de la musique et une balade dans le quartier des artisans pour cette première journée. Rien de trop fatigant ! Seul hic, personne dans la ville ne connaît le « quartier des artisans »... La balade sera donc remplacée par une visite de la ville en voiture avec Bernard qui nous en montre les principaux points névralgiques : bâtiments administratifs importants, marché, gare, ancienne mosquée…

 

Nous en profitons pour jeter un œil au musée provincial du Houët : expo temporaire autour des lauréats de la semaine de la culture 2008 (statues, batiks, art composite), expo permanente sur les valeurs et traditions burkinabées. Une salle par expo. Les statues lauréates du concours sont assez belles, traitant de différents thèmes (la famille, le rôle de la femme, l'excision, …). Malheureusement nous ne pourrons pas vous les montrer car les photographies étaient interdites. L'expo permanente met en scène des objets relatifs aux rites : par exemple, pour le mariage, les paniers de mariage offerts à la jeune épouse, contenant tout ce qu'il faut pour la bonne gestion du ménage (!)... Les valeurs de la société burkinabée et notamment l'intégrité (« Burkina Faso » = pays des hommes intègres) sont également détaillées ; toutefois, le panneau concluant l'exposition souligne que l'intégrité ainsi que l'amour du travail sont quelque peu en perdition à l'heure actuelle, notamment dans la gestion des affaires publiques... No comment. Ça n'est pas inintéressant mais le guide va un peu vite, on n'a pas le temps de profiter pleinement des explications écrites par ailleurs affichées. A la sortie du musée, reconstitution de 2 habitats traditionnels : maison en argile rouge bobo et case peuhle. Nous vous joignons quelques images / explications.

 

Le matin, nous avons visité le musée de la musique (si cela vous intéresse, vous pouvez en savoir plus ici). Et c'était vraiment intéressant. Le musée est géré par une association, l'Association pour la sauvegarde du patrimoine artistique et culturel, qui cherche à faire connaître ce patrimoine aux populations locales – qui, le plus souvent, en sont en grande partie ignorantes. Ainsi de notre ami Bernard, qui explique apprendre beaucoup dans ce musée où il vient pour la 1ère fois. La stratégie de l'association est de passer par les enfants, qui peuvent ensuite parler de leurs découvertes en famille et parfois, font revenir la famille au grand complet au musée. Cela est apparemment plus efficace que de viser les adultes qui ne s'intéressent pas vraiment à ce genre de sujets. Pour cela, appuyée par la coopération française, l'ASPAC a développé un livret pédagogique bien conçu à l'intention des classes de CM : jeu de piste, questions réponses, pratique de certains instruments... Une initiative remarquable dans un pays où, comme chez ses voisins, la culture n'est franchement pas une priorité et où les habitants, par rejet, ignorance ou indifférence, oublient ou se détournent souvent de ce patrimoine, pourtant si riche.

 

Après un dîner sympathique pris en compagnie d'un couple ivoirien venu rendre visite à Bernadette, et qui évoque les problèmes de leur pays mais aussi de la RDC (où le mari, qui travaille pour MSF, vient de passer un an), nous nous rendons chez Bernard qui nous a proposé de passer la fin de soirée en sa compagnie et de nous faire sortir en ville. D'abord, un peu de scrabble en attendant minuit, l'heure à laquelle les gens d'ici commencent à sortir: Bernard est féru de ce jeu qu'il pratique quotidiennement avec un ami avec leurs propres règles. Deux parties, l'une l'opposant Amélie, l'autre à son partenaire habituel. Atmosphère un peu irréaliste, scrabble par grand vent sous la nuit africaine, à la lumière du néon et au son de balades de Cabrel... Et on apprend de nouveaux mots : okas, ur, … On vous laisse le soin de chercher la définition dans le dictionnaire !

 

Vers minuit donc, nous sortons. Direction l'Entente, lieu de détente de la jeunesse de Bobo. C'est un maquis traditionnel : piste de danse centrale, sous une paillote, entourée par les tables et les chaises en plein air. Bêtement, nous commandons des Flag – au lieu de goûter la bière du cru. On espère avoir l'occasion de se rattraper... Bonne ambiance, musique africaine moderne, les couples dansent collé serré pendant les slows, se séparent le restent du temps. La danse nous semble plus conventionnelle, moins expressive que dans les balani (fêtes de quartier) que nous avons vus au Mali. Bernard insiste pour nous offrir une 2ème bière. L'effet de la 1re se faisant déjà un peu sentir, nous acceptons seulement de partager la 2ème... Et rentrons vers une heure et demi du matin, fatigués mais heureux de cette première journée en territoire burkinabé.

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mar.

16

mars

2010

Le deuxième départ approche...

Revue de la dernière semaine…

 

  • Hier, dernier jour de travail pour nous deux. Amélie a réussi à boucler son évaluation dans les temps ;  Thomas a obtenu un magnifique diplôme attestant de son stage si fécond. Cela nous laisse une petite semaine pour finir de nous préparer et mener nos quelques rendez-vous (eh oui, on commence la 2ème partie du projet, et les rencontres s’accumulent…).

 

  • Chaleur oblige, on a testé la nuit sous la tente, sur le toit. On avait oublié que notre tente n’était pas tout à fait autoportante… Bon, on s’en est sortis en coinçant les coins avec des pierres (on développe l’art de la débrouille à l’africaine !). Bilan : premières heures pas faciles, le toit dégageant encore la chaleur de la journée. Mais ensuite, le bonheur de la fraîcheur ! Voire même un peu froid entre 3 et 5 heures… Depuis les températures en journées sont un peu tombées, du coup nous avons regagné notre lit.

 

  • Nous avons rencontré, au hasard de nos achats de pain à l’épicerie du coin, deux frères très sympas, Mamadou et Ablo, qui encore une fois n’ont pas fait mentir  la « djatiguiya » (l’accueil) malienne ; on a beaucoup discuté avec eux, et aussi avec Amadou (à qui nous avons dit au revoir) : nous testons un questionnaire auquel les réponses apportées devraient nous servir de base, au retour, pour notre travail d’écriture / expo). Pour le moment nous trouvons l’exercice positif et intéressant !

 

  • Nous avons aussi croisé Benoît, compatriote de passage au Mali dans le cadre de son projet sur le thème du changement climatique (décidément !), jetez y un œil… Il nous a parlé de l’Appel des voyageurs de la Terre, rédigé par des baroudeurs qui souhaitent donner un sens à leurs voyages et en limiter les impacts autant que possible ; nous l’avons rejoint (vous pouvez le lire ici).

 

  • Thomas a été incité à devenir catholique par de jeunes maliens qui nous ont interpellés alors que l’on rentrait chez nous et avec qui on a discuté (ça c’est le Mali, pouvoir échanger, plaisanter, créer des liens, au détour d’une rue, sans se connaître, que l’on se revoie ou pas… et ça nous manquera !) ; eh oui, « il faut croire à quelque chose dans la vie », « suivre quelque chose (sinon on est comme une vache !) ». Il n’a pas été convaincu pour autant…

 

  • Nous empaquetons, rangeons, nettoyons… Notre malle mastodonte, fabriquée sur mesure pour transporter (par frêt maritime) nos affaires en trop vers la France, est arrivée et nous commençons à la remplir (les parents, préparez-vous !).

 

  • Visas obtenus pour le Burkina et le Bénin, en cours pour le Ghana. On attend de voir pour le Togo si la situation ne se crispe pas trop (si vous n’en avez pas entendu parler, les élections présidentielles ont eu lieu la semaine dernière et maintenu au pouvoir le Président sortant, Faure Gnassimbé, fils du Général Eyadéma qui avait régné d’une main de fer sur le pays pendant 38 ans ; les élections de 2005 suivant la mort du papa s’étaient terminées dans le sang et la répression ; le résultat de la semaine dernière est quant à lui contesté par l’opposition – et l’Union européenne elle-même rapporte des fraudes. Si le sujet vous intéresse, regardez l’appel de Survie qui dénonce la situation actuelle).

 

  • Notre itinéraire se précise. Sur notre route, pas mal de projets intéressants à découvrir : de la construction en terre, du recyclage, de l’alphabétisation, de la protection de la biodiversité, de la création d’emploi pour les défavorisés, de la préservation du patrimoine, ... On essaiera de vous les faire partager dans la mesure du possible (cad dans la mesure de nos accès à Internet !).

 

  • Le blog fête son premier anniversaire ! Youpi !

 

Voilà pour les dernières nouvelles…

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dim.

21

févr.

2010

Pays dogon - encore et toujours :-)

Carte du pays dogon (cliquez pour agrandir)
Carte du pays dogon (cliquez pour agrandir)

Après la 1re journée à Sangha, boucle de 4 jours à pied, entre plateau, dune et falaise, incluant 2 descentes et remontées de celle-ci, en passant par les villages de Banani, Tiéni, Ibi, Dourou, Youga, Yendouma, Tiougou et retour à Sangha. En moyenne, une dizaine de kilomètres quotidiens, en partageant le portage du gros sac à dos que nous avions pris pour nous tester par rapport à la suite envisagée de notre voyage. Bilan plutôt positif : hormis quelques courbatures, c’est passé comme une lettre à la poste !

 

Il est vrai que le circuit était un peu sportif par moments : Amélie ne s’est pas sentie très à l’aise sur certains passages où le vide était un peu trop proche à son goût. Mais nous étions prévenus, aussi bien par Souleymane que par nos guides papiers évoquant quelques passages abrupts nécessitant un « pied sûr »… Au final, on l’a fait !

 

Et la récompense était à la hauteur de l’effort, grâce aux paysages magnifiques : des dunes orangées sublimées par la lumière dorée du soir aux vertigineux escarpements rocheux de la falaise, en passant par la vue imprenable, d’en haut, sur les étendues infinies de la plaine courant jusqu’au Burkina Faso voisin, et nichés dans ce cadre idyllique, les villages si pittoresques dont chacun a déjà aperçu les images ici ou ailleurs. Une petite sélection d’images vous donne une idée de la variété de ces paysages ! 

Nous n’avons pas été gênés non plus par les conditions d’hébergement plutôt sommaires (un matelas plus ou moins épais sur la terrasse, douche au seau ou avec un filet d’eau, etc), même au bout de 4 jours. Seuls nos cheveux n’ont pas vraiment apprécié le lavage au savon de Marseille, se transformant en une masse hirsute et rêche… Pour le reste, quel bonheur que les nuits à la belle étoile (bien que fraîches et fort ventées) sous un ciel impressionnant de limpidité, à dormir « comme des petits lapins » (comme on dit ici), la fatigue aidant ; ou encore que de terminer nos repas par nos 1res mangues maliennes ou de goûter les délicieux beignets de farine du petit déjeuner.

 

Au niveau humain en revanche, comme nous l’avons déjà écrit dans d’autres billets, nos impressions ont été plutôt négatives… Nous n’avons pas du tout rencontré l’ouverture et la gentillesse pourtant partagées dans le reste du Mali. En dehors des discussions avec notre guide, dont les anecdotes étaient en général intéressantes ou savoureuses, et des quelques mots échangés avec les personnes vivant du tourisme (hébergeurs et vendeurs d’artisanat), il nous a été difficile d’aborder la population, assez fermée. Certes, la barrière de la langue empêchait les discussions poussées, mais même chez les francophones, difficile de passer le cap de l’exercice finalement assez formel des salutations. Certes, notre guide nous a introduits dans les concessions de certains de ses amis ; mais c’était pour nous retrouver au bout de 5 minutes avec la proposition d’aller visiter la boutique du neveu, ou avec une corbeille de bracelets confectionnés par la jeune fille de la maison sur les genoux. Quant aux enfants, encore assez calmes à Sangha, ils sont allés dans certains villages jusqu’à tâter nos poches pour vérifier si elles ne contenaient pas de bonbons.

 

Le tourisme dont le pays dogon est la cible a manifestement créé une relation très particulière entre locaux et visiteurs. Assurément, l’ambigüité de cette relation se retrouve ailleurs : lequel d’entre nous, sur un lieu de villégiature français, n’a pas été confronté à l’hostilité parfois à peine cachée des locaux, qui tout en vivant du tourisme, ne souhaitent qu’une chose, le départ rapide de ces mêmes touristes ? Thomas l’Oléronais-prof-de-voile-à-ses-heures-perdues connaît bien ce sentiment paradoxal qu’il a même pu partager en des temps anciens !

 

Ici toutefois, les différences de niveau de vie entre visiteurs et visités aboutissent au triste résultat que le visiteur, à partir du moment où il a la peau blanche, n’est conçu que comme une bourse vivante, et non une personne qui s’intéresse, qui souhaiterait échanger, partager. En outre, bien que cachées, il est clair que des tensions existent entre ceux qui profitent de la manne et ceux qui en restent à l’écart, que ce soit au niveau des villageois ou même des villages entiers.

 

Qui est responsable ?... Question difficile/ Il est toutefois clair que l’attitude de certains touristes, comme certains que nous avons rencontrés, explique en grande partie que l’on en soit arrivé là : ceux qui arrivent à deux par 4x4 climatisé, font la visite du village en 20 minutes en tenant tout heureux les mains d’autant de gamins que possible, dégustent au campement les plats mitonnés par le cuisinier qui les accompagne (nourriture majoritairement importée), achètent pour se rafraîchir des bières à gogo, emportent l’artisanat local par pelletées sans négocier ou si peu, etc.

 

Alors que ces villages n’ont ni eau ni électricité, obligeant les habitants à faire plusieurs kilomètres par jour pour aller se ravitailler en eau à la pompe la plus proche ; alors que ces gamins, ainsi incités à la mendicité, se détournent, attirés par les gains faciles, des bancs de l’école (parfois à l’insu de leurs parents, parfois avec leur bénédiction) ; alors qu’ici, plus qu’une tradition, le marchandage est un moyen d’être respecté.

 

Le résultat est malsain : il semble que deux mondes se côtoient sans se voir, sans se comprendre. Le fait de références culturelles si différentes, certes, mais surtout d’un niveau de vie sans commune mesure. Au-delà de l’irrespect que traduisent certains comportements et des considérations relationnelles, ce type de tourisme questionne quant à la réalité de son caractère éthique [développements à suivre, en cours de rédaction !].
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dim.

07

févr.

2010

Pain de singe

Nous l’avions d’abord connu par son jus, goûté un soir au hasard d’une soirée à Bamako, doux et sucré. Puis nous l’avions aperçu, pendouillant au bout de sa longue tige, du haut des branches biscornues des baobabs si nombreux dans la brousse s’étendant de part et d’autre des routes maliennes. Nos récentes sorties à l’intérieur du pays nous ont permis de l’approcher de plus près et même d’y goûter. Une écorce dure comme du bois, recouverte d’un duvet vert  pomme légèrement urticant… Et à l’intérieur une chair toute déshydratée, entourant des petites graines noires. Ca se suce par petits morceaux, comme des bonbons. Sucré-acidulé, plutôt agréable en fait !

 

Et ce n’est que l’un des atouts du baobab : comme dans le cochon, (presque) tout est bon ! Les fibres de l’écorce, très résistantes, utilisées pour tresser des cordes (notamment au pays dogon) ; les feuilles, intégrées dans la sauce du tô (la pâte de mil qui constitue le repas quotidien de nombreux Maliens) ; les fruits, consommés tels quels ou en jus (à savoir, ils contiennent 2 fois plus de calcium que le lait !) ; les graines, consommées grillées. Seul le bois est inutile, car gorgé d’eau…

 

En plus de tout cela, il a du charme. Que serait la brousse sans ce géant biscornu, au tronc massif et aux branches tordues et griffues ?...

 

[Pour continuer sur la piste végétale – il y a beaucoup à dire, car les Africains connaissent et exploitent quotidiennement les vertus des arbres et plantes qui les entourent -, allez lire notre article consacré au bogolan ici !]

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mer.

03

févr.

2010

Prise de contact avec le pays dogon

Après une nuit peu reposante, nous décollons à 7.00 du centre, où Souleymane, plutôt silencieux, est venu nous chercher. 2 kms à pied pour rejoindre la gare routière d’où part le minibus pour Bandiagara. Décollage quand c’est plein - évidemment il n’est « pas plein, mais presque »… Petite attente (ça aurait pu être bien pire), mise à profit par les éternels pots de colle vendeurs de pacotille pour essayer de nous refiler qui un chapeau peuhl, qui un bracelet… On laisse faire, on éconduit, on commence à être habitués.

 

Puis une heure et demi de route, petites sardines bien calées entre les autres passagers. Le paysage est fantomatique sous l’effet de l’harmattan, lumière pâle du soleil matinal voilé de poussière sur les baobabs, les palmiers rôniers et les rochers… Arrivés à Bandiagara, nous attendons, dans une gargote affichant de manière improbable une attestation de parfaite hygiène dressée par un pharmacien, le taxi que Souleymane a appelé pour nous conduire à Sangha. Lui-même est parti nous acheter des fruits. La gargotière nous propose des brochettes… Il est 9.30, merci, ça ira ! Devant nous, des cochons très poilus farfouillent dans les sacs plastiques et autres déchets. Ca sera à peu près notre seule vision de Bandiagara la mythique, ville d’Hampâté Ba (le plus célèbre écrivain malien, on en a un peu parlé et vous pouvez aller voir notre bibliographie pour quelques titres), de Tierno Bokar (le « sage » de Bandiagara : maître coranique respecté, prônant contre le puritanisme déjà présent à son époque tolérance et ouverture d’esprit) et de tant d’autres…

 

Encore une heure et demi de trajet pour effectuer les 35 kms qui nous séparent de Sangha. Nous supportons assez bien les secousses de la mauvaise piste, engoncés que nous sommes dans la banquette arrière défoncée du taxi. Les premiers villages, reconnaissables entre mille, pointent le bout de leur nez de temps à autre. Quelques champs d’oignons très verts. Et puis Sangha : passage sous une arche de bienvenue plutôt laide, et sur le plateau rocheux aride, premières maisons, assez espacées, pas très typiques, bâtiments modernes du futur marché artisanal pas encore fonctionnel… Rien de bien enthousiasmant !

 

Souleymane nous emmène déposer nos sacs chez lui. Dans la cour, plusieurs femmes qu’il ne nous présente pas, et des enfants, des poules, un mouton. On se pose quelques minutes et là, 1re bonnesurprise depuis hier soir, il nous sort sa carte de guide homologué. On commençait à ne plus y croire ! Pour commencer, il nous propose d’aller faire le tour de quelques villages de Sangha avant de déjeuner un peu tardivement et de profiter de la fin d’après-midi pour nous reposer avant nos grandes journées de marche. Marché conclu !

Circuit de l’après-midi : Ogol du Haut, Ogol du Bas, tunnel de Gogoli. 6 kms pour goûter aux saveurs du pays dogon : aperçu du panorama sur la falaise (impressionnante malgré la visibilité réduite à cause de la poussière qui obsurcit toujours l’horizon), ocre des maisons en banco contre gris du plateau, tables de divination du renard pâle, maison du hogon et autels sacrificiels, greniers des hommes et des femmes, maison des femmes et autres traditions que nous vous expliquerons plus en détail…

 

Pincement au cœur en voyant les enfants, à notre passage, se rassembler pour entonner un « chant de bienvenue aux touristes ».  Le traditionnel « ça va ? » (même à 2 ans, sans savoir parler français, ils connaissent ces 2 mots !), voire les demandes « toubab, le bicou ! » (ici tout est en « ou » ! à Bamako c’est le bici…), on ne peut pas y échapper, mais le chant, on ne connaissait pas et on aurait préféré s’en passer…

 

Admiration devant le travail des femmes dans la cour de Souleymane : teinturières, elles fabriquent les indigos traditionnels…

 

Et aussi, prise de contact avec la réalité quotidienne de nombreux villages africains : pas d’eau courante (douche au seau – tout un art !) et pas d’électricité (vivent les frontales !) sauf pour les maisons à panneaux solaires ou groupe électrogène. Les conditions de vie sont spartiates (et encore, Souleymane nous loge dans une chambre de passage en dur avec un vrai matelas au sol) mais ça n’est pas vraiment un problème. On le savait et puis il faut qu’on s’habitue, ça va être comme ça pendant un moment une fois que nous aurons quitté Bamako !

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dim.

31

janv.

2010

Bamako, home sweet home

Les 2 oisillons tout juste sortis de l'oeuf sur notre rebord de fenêtre !
Les 2 oisillons tout juste sortis de l'oeuf sur notre rebord de fenêtre !

Après ces presque 2 semaines d’absence, qu’il est bon de revenir chez soi ! De s’entendre héler dans la rue par l’un des gamins du quartier qui nous souhaite « Bonne arrivée ». De pouvoir échanger à nouveau quelques mots dans une langue que l’on maîtrise mal, mais suffisamment pour établir un contact. De retrouver les voisins, les filles, les amis, qui tous demandent comment était le voyage, si nous allons bien, etc. Bref, de bénéficier de cette chaleureuse attention de tous, qui nous a tant manqué au Pays dogon (et qu’on ne retrouvera pas en France non plus, d’ailleurs ! pas dans les mœurs…).

 

Et, surprise, sur l’appui de fenêtre de la cuisine, une petite famille nous attend pour nous souhaiter la bienvenue…

 

NB : s'agissant du pays dogon, nous vous raconterons la marche à proprement parler ici, sur le blog. Les éléments plus détaillés sur la culture, l'histoire, l'économie du pays dogon seront présentés dans la partie "Pays traversés / Mali". Un premier article de cadrage vous y attend !

Et nous allons aussi essayer de rattraper le retard pris pour partager nos vacances de Noël... :-)

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sam.

09

janv.

2010

Ségou, la ville aux multiples qualificatifs

A trois heures de route de Bamako (240 kms), Ségou est le lieu idéal pour passer quelques jours au calme.  Première impression : tranquillité et verdure. Nous sommes entrés dans la ville par l’ancien goudron, bordé de part et d’autre par les bâtiments du quartier administratif, de style néo-soudanais, à l’ombre des caïlcédrats. A quelques mètres du goudron, le Niger, somptueux, déroule ses eaux…

 

Partout des arbres, et notamment les fameux balanzans à l’origine du surnom de « Cité des balanzans » ; d’après la légende, la ville compterait 4444 de ces arbres épineux de la famille des acacias, qui perdent leurs feuilles en saison des pluies, plus un qui, contrairement aux autres, serait bossu et dont nul ne connaîtrait l’emplacement. L’histoire des 4444 plus 1 remonte à l'époque du royaume bambara (cf. ci-dessous) : 4000 pour le nombre de membres de l’armée, composée de tous les hommes de 20 à 50 ans ; 400 pour les soldats de métier encadrant cette armés ; 40 pour les provinces du royaume de Ségou et de son allié Saro ; 4 pour le roi, sa famille, ses courtisans et sa garde. Le balanzan bossu représentait le conseil occulte du roi, véritable support du pouvoir à Ségou.

 

Pour nos deux jours à Ségou, nous avons choisi d’être hébergés non dans un hôtel, mais dans une famille ségovienne, la famille Coulibaly. Il faut dire que les Coulibaly (de Kulun-Bali – « sans pirogue » en bambara) sont légion, ici à Ségou. C’est d’ailleurs un certain Biton Coulibaly – de son vrai nom Mamary Coulibaly - qui fera de la ville la capitale de son royaume fondé en 1712, connu comme le « royaume Bambara de Ségou » et s’étendant de Bamako à Tombouctou. Nommé chef de « Ton » (c'est-à-dire une association regroupant des jeunes gens d’une même classe d’âge – ces associations existent dans quasiment toutes les ethnies du Mali, sous différents noms), après avoir été désigné trois fois lors d’un tirage au sort par un ancêtre aveugle, Biton Coulibaly conquiert les villages environnants et assoit son pouvoir grâce aux tons, dont il fait une véritable armée de métier, et à la flotte de guerre sur le Niger qu’il crée en alliance avec les Somono, une ethnie de pêcheurs.

Oumar Tall
Oumar Tall

Après sa mort en 1755, le royaume traversera différentes crises jusqu’à être renversé par El Hadj Oumar Tall le 10 mars 1861. C’est à cette époque que se perdit la tradition animiste dans la région de Ségou : après avoir détruit les fétiches protecteurs du royaume, Oumar Tall et son fils Ahmadou diffusent, comme ailleurs au Mali, l’islam qui est aujourd’hui pratiqué par la très grande majorité de la population. Une grande mosquée, pouvant accueillir 3300 fidèles, a d’ailleurs été construite en 2007 grâce à un financement libyen – pays très présent au Mali, nous en reparlerons - à travers l’Association Mondiale pour l’Appel Islamique (environ 1,5 milliard de FCFA).

Revenons à notre famille d’accueil. En l’occurrence, Zanke, le chef de famille, maçon de profession, a décidé il y a un an à peine de se lancer dans l’hébergement. Il accueille, face au fleuve, les visiteurs dans sa maison construite en banco rouge (car la terre est un matériau très présent à Ségou, de ce fameux banco rouge aux célèbres poteries de Ségou, fabriquées au village des potières sur l’autre rive du fleuve, village que nous avons visité… on en reparlera aussi !). Convivialité, calme et partage sont au rendez-vous ; repas cuisinés par la maman, soirée en famille dans la cour, discussions autour du thé, rencontre d’autres visiteurs… De vrais moments d'un bonheur tout simple...

Après les balanzans, les poteries et le banco rouge, Ségou est encore la ville du bogolan. En fait, cette technique de teinture  est également utilisée ailleurs au Mali, mais Ségou compte plusieurs ateliers de fabrication de bogolan dont certains ouvrent leurs portes au public, qui peut en suivre les différentes étapes. Ce que nous avons fait avec beaucoup d’intérêt (un autre article à venir !).

 

Et aussi, une agréable balade en pirogue sur le Niger, une tentative ratée de sortie dans un maquis (après avoir tourné dans la ville pour le trouver, déception : deux péquins dans une salle vide, nous avons rebroussé chemin), la visite du centre d’art africain Bajidala qui présentait une intéressante exposition sur les fétiches : réflexion sur cette notion de fétiche, soulignant le regard tout à la fois ignorant et méprisant porté par le monde occidental sur ces objets qualifiés de « primitifs », regard paradoxal lorsqu’on le confronte au rapport de nos sociétés aux objets de luxe et aux marques, par exemple…

 

On n’a pas eu le temps de tout voir… On y retournerait bien !

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mar.

29

déc.

2009

Noël à Bamako

[Désolés pour le silence sur ce blog les derniers jours : nous avons profité de la visite de la famille de Thomas pour quitter Bamako... et l'accès à internet ! Partis un peu vite, nous avons même oublié de mettre en ligne cet article - retard rattrapé ! - et beaucoup de choses à vous raconter dans les jours qui viennent...]

 

Certes, il fait encore 35 degrés au milieu de la journée. Certes, les chrétiens ne représentent que 1% de la population. Certes, les sapins et autres décorations sont à peu près inexistants, quant au foie gras, à la bûche et aux autres délices de la période, n’en parlons pas. Ce n’est pas pour autant que Noël n’est pas préparé et fêté au Mali – en tous cas, nous comptons bien, en ce qui nous concerne, en profiter. J’ai (Amélie) déjà pu un peu entrer dans l’esprit de la fête sur les 2 dernières semaines…

 

Marché de Noël allemand

Tout d’abord, aussi décalé que cela puisse paraître, des marchés de Noël sont organisés. Bon, il faut bien admettre que ce n’est pas une initiative malienne, mais de la coopération allemande et du CCF. Mais au-delà, ils sont sûrement bien plus intéressants que les marchés de Noël des villes françaises (sauf peut-être en Alsace), dont les stands n’offrent souvent que des objets standardisés d’un marché à l’autre et sans grand intérêt. En l’occurrence, les stands sont tenus pour la plupart par des artisans maliens dont une majorité a également une boutique à la Maison des artisans. Bijoux de tous types, tissus, sacs et sandales en cuir, tapis de laine, objets faits à partir de matériaux de récupération se côtoient dans une atmosphère bon enfant. A cette occasion, j’ai pu pratiquer l’art délicat du marchandage et voir les autres le pratiquer… Pas facile : tout dépend en fait du vendeur à qui l’on s’adresse.

 

Il y a les sympas et compréhensifs, qui ne cherchent pas à toute force à faire acheter quelque chose si rien sur le stand ne correspond aux attentes du client. Ouf.

 

Il y a les charmeurs qui n’hésitent pas à user avec un certain art de la flatterie et du chantage à l’amitié (« maintenant qu’on s’est serré la main, on est amis ! ») pour parvenir à leurs fins. Difficile alors de quitter le stand en moins d’un quart d’heure.

 

Enfin, il y a les vendeurs de mauvaise foi, les pires, ceux qui refusent de s’avouer vaincus lorsque le client leur dit que finalement, rien n’a attiré son attention, et qui insistent tellement pour que le client « donne un prix » que celui-ci, de guerre lasse, s’exécute. Erreur : le piège se referme, le vendeur baisse son prix jusqu’à en arriver à celui du malheureux client, qui se retrouve alors coincé : comment ne pas acheter cet objet dont il a lui-même fixé le prix ? Evidemment, le vendeur prend alors à témoin de sa situation les vendeurs voisins…

 

Quelques "règles" issues de cet après midi de pratique et d'observation :

  • savoir que si l’on s’approche d’un stand ou d’une échoppe, le vendeur arrive aussitôt. Et que l’on ne s’en tirera pas comme en France avec un « Je regarde, merci » ;
  • esquiver autant que possible les demandes de fixation d’un prix par le vendeur si l’on n’est pas réellement intéressé par l’article ;
  • rester poli, ne pas s’énerver (et j’en ai vu plus d’un bouillir !)… et prendre son mal en patience tout en demeurant ferme.

 

Au final, résultat pas trop mauvais en réussissant pour mes quelques achats à négocier un peu plus de 50% sur le prix annoncé (lequel, en fin de journée, est toujours plus bas que le matin).

En compagnie d'Anna

C’est avec Anna justement que j’ai continué à préparer Noël. Dans un registre quelque peu inhabituel pour moi : le registre religieux…

 

D’abord, qui est Anna ? Maman de 2 enfants, elle a une formation comptable mais s’est finalement orientée vers la cuisine, pour laquelle elle a une véritable passion ; elle donne des cours de cuisine au centre, c’est comme cela que nous nous sommes rencontrées. Elle est sénégalaise, son mari Maurice est congolais, ils habitent au Mali, où ils se sont rencontrés, depuis une petite vingtaine d’années. Ils appartiennent à la communauté catholique de Bamako, plus précisément à la paroisse de la cathédrale, et y sont très actifs : Maurice en tant que responsable de la liturgie, Anna en tant que membre de la chorale polyphonique « Christ-Roi ».

 

Elle m’avait promis de me donner des leçons de cuisine africaine depuis quelque temps. Cela s’est concrétisé le week-end dernier, rendez-vous fixé le dimanche à la cathédrale, à la sortie de l’office de 10.00. Curieuse de voir si, comme je l’avais lu à diverses reprises, les messes africaines étaient vraiment plus vivantes et dynamiques que les françaises, j’ai donc assisté à cet office, celui du troisième dimanche de l’Avent, qui célèbre la joie de l'Église et des croyants dans l'attente de l'avènement du Christ. Finalement, la messe était tout ce qu’il y a de plus classique… Peut-être parce que célébrée par un prêtre blanc ? Ou parce que paroisse de la cathédrale ?

 

Quoi qu’il en soit, la chorale à quatre voix (soprano, alto, basse, ténor) est quant à elle vraiment remarquable. Bamakois de passage ou expatriés, si vous en avez l’occasion et que les chants liturgiques ne vous rebutent pas, allez les voir… Créée en novembre 1993 par des étudiants, elle rassemble aujourd’hui une quarantaine de membres réguliers. Et tout de suite, c’est plus prenant qu’une messe animée par un unique choriste accompagné au synthétiseur…

 

La chorale donnait d’ailleurs hier son traditionnel concert de Noël au CCF. Chants liturgiques et laïcs et gospels (The lion sleeps tonight, We are the world, Oh Happy day, …) se sont succédé au court de la première partie, magnifiquement interprétés, accompagnés par un petit orchestre mêlant instrument traditionnels et modernes. Sentiment de sérénité… Pendant la seconde partie, la chorale accompagnait une jeune griotte, découverte récemment lors d’une émission télévisée, Toungakouna. C’était la première fois que je voyais une femme en concert depuis notre arrivée ; belle performance (malgré des chaussures éverestesques qui la faisaient parfois grimacer de douleur) ! Et la présence de la chorale permettait d’atténuer le côté quelque peu lancinant (à mon goût) des chants des griots…

Revenons-en à dimanche dernier. Après la messe, retour en famille à l’appartement qu’Anna et Maurice louent dans le centre ville de Bamako (une quarantaine de mètres carrés pour 4) ; ils ont dû quitter il y a quelque temps leur première maison, réclamée par le propriétaire… mais toujours fermée lorsque l’on passe devant. Ils sont à nouveau à la recherche d’un logement car le propriétaire de celui qu’ils occupent actuellement souhaite aussi le récupérer… Il ne fait pas bon être locataire à Bamako.

 

C’est sur le balcon, qui fait office de cuisine, que j’ai appris à cuisiner mon premier plat africain. Pas vraiment un plat de Noël mais tellement typique d’ici : le riz au gras. En fait, il s’agit de sa variante sénégalaise, le tiep bou djen (riz au poisson – sauf qu’on avait mis de la viande…) ; ce plat se retrouve dans tous les restaurants et gargotes où mangent les africains, et est aussi consommé très régulièrement dans les familles. Chaque cuisinier a ses variantes : avec ou sans cube Maggi (ici, quasiment tout le monde utilise ces cubes de bouillon !) ? Oignons pilés ou pas ? Quels légumes ajouter ? Viande ou poisson ? L’avantage, c’est qu’une même recette peut ainsi varier à l’infini… Allez, si j’ai le courage, je vous la mettrai en ligne. Sinon, il faudra patienter et venir goûter le riz au gras à notre retour… Vous verrez, c’est délicieux.

 

Après le déjeuner en famille (verdict des convives : l’apprentie a bien appris !), pendant la sieste des enfants, Anna m’apprend à confectionner des merveilles, petits biscuits frits délicieux, du style de ceux dont une fois qu’on y a touché, on n’arrive plus à refermer la boîte… Voilà qui remplacera mon père Noël en chocolat…

 

Joyeux Noël à tous !

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mar.

15

déc.

2009

Tabaski

Avertissement : âmes sensibles attention ! Certaines photos accompagnant cet article sont un peu sanguinolentes...

 

Le 28 novembre dernier a eu lieu la fête de Tabaski, nom donné ici à la fête plus connue en France sous celui d’Aïd-el-Kebir. C’est la grande fête (par opposition à la petite fête – Aïd-el-Fitr- qui marque la fin du Ramadan), au cours de laquelle on célèbre la soumission à Allah d’Ibrahim (Abraham), qui avait accepté l’ordre divin de sacrifier son fils Ismaël. Ce n’est qu’au dernier moment qu’Allah lui fit parvenir par l’intermédiaire de l’archange Gabriel un mouton destiné à remplacer l’enfant. D’où le nom populaire de la fête : la fête du mouton (et effectivement, c’est sa fête, au mouton…).

 

A cette occasion, les invitations ont plu sur nous, à tel point que nous avons du en refuser une, nous partager pendant la journée du samedi entre la famille de Kalifa et cella d’Amadou et promettre une visite ultérieure à Mam’, notre restauratrice du quartier Mali. 3 jours pas comme les autres…

 

Le samedi matin à 7.50, alors que rendez vous était pris vers 9.00 chez Kalifa, nous recevons un coup de fil de Fatoumata, sa femme, disant qu’elle passe nous chercher dans les 10 minutes : il faut que nous soyions présents le plus tôt possible si nous voulons « voir comment ça se passe ». Branle bas de combat pour être prêts dans les délais ; à l’heure dite la voiture, conduite par Vieux, un neveu de Kalifa, nous attend. Une petite explication à ce niveau s’avère nécessaire : nous nous rendons en fait dans la 2ème famille de Kalifa, c'est-à-dire chez sa seconde épouse et ses enfants. Fatoumata était auparavant la femme d’un des frères de Kalifa, décédé il y a quelques années ; c’est alors que, selon la tradition du lévirat, elle a épousé Kalifa en secondes noces. Actuellement, elle vit à Bamako tandis que Kalifa vit la majeure partie du temps à Koutiala avec sa première femme et leurs enfants ; il lui rend visite de temps à autre.

 

Une petite dizaine de minutes plus tard, nous arrivons devant la maison de la famille Camara, mais ne faisons qu’y déposer Fatoumata : Vieux, deux des fils de Fatoumata et nous-mêmes repartons aussitôt pour la mosquée (à peine le temps pour Amélie d’emprunter un voile pour se couvrir la tête) ! Plus qu’en tout autre jour, la prière est suivie ; on pourrait dire que c’est l’équivalent de la messe de Noël des chrétiens… Tout le monde est sur son trente-et-un, les boubous en basin rivalisent de couleurs et de broderies (oui, on vous doit un article sur les tissus maliens, c’est dans les tuyaux !).

 

Pour Thomas ça n’est pas vraiment une épreuve : il est bien entouré par les 3 cousins Camara. Pour Amélie c’est différent : elle se retrouve seule avec son tapis de prière au milieu d’inconnues (puisqu’hommes et femmes sont séparés dans les mosquées), avec comme unique consigne de suivre les mouvements des autres…

 

La prière dure une petite demi-heure ; une première partie est consacrée aux rak^ah, au nombre de 2 pendant la prière de Tabaski. Il s’agit d’un enchaînement de postures (debout, incliné, prosterné, assis sur les talons), chacune ayant sa propre signification symbolique et spirituelle. La seconde partie, plus longue, est le sermon de l’imam, basé sur les sourates du Coran, pendant lequel les fidèles peuvent parler entre eux. Nous n’avons évidemment rien compris ni aux rak^ah, ni au sermon, l’ensemble étant en arabe ; nos amis nous ont cependant expliqué que l’imam procède au sacrifice rituel du mouton au cours de la cérémonie (ce que nous n’avons pu voir, étant donné que nous n’étions pas à l’intérieur même de la mosquée) ; les fidèles doivent attendre ce premier sacrifice avant de tuer leur bête à la maison, sans quoi le geste n’aurait aucune valeur spirituelle.

 

A la fin de la prière, tout le monde se salue et se souhaite une bonne fête ; à cette occasion, Amélie a même été incitée par un groupe de femmes, sympathiques bien que prosélytes, à se convertir !...

 

Retour à la maison. Là nous attend le moment redouté, auquel nous espérions échapper : le sacrifice du mouton. En effet, pour la fête, chaque famille qui en a les moyens achète son mouton, qui doit être « mâle et sans défaut » (et à l’approche de la fête, les prix grimpent… vertigineusement ! de 35 000 à 160 000 FCFA suivant la taille de la bête – 55 à 245 euros environ) ; du coup, les rues de Bamako s’étaient transformées ces derniers jours en marché au mouton géant ; il y en avait à tous les coins de rue… Et la bestiole suscite la convoitise : le Canard déchaîné rapporte ainsi des cas de propriétaires dormant avec leur bélier pour éviter les vols…

Seul peut procéder au sacrifice un musulman assidu (qui prie « permanemment », comme on dit ici), c'est-à-dire celui qui effectue ses cinq prières quotidiennes. Les jeunes Camara admettent en rigolant ne pas faire partie de cette catégorie ; le rôle revient donc à un ami de la famille. Le rituel est précis : la bête doit être couchée sur le flanc gauche, la tête en direction de la Mecque.

 

Nous n’en menons pas large (surtout Thomas)… Mais finalement, nous sommes moins choqués que ce que nous aurions cru : bien que pénible, l’acte n’apparaît, somme toute, pas moins sain que l’abattage à la chaîne dans des abattoirs déshumanisés… Nos amis insistent pour nous prendre en photo aux côtés du mouton : « ca fera des souvenirs ! ». Vous excuserez nos sourires un peu crispés ! :-) Ensuite, la bête est dépecée ; les familles, avec les différents morceaux, préparent différents plats qui seront mangés tout au long du week-end ; la tradition religieuse veut en outre qu’elles offrent un peu de viande aux familles nécessiteuses voisines et apportent des plats aux autres membres de la famille et voisins.

 

Pendant que les messieurs rendent visite à un ami malade, puis achètent une pastèque et un poulet (le fait que Thomas n’aime pas le mouton n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde !), Amélie participe activement, sur les directives de Fatoumata, à la préparation du plat de mouton, en éminçant une montagne d’oignons pour la sauce. Sans planche et avec un couteau qui ne coupe pas très bien, pas facile…

 

Sur le coup de onze heures, le « petit déjeuner » nous est servi : foie et cœur du mouton, sauce oignons, à manger dans du pain avec une assiette de crudités. Conclusion : le foie, ça n’est pas pour nous ; par contre, après avoir goûté avec appréhension le cœur, Amélie trouve que ça n’est pas si mauvais et sauve l’honneur en finissant son assiette. S’ensuite une discussion très intéressante avec Vieux et Boubacar, sur la situation du pays, celle des jeunes, les évolutions sociétales, les difficultés quotidiennes…

 

Vers 14.00, nous devons prendre congé car nous avons promis à Amadou d’aller le voir ; nous sommes très gênés car le poulet a été spécialement acheté pour Thomas, mais nous partons avant le déjeuner… Pour Fatoumata, voilà un très bon prétexte pour nous réinviter le lendemain. Rendez-vous est donc pris à 11.00.

Vieux nous conduit chez Amadou, dont nous retrouvons la maison presque du premier coup. Là, nous sommes à nouveau très bien accueillis par toute la famille et un repas nous est servi : coucous, mouton, allocos, pastèque, oranges… L’hospitalité africaine est vraiment incomparable. Sur le sol, la peau du mouton est étendue, prête à sécher. Les peaux des moutons sont ensuite données aux tanneurs, qui font là une sacrément bonne affaire vu le nombre de bestioles tuées… Il paraît que certains décollent la peau du mouton en faisant un petit trou dans la peau et en soufflant ensuite à l’intérieur comme dans un ballon. Nous avons pour notre part vu une méthode plus conventionnelle, à la main.

 

Après-midi tranquille passé à discuter, à regarder les photos du séjour d’Amadou en France l’année dernière ; en fin de journée nous quittons Amadou et rentrons au Centre, chargés des oranges, arachides et de la viande offerts par Amadou. Nous passons un peu de temps avec les filles, toutes belles en ce soir de fête. Un généreux donateur leur a offert un bœuf. A défaut de mouton…

 

Le lendemain la fête continue dans de nombreuses familles : traditionnellement, Tabaski dure 3 jours. Nous retournons chez Fatoumata, comme convenu, pour partager le fameux poulet… Nous y passons l’après-midi ; comme souvent la télé est allumée et nous faisons un stock de documentaires animaliers (l’écureuil d’Europe, la migration des gnous en Afrique de l’Est), supportons Vivement dimanche et regardons avec intérêt une émission de l’ORTM consacrée aux traditions, et qui traite cette semaine du mariage. Où l’on apprend que les règles traditionnelles étaient plus souples en matière de relations entre hommes et femmes que celles que souhaiteraient aujourd’hui imposer les tenants d’un certain rigorisme religieux…

 

Et Amélie se voit offrir par Fatoumata son premier boubou, en basin brodé. Pas de photos encore mais cela ne saurait tarder. L’ensemble est un peu grand car il était conçu pour Fatoumata, qui n’a pas tout à fait la même carrure qu’Amélie ; mais comme on dit ici, « ça passe ». En tous cas les filles du centre, devant qui un essayage est fait, semblent plutôt convaincues : elles disent à Amélie qu’elle est à présent vraiment une Africaine !

 

De retour chez nous en fin de journée, nous croyions en avoir terminé avec Tabaski. Que nenni ! C’est seulement le lundi soir que la fête prit fin pour nous. En effet, Mam’, notre restauratrice – chez qui nous n’avions pas eu l’occasion de passer pendant le week-end, continuait les festivités le lundi également. Elle nous avait mis de côté un gigot entier (dont Amélie se régala le soir suivant). Surtout, en ce lundi soir, elle avait organisé un show sur le goudron en face de son restaurant. Nettement plus animé que le premier que nous avions vu ! Cette fois, point de DJ bavard, mais des musiciens et chanteurs traditionnels. Et des danseurs qui se succèdent suivant une organisation assez stricte mais dont nous ne comprenons pas le fonctionnement.

 

Après une séance de photos en compagnie des filles et femmes de la famille, rivalisant d’élégance dans leurs boubous de fête blancs et roses, Amélie est entraînée sur la piste de danse… où elle est la cible de tous les regards. Pas facile… C’est le genre de moment où l’on a vraiment envie de se transformer en petite souris… Elle sera heureusement bientôt rejointe par Thomas, qui offrira une prestation improvisée de danse africaine tout à fait remarquable et d’ailleurs saluée avec force rires, cris et applaudissements par la foule en délire. Nous faisons également notre première expérience directe des louanges : nous ne passons pas inaperçus non plus aux yeux du griot, qui vient nous complimenter (comme d’autres personnes du public) pendant une dizaine de minutes… en bambara. Dommage, nous aurions bien voulu savoir ce qu’il pouvait bien dire de nous…

 

En conclusion : Tabaski, c’était réussi !

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ven.

27

nov.

2009

Sélingué

Nous avons à nouveau décidé de quitter Bamako il y a 15 jours. Cette fois, direction Sélingué, à 140 kilomètres au sud de Bamako. Départ en voiture le vendredi soir avec deux collègues d’Amélie. Nous avons réservé deux chambres dans un hôtel « écologique et convivial » recommandé par notre guide, nous réjouissant par avance de profiter de la piscine des lieux. Le trajet de deux heures sur une bonne route, bercé par RFI et une cassette de chants religieux africains, ne nous permet pas de voir grand’ chose : la nuit très noire s’étend sur la campagne alentour, tout au plus devine-t-on les villages traversés. Après quelques difficultés pour trouver l’hôtel à l’arrivée, une ou deux pancartes stratégiques manquant sur le trajet, nous sommes accueillis par le cuisinier, qui nous installe dans les chambres, simples mais agréables. Seul petit souci : le robinet de douche des collègues d'Amélie ne se referme plus… Du coup, le gérant décide de couper l’eau dans notre « bloc » de chambres et de nous faire déménager, après le dîner, dans l’autre « bloc ».

 

Dîner, prise de possession des lieux : un grand jardin calme, la piscine au fond, repos en perspective ! Petite inquiétude tout de même, un « truc » non identifié a bougé dans l’eau… On verra demain à la lumière du jour ! Un peu fatigués, nous nous apprêtons à déménager mais le cuisinier nous explique que pour nous, ce n’est pas la peine, il va faire une « petite » réparation dans la douche voisine et remettra l’eau ensuite… Trois quart d’heure plus tard, en désespoir de cause, nous finissons par nous coucher toujours sans eau, la « petite réparation » n’étant pas encore terminée. Et le lendemain matin… nous sommes réveillés à 7.00 tapantes par des coups de marteau dans le mur voisin : suite et fin de la réparation… Heureusement, ça ne dure pas longtemps et nous nous rendormons facilement.

 

Au petit déjeuner, Amélie, qui n’a pas vraiment récupéré, traverse un moment de découragement : sur la table, pas de thé ni de confiture, simplement café beurre (qui la connaît sait qu’elle ne boit pas de café et ne mange pas de beurre sur ses tartines !), et une mauvaise nouvelle : la piscine est impraticable… Eh oui, le filtre ne fonctionne plus depuis 3 mois, car des câbles ont été endommagés par un orage ; l’hôtel court après Electricité du Mali depuis tout ce temps pour qu’ils soient remplacés mais jusqu’ici, cela n’a pas payé !

La route au-dessus de la retenue d'eau (à gauche, la centrale hydroélectrique ; à droite, le lac !)
La route au-dessus de la retenue d'eau (à gauche, la centrale hydroélectrique ; à droite, le lac !)

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous prenons la voiture pour aller découvrir les alentours. Au programme : le barrage, le lac et les villages bozo autour du lac (les Bozos sont une ethnie de pêcheurs). Après la traversée de Sélingué ville, calme et tranquille, avec ses échoppes le long du goudron, la route continue au milieu des rizières pour arriver directement à la retenue d’eau. Le barrage hydroélectrique, construit en 1978 sur la Sankarani (affluent du Niger), produit environ 30% de l’électricité malienne (puissance de 46 MW) et alimente notamment les villes de Bamako et Koulikoro. Dans la mesure où nous nous sommes sagement conformés à l’interdiction officielle de photographier le barrage, il faudra vous contenter de la vue aérienne depuis google maps, à laquelle nous joignons tout de même une photo de près trouvée sur un autre site. Le lac quant à lui est vraiment immense, avec ses 409 kilomètres carrés d’eau. Outre les ressources halieutiques exploitées par les pêcheurs Bozo, il facilite la riziculture au sein de l’Office du développement rural de Sélingué (mise en place de périmètres aménagés, etc).

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Une fois sur l’autre rive, nous décidons d’aller visiter le Woloni, structure hôtelière située les pieds dans l’eau. L’endroit est vraiment agréable, conçu par un ardéchois d’origine, qui a posé ses valises ici après avoir ouvert puis revendu d’autres structures du même type au Burkina et ailleurs au Mali. Après avoir passé un moment sympathique dans le salon / restaurant sur pilotis et visité l’une des chambres-cases, nous repassons le barrage et nous dirigeons vers un des villages bozo dont le gérant de l’hôtel a parlé. Contrairement aux habitations bamakoises et même à celles de Baguinéda, les constructions sont ici fréquemment en banco (plus d’infos sur la construction en terre dans notre article sur ce sujet), et rondes. On parvient souvent à reconnaître les revenus d’une famille à sa maison : les familles les plus nécessiteuses vivent dans des maisons en banco au toit de paille ; lorsqu’elles sont plus aisées, la tôle remplace la paille ; les familles plus riches font construire en ciment et tôle…

 

Arrivés dans le village, nous nous arrêtons au port. Ce dernier, réalisé dans le cadre d’un vaste projet de développement des ressources halieutiques financé par un prêt de 5,2 millions de dollars octroyé par la banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), doit comprendre à terme une rampe d’accostage, une esplanade de nettoyage du poisson, une chambre froide et une unité de production de glace, un centre de nettoyage, de tri et de conditionnement du poisson et une unité de fumage et de séchage du poisson. Nous n’avons pour notre part vu qu’une assez grande esplanade en béton, jouxtant un hangar en béton lui aussi, sommairement aménagé pour le nettoyage et le conditionnement du poisson, et un peu plus loin, ce qui devait être la chambre froide / unité de production de glace. L’ensemble n’est pas encore en fonction : aucune débarquement ni traitement de poisson, aucune vente ; seuls des enfants jouent dans l’eau, quelques jeunes filles lavent le linge, un piroguier transfère des rondins de bois d’une pirogue joliment peinte à une autre (il nous explique que ce bois servira à fabriquer les figures de proue / poupe de sa pirogue).

Les collègues d'Amélie restent sous le hangar, et nous en profitons pour aller découvrir, à deux pas, le marché traditionnel de poisson, formé de petits étals abrités sous des cabanes en bois. A la vente, beaucoup de friture. Comme toujours, les gens sont très gentils, nous saluent, on discute quelques minutes… Mais nous ne sommes pas très à l’aise : l’arrivée en voiture nous rend difficile le contact avec les gens car nous avons l’impression de faire partie de ces touristes en 4x4 qui s’extasient 10 minutes sur un endroit avant de vite repartir pour le prochain arrêt de leur tour organisé ; de surcroît les collègues nous attendent, nous ne disposons donc pas du temps nécessaire pour prendre le temps comme nous le souhaiterions… Nous rejoignons donc rapidement nos compagnons, qui discutent de la pêche locale : malheureusement, les alevins pris dans les filets ne sont la plupart du temps pas relâchés, ce qui risque évidemment à terme de poser le problème de l’extinction des poissons vivant dans le lac. Des instructions sont pourtant données dans l’objectif de sauvegarder les espèces (contrôle des équipements de pêche  et du respect des saisons de pêche notamment). La question est celle de l’efficacité de ces instructions et de la réalité des contrôles… Certains problèmes sont universels !

 

Après cette excursion, retour à l’hôtel, déjeuner / goûter de bananes, repos, lecture dans le jardin. Puis nous décidons tous les deux d’aller nous promener dans Sélingué ville. Plus tôt en voiture, nous sommes passés devant un bâtiment abritant le « projet d’extraction de gaz à effet de serre ». Thomas est évidemment très intéressé, mais une fois devant le bâtiment, nous nous rendons compte que manifestement, le projet a déménagé : une famille vit ici au grand complet. Nous posons tout de même la question ; du coup tous les enfants de la maison sortent pour voir ces toubabs qui se sont arrêtés pour discuter avec leur mère. Dialogue franco-bambara-gestuel : notre intuition est confirmée, le projet n’existe en fait plus du tout sur Sélingué… Après avoir salué, nous reprenons notre paisible balade : quelques chèvres, des enfants, les salutations habituelles, une discussion avec des vendeuses de fruits et légumes, puis un quart d’heure passé avec des footballeurs en herbe qui nous invitent à les regarder… Et retour à l’hôtel pour une soirée au calme avec nos amis, devant un bon poulet grillé et le match Irlande France (dire qu’il faut que nous soyions au Mali pour regarder les matchs de foot !).

Le lendemain matin, après un petit déjeuner au soleil (le luxe en plein mois de novembre, héhé), nous quittons l’hôtel. Nous découvrons les rizières et autres plantations voisines (bananes, papayes, …) en voiture. Puis, direction le Woloni, à nouveau, où nous avons décidé de tester la cuisine. L’apéro au calme sur le lac est suivi d’un excellent déjeuner (méchoui d’agneau, gratin de pommes de terre fondant à souhait et gratin de papaye). Nous pensions ensuite profiter du début d’après-midi pour une baignade dans le lac ou dans la piscine… Ca ne sera malheureusement pas possible, les collègues d'Amélie souhaitant manifestement ne pas rentrer trop tard à Bamako. C’est à regret que nous abandonnons les lieux et reprenons la route vers la capitale…

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mer.

18

nov.

2009

Quelques photos en vrac

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jeu.

12

nov.

2009

Une journée à Baguineda

NB: comme d'habitude, vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir. Par ailleurs, on nous a signalé un problème d'accès aux commentaires depuis la page d'accueil du blog. Nous allons essayer d'y remédier :) (mais vous pouvez toujours accéder à ces commentaires depuis la page de chaque article, après avoir cliqué sur le titre !).

La pollution et le vacarme bamakois commençant à devenir fatigants, nous avions décidé le week-end passé de sortir de la capitale pour aller prendre l’air, sur une journée. Sur les conseils de l’équipe d'Amélie, nous avons opté pour la ville de Baguinéda, à une vingtaine de kilomètres de Bamako.

 

A 8.30, nous attendons sur le deuxième « goudron » derrière chez nous que passe un Sotrama assurant la liaison avec Baguinéda. A peine deux minutes plus tard, nous sommes installés, après avoir sauté à l’intérieur et salué les autres voyageurs qui, comme souvent, nous ont demandé notre prénom (toro) et notre nom (jaamu) bambara (ici, c’est une habitude que de donner à des étrangers un jaamu bamanan : nous n’y avons pas échappé et avons été rebaptisés Keïta (pour Thomas) et Diarra (pour Amélie)). Trajet d’une heure et demi environ, accompagné par la litanie de l’apprenti (« Faladjé Yirimadjo Baguinéda Baguinéda camp ») qui cherche à attirer le maximum de clients, et rythmé par les nombreux arrêts précisément pour faire monter lesdits clients.

 

A l’arrivée, le Sotrama s’arrête au niveau du marché. Baguineda est une petite ville, coupée en deux par la route ; elle se situe à 3 kilomètres du Niger, au sein d’un périmètre irrigué géré par l’OPIB (Office du périmètre irrigué de Baguinéda). On y cultive principalement du riz, mais également des produits maraîchers. Le fleuve sert en outre de carrière d’extraction de sable.

Dans un premier temps, direction les champs de riz, avec pour objectif d’arriver jusqu’au fleuve. Nous traversons donc une partie de la ville : sur le bord de la route, des bâtiments officiels et des maisons plutôt cossues. Atmosphère tranquille, les gens sont aimables et nous saluent tous, sans nous solliciter pour autant. Après être passés sous l’ombre des manguiers qui jouxtent la ville et traversé le canal, nous voilà sur le chemin qui va vers le fleuve en coupant à travers les rizières ; grand soleil, et déjà il fait très chaud. Thomas regrette de n’avoir pas encore de casquette… Des enfants (aux T shirts improbables, annonçant « ATT, un Mali qui gagne », ou « Dieu vous bénisse ») pêchent des petits poissons dans les canaux ou jouent dans l’eau – ça fait envie ! Un groupe de jeunes hommes fauchant les pousses de riz à la faucille nous invite à les rejoindre et nous fait essayer. Couper quelques pousses n’est pas trop difficile, mais n’a rien à voir avec faucher un champ entier, à demi-courbé sous un soleil de plomb… Après cet intermède, nous repartons, mais sommes rapidement bloqués par l’eau : les terres deviennent marécageuses, nous nous enfonçons et préférons donc rebrousser chemin.

 

Retour à Baguinéda. Nous nous dirigeons vers le marché, dont nous faisons assez rapidement le tour. Nous décidons alors de nous mettre en quête du restaurant que l’équipe du Bice nous a indiqué, car c’est bientôt l’heure du déjeuner. Nous remontons donc la route, et nous faisons alors héler par un homme assis avec ses amis devant la « station essence » de la ville. Ils nous invitent à prendre le thé ! Nous acceptons avec plaisir l’invitation. Il y a là Moussa, qui a pris l’initiative de nous inviter ; transporteur routier de son état, après avoir travaillé pendant plusieurs années dans des usines, il est établi à Baguinéda avec sa femme et leur petite fille de 3 mois. Le patron de la station essence s’appelle quant à lui Jacky ; le troisième compère est Youssouf, d’origine togolaise, lui aussi transporteur, qui vient d’avoir des jumeaux avec sa femme malienne (il a également une femme au Togo). On discute, et on apprend de nouveaux mots bambara en prenant le premier thé ; puis surgit un plat de riz au gras, et nous sommes invités à déjeuner. Les trois nous offrent également de l’eau, du muguji (c’est une boisson à base de poudre de mil et de banane, très agréable à boire), de la pastèque… Royal ! L’hospitalité malienne ne se dément pas. Après le déjeuner, Moussa nous emmène dans la concession familiale, très fier de nous montrer sa fille. Nous rencontrons donc la famille, qui veut à nouveau nous inviter à déjeuner… invitation que nous sommes obligés de décliner car nous ne pouvons décemment plus rien avaler !

 

Moussa, à qui nous avons raconté l’échec de notre tentative de voir le fleuve, veut nous y emmener. Mais pas n’importe où, ni n’importe comment : en camion, pour aller voir la carrière de sable. Nous attendons donc qu’un camion passe devant la station ; c’est chose faite après quelques minutes d’attente. Amélie monte dans la cabine, Thomas à l’arrière dans la benne, mais nous devons redescendre presqu’aussitôt : un pneu est crevé, il faut le changer. Pendant ce temps, débarque d’un Sotrama un homme chargé d’énormes baluchons : il a acheté des vêtements sur le marché de Bamako et vient les vendre ici, à Baguinéda. Il y a des T-shirts, des pantalons, et surtout une cargaison de manteaux et doudounes d’hiver (vendus 1500 FCFA – 2,5 euros). Le tout datant des années 80, évidemment ! C’est la ruée : chacun y va de son essayage. Un peu surprise, Amélie demande à Moussa pourquoi tout le monde tient à avoir une doudoune ; c’est très simple : « en novembre, décembre, janvier, ici il fait très très froid ! ». Euh… Très très froid, c’est combien de degrés ? « 25, 26 degrés »… Quand nous leur disons qu’en France, en ce moment il fait une dizaine de degrés, ils ont peine à nous croire !

Le pneu du camion a été changé. Nous reprenons nos places, et partons en direction du fleuve. Le trajet de 3 kilomètres dure une vingtaine de minutes, car la route est très accidentée. Nous en profitons pour admirer la campagne environnante sous un autre angle. La « carrière » se dévoile enfin, et c’est un monde à part entière. Ici, les femmes font la cuisine et vendent des aliments sous des abris de bois et de branchages ; les hommes quant à eux exploitent la carrière. D’abord, ils partent à plusieurs sur une pirogue au milieu du fleuve ; l’un d’eux plonge en apnée, les autres remontent le sable, jusqu’à ce que la pirogue soit pleine. Ils reviennent alors à terre et déchargent le sable deux par deux. Puis intervient l’étape du tamisage pour séparer sable et graviers. Enfin, le sable est transporté à la pelle dans les camions. Point de machines ni d’automatisation : ici tout se fait à la force du poignet ! Et le travail est très physique, 6 jours sur 7, de 8 heures à 18 heures… Nous sommes invités à essayer, et relevons le défi, à la surprise et à la joie des travailleurs : Thomas se sort très honorablement de l’épreuve de déchargement du sable, Amélie a plus de mal avec le chargement à la pelle des camions…

 

Un peu plus loin, l’atelier de fabrication / réparation des pirogues. A titre de repère, une pirogue neuve, en bois, coûte 275 000 FCFA (420 euros)…

 

Après ce petit tour, nous revenons vers la ville, toujours en camion. Discussions et repos à nouveau, puis c’est l’heure du départ car nous commençons à être fatigués. Après avoir salué nos nouveaux amis et promis de revenir, très heureux de cette belle journée, nous sautons à nouveau dans un Sotrama, direction Bamako… Du calme, de l’air pur, du soleil, du riz, de l’eau, du sable, du labeur, de la sueur, de l’amitié.

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dim.

25

oct.

2009

Avec les filles

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dim.

18

oct.

2009

Après-midi avec nos amis du quartier Mali

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mer.

07

oct.

2009

Des visages, enfin (soirée passée avec les jeunes filles du Centre)

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mar.

06

oct.

2009

Orage bamakois

Quelques images d'un début d'orage à Bamako. Pour nous, c'est le bonheur: la température chute (dans les 20 degrés, voire moins), et ce rafraîchissement dure une bonne partie de la journée du lendemain. Autant dire que l'on attend ces orages, qui plus est assez spectaculaires, avec impatience...

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sam.

03

oct.

2009

Vues depuis la colline de l'Université

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jeu.

01

oct.

2009

Premières images

Photos prises depuis le toit de notre immeuble, car nous n’avons pas encore osé sortir notre gros appareil photo alors que nous ne connaissons pas encore bien les gens qui nous entourent.

(Qualité moyenne afin de ne pas surcharger le site... et notre connexion !).

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